Incendies domestiques : comment se préparer et réagir efficacement ?

de Sven

Chaque année en France, près de 300 000 incendies domestiques se déclarent, faisant entre 200 et 300 morts, et près de 10 000 blessés.

On pense souvent que ça n’arrive qu’aux autres… mais les statistiques prouvent le contraire : toutes les 2 minutes, un incendie domestique démarre quelque part en France.

Or, et c’est une bonne nouvelle, la majorité de ces drames pourraient être évités par des mesures simples, du matériel adapté et une bonne préparation psychologique et matérielle.

Et vous vous en doutez, c’est ce dont on va causer dans cet article !…

Quelques statistiques sur les incendies domestiques en France

J’ai déjà donné quelques statistiques en intro, mais je vais évidemment compléter ci-dessous..

Quand les incendies surviennent-ils le plus souvent ?

  • Si 59% des incendies ont lieu entre 6h et 18h, 70 % des incendies meurtriers (c’est le mot important de la phrase) surviennent la nuit, entre minuit et 6 heures du matin, quand les occupants dorment profondément et ne détectent pas immédiatement le départ de feu (d’ailleurs, les morts sont liés à l’inhalation de la fumée).
  • La tranche horaire de 18h à minuit représente, elle, 21 % des incendies, souvent causés par des équipements domestiques (cuisine, chauffage) laissés sans surveillance ou mal entretenus.
  • La période hivernale (de décembre à mars) est la plus dangereuse. Le chauffage intensif, l’utilisation accrue de cheminées et de poêles, ainsi que l’accumulation d’appareils électriques en période de fêtes, multiplient les risques.
  • On aurait pu penser que l’été et ses barbecues « poussent » les statistiques… mais on parle alors des incendies de forêt par exemple.

Appartements vs maisons : quels sont les plus exposés ?

Contre-intuitivement, en France, habiter en appartement augmente considérablement le risque d’incendie par rapport à une maison individuelle.

En effet, le risque d’être victime d’un incendie est 76 % plus élevé en appartement qu’en maison.

Cette différence s’explique par le phénomène de propagation d’un logement à un autre, fréquent dans les immeubles, où près de 50 % des incendies touchent plusieurs appartements.

Les principales causes d’incendies domestiques en chiffres :

  • Installations électriques défectueuses : 25 % des incendies.
  • Comportements imprudents ou négligences (bougies, cigarettes, cuisine) : 34 %.
  • Actes volontaires (incendies criminels) : 19 %.
  • Poêles ou cheminées mal entretenus : 5 %.
  • Électroménager et équipements hi-fi défectueux : 8 %.
  • Pour 20% des incendies, on n’a pas l’info…

Autrement dit, à la lecture de ces statistiques, on peut dire que c’est souvent une combinaison d’inattention, de mauvais entretien et d’imprudence qui transforme un incident banal en drame.

Ah !… et bien que ça ne soit pas le plus important, il est à noter que le coût moyen par sinistre est d’environ 7 500 €, mais certains foyers peuvent voir toute leur vie partir en fumée en seulement quelques minutes, avec des dégâts se chiffrant parfois en dizaines, voire en centaines de milliers d’euros.

C’est arrivé à des voisins et en plus des dégâts matériels et financiers, il y a beaucoup à dire sur l’aspect psychologique (et ça tombe bien, car on va aussi en parler plus bas).

Ce qui déclenche le feu : causes et comportements à risque

Un incendie ne démarre jamais tout seul.

Bien souvent, il est la conséquence d’une négligence, d’une imprudence ou d’un équipement défectueux.

Donc, connaître précisément les comportements et situations à risque permet d’agir efficacement pour limiter les dangers chez soi.

