Retombées radioactives : Comment se préparer et réagir ?

de Sven

On a tous vu des photos ou des vidéos d’explosions militaires nucléaires.

Une déflagration colossale, engendrant une chaleur intense, une lumière aveuglante, un souffle d’une puissance inimaginable… et le tout suivi d’une radioactivité du sol, de l’eau et de l’air sur des kilomètres et des kilomètres à la ronde.

Une telle explosion anéantit tout sur son passage, et les radiations rendent les zones environnantes inhabitées pendant des années.

Fort heureusement, depuis la fin de la Guerre froide, la crainte d’une guerre nucléaire (et donc de l’utilisation d’une bombe éponyme) s’est estompée.

De fait, au fil des années, les menaces telles qu’une attaque EMP (Electro Magnetic Pulse, ou IEM en Français, pour impulsion électromagnétique) ou un effondrement économique semblent être des préoccupations plus évidentes parmi les survivalistes et les preppers en général.

Pourtant, la réalité nous rappelle à elle : nous ne pouvons jamais être absolument certains de l’inexistence d’un tel risque, particulièrement avec les menaces terroristes, les tensions avec la Russie, l’Iran, le Pakistan ou encore la Corée du Nord.

Certaines personnes pensent d’ailleurs qu’il est possible que la menace d’une attaque nucléaire soit plus grande que ce que nous imaginons.

C’est d’ailleurs également l’avis du gouvernement Français :

La France prend très au sérieux les risques d’apparition d’un terrorisme nucléaire ou radiologique, en particulier dans un contexte général de menace terroriste élevée, illustrée par les attentats de Paris de janvier 2015 et qui plaide pour un renforcement de la sécurité nucléaire à l’échelle internationale en raison du caractère transfrontalier de la menace.

Pour ma part, je fonctionne en terme de probabilité.

Est-ce qu’une explosion nucléaire est probable ? Par définition oui, et cette probabilité est de l’ordre de quelques dixièmes de pourcents (ou moins… ou plus… vous avez compris l’ordre de grandeur). Donc, peu probable dans le sens où on l’entend généralement. Mais pas impossible, non plus.

De plus, les retombées radioactives (qui est le sujet de cet article) ne sont pas nécessairement liées à une bombe nucléaire.

Nous avons 56 réacteurs nucléaires en France, et une centaine en Union Européenne.

Même si un scénario à la Tchernobyl est peu probable, pour des raisons de différences technologiques et de sécurisation, le risque existe.

Pour preuve : l’épisode récent de Fukushima.

Dans cet article, nous passerons donc en revue les étapes à suivre pour se préparer et survivre à des retombées radioactives…

Quelles sont les potentielles sources de retombées radioactives ?

Pour Jean-Michel Lambda (vous, moi…) il y a trois potentielles sources d’être en contact avec une retombée radioactive :

  1. la détonation d’une tête nucléaire,
  2. la détonation d’une bombe « sale »
  3. lors d’un accident dans une centrale nucléaire

Nous évaluerons et discuterons de la préparation pour chacun de ces événements au cours de cet article, car chacun présente des risques et des procédures uniques.

Mais en ce qui concerne la gestion de ces situations, nous concentrerons notre attention sur la gestion de la retombée, une menace universelle posée par chacune d’entre elles.

1. Le risque de la tête nucléaire

La détonation d’une tête nucléaire est la première chose à laquelle on pense (presque de manière stéréotypée) lorsqu’on parle de retombée radioactive.

Cette dernière, dans ce cas, est d’ailleurs également connue sous le nom de « suie noire » ou « pluie noire ».

Tout engin nucléaire, du plus petit engin tactique à la plus monstrueuse bombe H stratégique, est incroyablement puissant.

Sa puissance est mesurée en kilotonnes ou mégatonnes, équivalant à une quantité de TNT détonée en milliers ou en millions de tonnes.

Pour vous donner rapidement quelques ordres de grandeur :

  • La bombe larguée sur Hiroshima, le 6 août 1945, avait une puissance de 15 kilotonnes.
  • La bombe nucléaire créée et testée, la plus puissante au monde, est la bombe H russe nommée Tsar. Elle atteint 57 mégatonnes… soit 57000 kilotonnes (oui, oui, 3800 fois plus puissante que Hiroshima).
  • La limite de puissance est principalement liée à la limite de l’emport, mais il a été évoqué la création de bombes de 100 mégatonnes.
  • Dans le vrai monde (loin des fantasmes et du « potentiel »), les pays détenteurs du nucléaire militaire favorisent plutôt des bombes de plus petites dimensions (et donc de puissance moindre), pour des emports sur avion, sous-marin, etc.

Quoi qu’il en soit, soyons transparents : si vous êtes proches du lieu d’explosion d’une tête nucléaire, aucun guide ou article de blog ne vous permettra de vous préparer à quoi que ce soit (voire tout simplement d’y survivre).

Donc, bien que ça soit l’explosion cataclysmique d’une arme nucléaire qui a marqué l’imaginaire collectif et l’a rempli de crainte, c’est bien aux retombées radioactives qu’il faut s’intéresser.

« Ok… mais qu’est-ce que c’est, exactement ? »

La retombée fait référence aux particules radioactives qui se déposent sur le sol, les surfaces et l’atmosphère après une explosion nucléaire.

Lorsqu’une tête nucléaire explose, elle génère une multitude de produits de fission et d’activation nucléaire.

Ces particules radioactives sont ensuite transportées par l’air et retombent sur la terre, d’où le terme « retombée ».

Ces retombées peuvent être dangereuses pour la santé humaine et l’environnement en raison de leur radioactivité. Elles peuvent contaminer l’eau, les sols, les plantes et les animaux, provoquant des effets à long terme sur les écosystèmes et la santé humaine.

Malus complémentaire : ces particules radioactives peuvent être transportées sur des dizaines, des centaines, voire des milliers de kilomètres, par les vents et les courants d’altitude. (Spoiler : elles ne s’arrêtent pas aux frontières)

Enfin, les retombées radioactives émettent des radiations qui persistent sur une période variable, en fonction des isotopes impliqués.

Certains isotopes radioactifs ont une période de demi-vie relativement courte, ce qui signifie qu’ils perdent rapidement leur radioactivité.

D’autres isotopes, cependant, peuvent avoir des périodes de demi-vie beaucoup plus longues, ce qui prolonge la présence de radiations dans l’environnement.

Ces radiations peuvent avoir des effets dévastateurs sur la durée, sur la santé humaine et l’écosystème, nécessitant des mesures de protection et de décontamination sur le long terme.

2. Le risque des « bombes sales »

Les bombes « sales » ne sont pas de véritables armes nucléaires, mais ce sont plutôt des explosifs conventionnels conçus pour disperser et répandre une grande quantité de matière dangereusement radioactive sur une large zone.

Elles ont longtemps été considérées comme l’une des menaces radioactives les plus accessibles aux terroristes, car tout ce qui est nécessaire, c’est une quantité de matière hautement radioactive et un explosif conventionnel puissant mais commun pour la propager.

Une bombe « sale » détonée en plein milieu d’une zone urbaine pourrait blesser des dizaines, voire des centaines de personnes, et (surtout) exposer des milliers, voire des dizaines de milliers d’autres à la radiation. En particulier les premiers intervenants.

Autrement dit, elles sont un dispositif qui combine une menace physique traditionnelle (boom) et une menace spécifique à la retombée, bien qu’elles aient un rayon de déflagration relativement faible par rapport à une véritable tête nucléaire.

Même si une bombe « sale » peut ne pas sembler aussi apocalyptique qu’une véritable tête nucléaire (et c’est vrai), elle représente néanmoins une menace insidieuse en ce qui concerne la retombée, et une probabilité plus importante.

3. Le risque des accidents de centrales nucléaires

Les accidents de centrales nucléaires sont une autre source potentielle de retombées, le combustible utilisé pour alimenter ces installations étant évidemment radioactif, que ça soit sous ses formes enrichies ou usagées.

Divers accidents peuvent entraîner des émissions incontrôlées de ces matériaux dans le monde extérieur (cours d’eau, océan…), voire dans l’atmosphère, où ils peuvent se propager dangereusement et aléatoirement.

Comme précisé plus haut, il y a plus de 50 réacteurs nucléaires en France, et environ 3 millions de personnes vivent à moins de 10 kilomètres d’une centrale en activité, avec des dizaines de millions d’autres potentiellement dans la zone d’influence en cas d’accident catastrophique.

Les accidents de centrales nucléaires ne sont certainement pas aussi spectaculaires qu’une tête nucléaire (et heureusement), mais les conséquences peuvent être suffisamment graves… et c’est aujourd’hui statistiquement la source la plus probable d’exposition à la retombée radioactive.

Historiquement…

Par contre, je me dois de combattre immédiatement l’image d’Épinal du champignon atomique qui résulterait d’un accident nucléaire…

Non, une centrale nucléaire n’est PAS une bombe nucléaire.