Cause n°1 : les (mauvaises) installations électriques

Une prise qui surchauffe, un vieux chargeur oublié, une multiprise surchargée… Les installations électriques sont responsables de plus de 25 % des incendies domestiques en France

Concrètement, voici les situations à surveiller :

  • Multiprises surchargées : accumuler les branchements sur une seule prise augmente considérablement le risque de surchauffe et donc de départ de feu.
  • Appareils vétustes : un vieux radiateur électrique, une lampe halogène oubliée trop près d’un rideau, ou un électroménager fatigué peuvent déclencher rapidement un incendie.
  • Appareils défectueux : un chargeur low-cost acheté sur un fameux site chinois, une batterie d’ordinateur qui n’attend qu’une chose (exploser)…
  • Câbles usés ou dénudés : les installations électriques vieillissantes ou mal entretenues sont souvent un danger invisible.

La règle simple : inspecter régulièrement et éviter les bricolages hasardeux !

A noter qu’il existe des normes en électricité (Norme NF C 15-100) parfois un peu too much… mais il vaut mieux les respecter, plutôt que de faire nawak.

Cause n°2 : les sources de chaleur mal maîtrisées

Les cheminées, poêles à bois et autres appareils de chauffage sont à l’origine de 5 % des incendies.

À cela s’ajoutent les feux déclenchés par des sources de chaleur domestiques :

  • Cuisine sans surveillance : une casserole oubliée sur le feu ou une friteuse en surchauffe peut rapidement transformer une soirée tranquille en drame domestique.
  • Radiateurs couverts : un vêtement posé sur un radiateur chaud peut s’enflammer très vite.
  • Cheminées ou poêles non ramonés : un conduit encrassé est une bombe à retardement.

Petite expérience personnelle, quand j’étais môme : avec mes parents, chez des amis. Ils préparaient des frites à la friteuse à l’huile. Le moment d’après, des flammes jusqu’au plafond, des cris de paniques. Une tentative d’extinction avec de l’eau et les flammes qui repartaient de plus belles. Les pompiers sont arrivés avec le grand jeu (camion échelle, un fourgon, une voiture)… et n’ont eu qu’à jeter un torchon mouillé sur les flammes pour régler l’histoire. La morale ? Savoir réagir correctement peut sauver des vies et des meubles en formica.

Cause n°3 : les comportements imprudents

Plus d’un tiers (34 %) des incendies domestiques proviennent d’une négligence humaine.

Voici les imprudences les plus fréquentes :

  • Bougies allumées sans surveillance : une bougie mal placée peut mettre le feu en quelques secondes (même celles odeur « jasmin chocolaté de nuit d’été sur jardins suspendus »…)
  • Mégots de cigarettes mal éteints : un mégot jeté à la poubelle ou dans un canapé peut couver plusieurs heures avant de déclencher un incendie. (on dit même que ça brûle des cathédrales !…)
  • Enfants laissés seuls près de sources de chaleur : leur curiosité et leur ignorance du danger peuvent provoquer des situations très risquées (pas toujours futée ces bêtes là, et encore moins les adultes qui les laissent sans surveillance).

La règle simple : toujours éteindre les flammes, vérifier deux fois plutôt qu’une, et éduquer les plus jeunes aux dangers du feu (comme lors d’un feu de bivouac, finalement).

Cause n°4 : électroménager et équipements électroniques défectueux

Un incendie sur dix environ est lié à un appareil électroménager ou électronique.

Voici ce qu’il faut surveiller :

  • Lave-vaisselle, sèche-linge ou lave-linge vieillissants : souvent laissés sans surveillance pendant leur fonctionnement, ils sont susceptibles de provoquer des départs de feu par court-circuit ou surchauffe.
  • Chargeurs de téléphone ou batteries lithium : un câble usé ou une batterie en mauvais état peut facilement déclencher un incendie.
  • Hi-Fi et TV : ces appareils en veille permanente peuvent chauffer et provoquer des départs de feu, surtout s’ils sont recouverts ou entourés de matériaux inflammables.

La règle simple : entretenir régulièrement ses équipements, ne jamais les laisser tourner sans surveillance, et les débrancher lorsqu’ils ne sont pas utilisés.