Historiquement, la libération accidentelle de matière radioactive dans l’environnement à l’extérieur de la centrale, est liée à des défaillances techniques, et/ou à des erreurs humaines, et/ou à des catastrophes naturelles.

La quantité, la gravité et la portée de cette matière dépendent du type d’accident.

Cela peut prendre la forme de matière radioactive libérée dans de l’eau contaminée avant d’être absorbée par d’autres sources, de vapeurs radioactives relâchées sous forme d’échappement, ou même de la dispersion du matériau physique lui-même, ainsi que l’événement improbable mais encore possible d’une explosion de vapeur.

Heureusement, nous pouvons apprendre de ces événements passés, quelle que soit leur gravité.

La pire catastrophe nucléaire est probablement celle qui s’est produite à Tchernobyl en 1986.

Après l’explosion initiale, les réacteurs ont libéré d’énormes quantités de radiation dans la région environnante et une grande partie de l’Europe pendant neuf jours d’affilée. Les secouristes ont finalement pu l’arrêter, mais à un coût élevé : bien que seuls les pompiers et les travailleurs de la centrale soient décédés lors de l’explosion initiale et immédiatement après, le nombre de personnes malades au fil des années est très élevé et une grande étendue du territoire reste encore aujourd’hui interdit au public.

Aux États-Unis, l’accident nucléaire le plus tristement célèbre et le plus connu est la fusion qui s’est produite en 1979 à la centrale nucléaire de Three Mile Island en Pennsylvanie.

Une fusion, contrairement à l’image populaire de la détonation d’une tête nucléaire, implique uniquement que la source de carburant nucléaire elle-même fond littéralement en raison d’une perte de refroidissement essentiel pendant le fonctionnement. Je dis simplement, mais les conséquences sont désastreuses, car cela entraîne généralement une réaction en chaîne qui permet à la matière nucléaire de se répandre dans le monde extérieur. Celle-ci a affecté environ 2 millions de personnes.

Enfin, une autre catastrophe nucléaire majeure a été celle qui s’est produite à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon en 2011.

Elle a entraîné des rejets massifs de substances radioactives dans l’environnement, provoquant des préoccupations quant aux effets sur la santé humaine. Bien que les doses de radiation aient été relativement faibles pour la plupart des habitants, des inquiétudes persistent concernant le risque accru de cancer et d’autres problèmes de santé à long terme, nécessitant une surveillance médicale continue.

Les effets de la radiations sur la santé

On vient de voir les principales potentielles sources d’événements qui pourraient nous amener à être en contact de manière (trop) importante avec les retombées radioactives.

On a également vu ce qu’était une retombée radioactive, à savoir la dispersion de particules radioactives dans l’atmosphère (et donc rapidement sur toutes les surfaces, liquides, etc.).

Mais qu’est-ce qu’une particule radioactive et en quoi est-ce dangereux ?…

Une particule radioactive est un fragment de matière qui émet des radiations ionisantes.

Ces radiations peuvent prendre la forme de particules alpha, bêta, ou de rayonnements gamma. Ces particules sont émises par des noyaux instables d’atomes, appelés radionucléides, qui cherchent à atteindre une stabilité en éliminant de l’énergie sous forme de radiations.

Le danger des particules radioactives réside dans leur capacité à ioniser la matière avec laquelle elles interagissent. L’ionisation se produit lorsque les radiations arrachent des électrons aux atomes, créant ainsi des ions chargés.

Cela peut endommager les cellules biologiques et causer des mutations génétiques, augmentant ainsi le risque de cancer et d’autres problèmes de santé.

Lorsqu’une particule radioactive est inhalée, ingérée ou entre en contact direct avec la peau, elle peut irradier les tissus environnants, provoquant des dommages.

Les conséquences dépendent du type de particule, de sa durée d’exposition, de la distance par rapport à la source et des précautions prises pour minimiser l’exposition.

Ce dernier point est essentiel !

Être exposé à des radiations n’est PAS nécessairement dangereux…

La dose de radiation est un facteur critique, et de faibles niveaux d’exposition, tels que ceux associés aux examens médicaux courants (pour seul exemple), peuvent être gérés sans risques importants pour la santé.

C’est donc bien un excès de radiation (une sur-dose si vous préférez) qui est à craindre.

La quantification de cet excès de radiation dépend de plusieurs facteurs, dont notamment la dose de radiation reçue, la durée de l’exposition, le type de radiations (alpha, bêta, gamma), le type de tissus exposés, et la sensibilité individuelle.

Les doses de radiation sont mesurées en sieverts (Sv) ou en milliSieverts (mSv), avec des unités plus petites telles que le microSievert (µSv) couramment utilisées pour les expositions plus faibles.

Pour donner une idée générale, une dose annuelle moyenne d’exposition naturelle aux radiations provenant de sources telles que le sol, les roches, l’air, et les rayons cosmiques est d’environ 2 à 3 millisieverts (mSv).

Un excès significatif de radiation, qui pourrait entraîner des conséquences graves sur la santé, se produirait généralement avec des doses beaucoup plus élevées, de l’ordre de plusieurs dizaines de millisieverts ou plus.

Voici une brève description des principaux effets possibles :

  1. Effets immédiats (à court terme) :
    • Syndrome d’irradiation aiguë : Des doses élevées de radiations en peu de temps peuvent provoquer des symptômes tels que nausées, vomissements, fatigue extrême et altération de la fonction des organes. Cela peut évoluer vers un syndrome plus grave, voire fatal, en fonction de la dose.
  2. Effets à long terme :
    • Cancer : L’exposition prolongée à des niveaux élevés de radiations augmente le risque de développer des cancers, en particulier la leucémie et les cancers de la thyroïde, du sein, du poumon et du système digestif.
    • Problèmes génétiques : Des radiations importantes peuvent causer des dommages génétiques, augmentant le risque de malformations congénitales chez les descendants.
    • Maladies non cancéreuses : Des doses élevées peuvent également contribuer à des maladies non cancéreuses, telles que des problèmes cardiaques ou des lésions du système nerveux central.
  3. Effets sur la thyroïde :
    • Une exposition à des isotopes radioactifs, comme l’iode radioactif, peut augmenter le risque de troubles thyroïdiens, en particulier chez les enfants.

Des doses extrêmement élevées, de l’ordre de plusieurs sieverts, peuvent être létales.

Comment anticiper et se protéger d’une explosion nucléaire ?

Alors… je me répète, mais il faut bien assimiler deux informations pour ce qui concerne les explosions nucléaires :

  1. Ça ne s’anticipe pas.
  2. On ne s’en protège pas.

On l’a vu : si l’explosion a lieu directement au-dessus de nous ou à proximité immédiate, nos chances de survie sont proches de zéro.

Or, une explosion nucléaire surviendra probablement sans avertissement.

Même en imaginant que vous soyez informé, un missile intercontinental Russe (pour exemple) mettrait quelques minutes (allez, dizaines de minutes si vous souhaitez… ça ne changera rien au raisonnement) à traverser l’Europe pour tomber sur Paris.

Vous en serez encore à chercher une place de parking…

Bon… je suis (un peu) de mauvaise foi : la probabilité n’est pas non plus totalement de zéro.

J’en veux pour preuve l’exemple de Eizo Nomura qui, le 6 août 1945, se trouvait à 170 mètres de l’épicentre (point zéro) de la bombe Hiroshima. Il a survécu et a vécu jusqu’à 84 ans. Il était alors dans le sous-sol d’un immeuble.

Mais si on connaît son nom, c’est parce que ces survivants sont rares. Très rares. Et que c’est souvent le fait du hasard.

Malgré tout, si d’une manière ou d’une autre, vous arrivez à anticiper une explosion nucléaire : abritez-vous derrière le plus de béton possible.

Et les abris nucléaires ?

Si vous vivez en Suisse, vous avez de la chance : il est probable que votre immeuble dispose d’un abri anti-atomique (obligatoire dans les nouvelles constructions depuis les années 60 !).

Mieux encore : il y a en Suisse autant de places prévues que d’habitants, soit 8,6 millions places réparties sur tout le territoire dans près de 360.000 abris.

En France, ça n’est pas la même histoire…

On compte dans l’hexagone à peine 1000 abris anti-atomiques militaires, et 300 à 400 abris privés ! Pour 66 millions d’habitants, c’est un des taux de protection les plus faibles de pays occidentaux.

Avoir son abris anti-atomique privé

L’installation d’un abri antinucléaire est toujours LE sujet de discussion, lorsque l’on aborde ce sujet.

Ces derniers ont évidemment théoriquement du sens, surtout s’ils sont construits selon les normes actuelles et qu’ils sont correctement isolés contre la radiation par du sable, de la terre et du béton.

Cependant, en pratique, ils ont quelques réelles limitations dont vous devez absolument être conscients.