Les facteurs aggravants à ne pas sous-estimer

Certaines situations multiplient dramatiquement les risques d’incendie grave :

  • Un logement ancien : les maisons ou appartements de plus de 50 ans ont 50 % de risques supplémentaires de subir un incendie grave par rapport aux constructions récentes.
  • La taille du logement : plus un logement est grand, plus le risque est élevé (multiplié par 6 au-delà de 4 pièces).
  • Présence d’une cheminée ou d’un poêle : le risque est multiplié par 10 si ces équipements ne sont pas parfaitement entretenus.

La règle simple : connaître les risques propres à son logement et anticiper par des gestes de prévention adaptés.

En plus, c’était même pas les bonnes prises !…

Réduire les risques chez soi : la prévention en pratique

Maintenant qu’on a compris comment démarrent la plupart des incendies, voyons ensemble des solutions concrètes pour limiter ces risques.

Prévenir, c’est anticiper : voici des conseils pratiques faciles à appliquer chez soi, dès aujourd’hui.

Vérifier son installation électrique et sécuriser ses appareils électroménagers

On vient juste d’en parler :

  • Inspecter régulièrement câbles et prises : aucun fil ne doit être dénudé ou écrasé sous un meuble. Si une prise chauffe ou émet un bruit suspect (crépitement), elle doit être remplacée immédiatement.
  • Éviter les multiprises à outrance : privilégier les multiprises avec interrupteurs individuels et surtout éviter de les surcharger avec trop d’appareils gourmands (radiateurs d’appoint, fours électriques, voiture électrique, etc.).
  • Faire contrôler son tableau électrique : pour les installations datant d’avant 1991, un diagnostic professionnel est essentiel.
  • Entretenir les filtres : nettoyer régulièrement les filtres de sèche-linge, hottes aspirantes, et VMC. Des filtres encombrés peuvent s’enflammer spontanément à cause de la chaleur accumulée.
  • Débrancher les appareils inutilisés : notamment les chargeurs de téléphone et d’ordinateurs, connus pour leur risque de surchauffe en continu.

Bien gérer les sources de chaleur domestiques

  • Surveiller systématiquement les cuissons : ne jamais laisser une casserole ou une poêle sur le feu sans présence humaine. Si tu dois quitter la cuisine, éteins le feu ou mets une minuterie.
  • Ramoner chaque année : cheminée, poêle à bois ou chaudière, l’entretien annuel par un professionnel n’est pas facultatif. En plus d’éviter les incendies, tu amélioreras ton rendement énergétique.
  • Éloigner les matériaux inflammables : rideaux, nappes, torchons, vêtements ne doivent jamais être à proximité immédiate d’une source de chaleur (radiateur, lampe, plaques de cuisson, poêle à bois, …).

Éviter les imprudences du quotidien

  • Jamais de bougies allumées sans surveillance : place-les dans des supports sécurisés loin des rideaux ou autres tissus.
  • Mégots uniquement dans des cendriers : assure-toi toujours qu’ils soient parfaitement éteints avant de les jeter.
  • Stocker les produits inflammables avec précaution : peintures, solvants, bouteilles de gaz doivent être rangés loin des sources de chaleur et dans des lieux aérés.

Installer (et entretenir) un détecteur de fumée (DAAF)

  • Obligatoire depuis 2015 : au moins un détecteur autonome de fumée (DAAF) doit être installé par logement. L’idéal : un par étage, placé au plafond des espaces communs (couloirs, salon).
  • Tester régulièrement le détecteur : une fois par mois, appuie simplement sur le bouton de test. Cela prend deux secondes et peut littéralement sauver des vies.
  • Changer la pile tous les ans : ou mieux encore, investir dans un modèle avec pile longue durée (10 ans).

Élaborer un plan d’évacuation familial

  • En parler ensemble : toute la famille doit connaître les issues de secours et le point de rassemblement extérieur en cas d’incendie.
  • Pratiquer : organiser un petit exercice d’évacuation de temps en temps, surtout si tu as des enfants. Je ne te parle pas de mettre une alarme ou de simuler un feu (si t’as la réf’ de la série « The Office), mais mine de rien, ce réflexe deviendra automatique en situation réelle.
  • Prévoir des scénarios : savoir quoi faire si les issues habituelles sont bloquées par la fumée ou les flammes. C’est surtout valable en appartement, mais aussi en maison : si le poêle démarre un incendie au rez-de-chaussée et que tu dors à l’étage, comment tu te protèges ? Par où tu sors ?… (Astuce : Un drap humide placé sous les portes peut limiter la propagation de la fumée).

Le matériel de sécurité à avoir absolument

Tu peux être aussi prudent que possible, il reste toujours une part de risque.

Quand on comprend l’essence même du survivalisme, on sait qu’on limite les risques… mais jamais on les annule.

Voici donc une sélection concrète du matériel indispensable à avoir absolument :

1. Le détecteur de fumée (DAAF)

On en parlait juste avant.

Pour ma part, je privilégie des détecteurs combinés (fumée ET niveau de CO) connectés en Wi-Fi.

Trois avantages : tests automatiques, il me prévient si batterie faible, et je peux avoir l’info d’un problème même lorsque je suis hors domicile. Actuellement, j’ai des X-Sense (pas de sponso), mais j’ai testé des Le Grand avec la même satisfaction.

  • Combien : au minimum un par étage, idéalement près des chambres à coucher et des zones de vie communes.
  • Quel modèle : privilégie un détecteur certifié NF EN 14-604, équipé d’une pile longue durée (10 ans).
  • Coût moyen : 10 à 30 € pièce. Plutôt 70-100€ si double et connecté.
  • Entretien : test mensuel (bouton dédié ou automatique si prévu pour) et remplacement après 10 ans.

2. L’extincteur domestique polyvalent (ABC)

Utile pour réagir immédiatement à un départ de feu maîtrisable.

Choisis un extincteur polyvalent (ABC) adapté aux feux de solides (bois, textiles, papier), liquides inflammables (huile de cuisson) et équipements électriques.

  • Combien : au moins un à portée de main, idéalement près de la cuisine ou à l’entrée.
  • Quel modèle : extincteur à poudre ABC, 2 à 6 kg.
  • Coût moyen : 25 à 60 € selon la capacité.
  • Entretien : vérification annuelle visuelle et remplacement ou recharge selon les instructions du fabricant.

Important : apprends à t’en servir avant d’en avoir besoin. Lis la notice et, si possible, fais un essai dans un cadre sécurisé. Sur NoPanic, on le répète en permanence, mais du bon matos, c’est aussi et surtout du matos dont tu sais te servir !

3. La couverture anti-feu

Parfaite pour étouffer rapidement les débuts d’incendie dans la cuisine (huile en feu, casserole enflammée), mais également en cas d’urgence sur une personne en flammes.

  • Combien : au moins une dans la cuisine, accessible immédiatement.
  • Quel modèle : couverture ignifugée certifiée NF, taille minimum 1×1 mètre.
  • Coût moyen : 10 à 20 €.
  • Entretien : aucun particulier, mais vérifie régulièrement son bon état général et garde-la facilement accessible.

4. Le détecteur de monoxyde de carbone (CO)

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz mortel, invisible et sans odeur, issu d’une combustion incomplète (chaudières mal entretenues, poêles à bois, cheminées).

Plutôt que de doubler le matériel, avec le détecteur de fumée, je me répète : privilégiez un combiné.

  • Combien : un détecteur dans chaque pièce équipée d’un appareil à combustion.
  • Quel modèle : détecteur CO certifié NF EN 50291.
  • Coût moyen : 20 à 50 € pièce.
  • Entretien : test régulier et remplacement selon préconisations du fabricant (généralement 5 à 10 ans).

Ok… mais où se procurer ces équipements ?

Un peu partout, mais citons entre autre :

  • Magasins de bricolage (Leroy Merlin, Castorama, Brico Dépôt…)
  • Sites spécialisés en sécurité domestique (Amazon, Manutan, Seton…)
  • Parfois disponibles directement auprès des assureurs habitation à tarifs préférentiels.
Quoi ? Il est pas beau mon extincteur ? C’est un cadeau, ok !?…

Organiser l’évacuation et assurer la continuité

Quand le feu se déclare, chaque seconde compte.

Les pompiers ont tendance à dire que pour éteindre un feu :

  • Minute 1 : un verre d’eau suffit.
  • Minute 2 : un seau d’eau est nécessaire.
  • Minute 3 : Une citerne de pompier, minimum !…

Autrement dit, pas le temps de réfléchir ou d’improviser : il faut savoir quoi faire, où aller, et comment évacuer efficacement.

Une bonne préparation peut littéralement faire la différence entre la vie et la mort.

Avoir un plan d’évacuation simple et clair

Non, ceci n’est pas un truc de parano ou de bunkeriste.

C’est du bon sens !…

  • Définir un itinéraire de sortie par pièce : comment sortir de ta chambre si le couloir est plein de fumée ? Si la porte est bloquée ? Chaque pièce doit idéalement avoir une sortie de secours ou un plan B (personnellement, je dors à l’étage. Si un incendie se déclare au rez-de-chaussée, je sais comment évacuer ma maison sans devoir passer par les flammes).
  • Identifier les obstacles potentiels : escaliers étroits, portes verrouillées, meubles encombrants… Tout doit être pensé pour ne pas gêner la sortie.
  • Connaître le point de rassemblement : arbre devant la maison, boîte aux lettres, coin de rue… Choisis un lieu de regroupement clair, à l’extérieur et à distance du bâtiment.

Fais-le une fois, et au besoin : imprime-le et affiche-le !… Surtout, explique-le à toute la famille et particulièrement à tes enfants (image le cas où ils sont à l’étage, toi au rez-de-chaussée et aucun moyen d’aller de l’un à l’autre…).

En cas de fumée : rester bas et protéger ses voies respiratoires

90 % des décès lors d’un incendie sont dus à l’inhalation de fumée toxique, pas aux flammes.

Quelques règles vitales :

  • Se déplacer à quatre pattes ou en rampant : la fumée monte, l’air respirable reste au ras du sol.
  • Protéger nez et bouche avec un tissu humide : serviette, t-shirt… tout ce qui filtre un minimum la fumée.
  • Ne jamais ouvrir une porte chaude : si la poignée ou la porte est chaude, ne l’ouvre pas. Le feu est juste derrière.

Et n’oublie jamais : un couloir plein de fumée peut devenir mortel en moins de 2 minutes.

Si tu es bloqué à l’intérieur…

Pas d’issue possible ? On passe en mode survie :

  • Boucher toutes les entrées de fumée : avec des serviettes mouillées sous la porte, autour des fenêtres, etc.
  • Se signaler : ouvre une fenêtre (sans sauter !), crie, fais des signes, utilise une lampe. Il faut te localiser rapidement.
  • Appeler les secours : 18 ou 112. Même si tu n’arrives pas à parler, reste en ligne. La géolocalisation peut aider.

Le sac d’évacuation (ou “Bug out Bag”)

On n’en fait pas une priorité (celle-ci étant ta vie et celle de tes proches), mais si tu peux le prendre avec toi, c’est évidemment utile dans l’après.

Il sert à gérer l’urgence après l’évacuation.

J’ai fait plusieurs articles sur le contenu minimal recommandé, donc on ne pas y revenir en détail.
Juste un rapide rappel :

  • Copies de papiers importants (CNI, assurance, livret de famille…)
  • Clés de rechange (maison, voiture)
  • Carte bancaire ou liquide
  • Lampe torche + piles
  • Chargeur de téléphone
  • Vêtements de rechange + sous-vêtements
  • Hygiène de base : savon, brosse à dents, serviette
  • Médicaments essentiels

Bonus : une copie imprimée de ton contrat d’assurance habitation (avec numéro de police), et quelques photos de l’état de ton logement, stockées sur une clé USB ou dans un cloud.

Prévoir la continuité après l’incendie

Un incendie, ce n’est pas juste “on sort et on revient quand c’est éteint”.

C’est potentiellement plusieurs jours sans logement, sans vêtements, sans papiers, sans accès à ton compte en banque.

Donc, et c’est valable également en cas d’inondation, de cambriolage et de bien d’autres « désagréments » possibles et probables (sous-entendu plus probables d’arriver que des retombées radioactives), veille bien à :

  • Scanner et sauvegarder tous les documents officiels : stock en ligne (Google Drive, Dropbox, Proton Drive…).
  • Prévoir un hébergement de secours : chez des proches, ou identifier à l’avance des solutions locales (hôtels, hébergements d’urgence).
  • Répertorier tes objets de valeur ou irremplaçables : photos de famille, documents, œuvres d’art… stockés ailleurs ou sauvegardés numériquement.

On est nombreux à penser que “ça n’arrivera jamais”… pourtant, je connais plusieurs cas dans mon entourage. Et vous ?

« Le fauteuil de pépé tout brûlé !… A ce propos, quelqu’un l’a vu depuis l’incendie ?! »

L’impact psychologique d’un incendie

On parle souvent de dégâts matériels.

On parle moins de l’après.

De ce que ça fait, dans la tête, de perdre son logement, ses souvenirs, ses repères. Et pourtant, c’est souvent le plus dur à encaisser.

Une onde de choc émotionnelle

Un incendie domestique, même sans victime physique, est un traumatisme.

Brutal, soudain, total.

En quelques minutes, c’est un pan entier de ta vie qui peut disparaître. Tes objets personnels, tes photos, ton confort, ton sentiment de sécurité… tout peut partir en fumée. Et ça laisse des traces.

Beaucoup de sinistrés décrivent un état de sidération : on agit mécaniquement, on gère les urgences, mais on ne “réalise” qu’après. Quand on rentre dans un logement calciné. Quand on dort ailleurs pour la première fois. Quand on explique à un enfant pourquoi ses jouets ont disparu.

Symptômes fréquents après un incendie

  • Insomnies, cauchemars, réveils nocturnes en sursaut à cause d’un bruit ou d’une odeur.
  • Hypervigilance : vérifier les prises, les plaques, les détecteurs 15 fois par jour.
  • Anxiété permanente, peur d’un nouveau départ de feu, peur de ne pas réagir à temps.
  • Sentiment de culpabilité (“j’aurais dû…”, “je n’ai pas vu…”) même si l’incendie n’est pas de ta faute.
  • Dépression ou isolement : sentiment de vide, perte de motivation, difficulté à se projeter.

Ces réactions sont normales. Mais elles peuvent aussi devenir envahissantes et durables.

Le burn-out post-traumatique après un sinistre est bien documenté.

Et pour les enfants ?

Les enfants vivent l’incendie comme une perte brutale de leur monde. Même s’ils ne le verbalisent pas, ils peuvent développer :

  • Des peurs intenses (du noir, de dormir seuls, de rester dans une pièce sans adulte).
  • Des troubles du sommeil ou du comportement (agitation, repli sur soi).
  • Un attachement excessif aux adultes ou aux objets rassurants.

Parlez-leur !

Expliquez ce qu’il s’est passé avec des mots simples. Rassurez. Réinstaurez des routines. Et n’hésitez pas à consulter un professionnel si vous sentez que ça coince.

« Se faire accompagner, c’est pas un aveu de faiblesse »

Spoiler : non.

Il existe des aides psychologiques gratuites ou prises en charge après un sinistre :

  • Assureurs : certaines polices d’assurance habitation incluent une assistance psychologique (appel, suivi, voire séances avec un psy).
  • Associations de victimes ou de sinistrés : elles peuvent mettre en relation avec des groupes de parole ou proposer des accompagnements concrets.
  • Médecins généralistes : ils peuvent orienter vers un psychologue ou un psychiatre si besoin.

L’impact psychologique d’un incendie est réel, profond, et mérite d’être traité comme un traumatisme.

Certains d’entre nous ne seront pas ou peu impactés. D’autres, un peu plus. D’autres, sévèrement.

La résilience est matérielle, organisationnelle, physique… mais aussi psychologique. Et ça aussi, ça se prépare !

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