Tout d’abord, et de manière évidente, un abri antinucléaire ne fonctionne que si vous pouvez y accéder quand vous en avez besoin.

Or, vous passez probablement une fraction significative de votre vie au travail ou au bureau, dans la forêt (en rando ou en bushcrafting), vous partez en vacances, en pourquoi pas en déplacements professionnels, ou encore en week-end chez la belle famille…

Durant tout ce temps (la majorité, donc), vous ne pourrez pas accéder de manière rapide à votre abri antinucléaire.

En outre, pratiquement aucune structure, y compris les abris antinucléaires publics construits à cet effet, ne survivra à une explosion nucléaire en rase-mottes.

Autrement dit, vouloir son abri anti-atomique privé n’est probablement pas le plus judicieux / raisonnable, et vous devriez plutôt trouver un endroit proche de là où vous êtes, comme option de secours (parking sous-terrain, vieux bunker allemand, immeuble, etc.).

PS : Profitez de cette économie de 30 à 50k euros pour maximiser votre anticipation sur les risques les plus probables, ceux du quotidien (incendie, inondation, tempête, coupure de courant, agression, etc.) en apprentissages et en matériels.

Pas sûr, sûr, de cette histoire…

Comment anticiper et se protéger des retombées radioactives ?

On a pu le voir, il est difficile d’anticiper ce type d’événements.

Pour autant, il est possible de mettre en place des procédures de réactions afin de se sécuriser, soi et sa famille, le plus possible.

Celles-ci vont évidemment différer en fonction du type d’événements qui générera les retombées radioactives (on ne va pas réagir de la même manière à un accident de centrale ou à une guerre frontale), de la distance à laquelle on se trouve, d’où vous vivez, avec qui, etc.

Donc, comme toujours sur NoPanic, l’objectif ici n’est pas de vous proposer une solution clé en main (qui n’existe pas) mais bien un panel d’idées à adapter pour vos propres besoins.

Comment éviter d’être contaminé ?

  • Restez informé des alertes et des recommandations gouvernementales concernant les risques de retombées radioactives dans votre région.
  • En cas d’alerte ou de signes d’un événement susceptible de générer des retombées, cherchez immédiatement un abri souterrain ou une structure solide pour vous protéger. Les sous-sols, les caves et les bâtiments en béton offrent une meilleure protection contre les radiations.
  • Éloignez-vous des surfaces que les radiations pourraient facilement pénétrer, comme les toits, les murs, etc. Gardez à l’esprit que vous n’avez pas besoin de toucher la retombée pour en être affecté : il suffit d’être suffisamment proche de la source de radiation.
  • Utilisez des vêtements de protection tels que des combinaisons étanches et des masques respiratoires FFP3 pour réduire l’exposition aux particules radioactives dans l’air.
  • Évitez de manger des aliments ou de boire de l’eau potentiellement contaminés. Privilégiez les aliments en conserve et les sources d’eau embouteillée. Il existe également des aliments anti-radioactivité.
  • Éloignez-vous des zones fortement contaminées en suivant les itinéraires recommandés par les autorités. Si vous êtes à l’extérieur, cherchez rapidement un abri sûr.
  • Coupez la ventilation mécanique contrôlée (VMC) peut aider à réduire le flux d’air entrant dans votre domicile, limitant ainsi l’entrée de particules radioactives. Cependant, il est important de noter que cela peut également réduire la qualité de l’air intérieur, alors assurez-vous d’avoir un approvisionnement en air frais adéquat si la situation le permet.
  • Colmatez les ouvertures (et potentielles fissures) par lesquelles les particules radioactives pourraient pénétrer. Utilisez du ruban adhésif, de la bâche plastique épaisse, des couvertures ou d’autres matériaux pour colmater ces ouvertures (trou de cheminée, arrivé d’air du poêle à bois, arrivée d’air au dessus des fenêtres, gaines qui donnent vers l’extérieur, etc.) et réduire la circulation de l’air contaminé.
  • Utilisez des filtres à air de haute efficacité de type HEPA (High Efficiency Particulate Air) pour capturer les particules radioactives en suspension dans l’air. Remplacez régulièrement ces filtres pour maintenir leur efficacité.
  • Aménagez une zone d’entrée dans votre domicile où vous pouvez vous décontaminer après être rentré de l’extérieur. Cela pourrait inclure un tapis absorbant pour les chaussures, un espace pour enlever les vêtements contaminés et une douche pour vous laver immédiatement.
  • Gardez vos réserves d’aliments, d’eau et de fournitures médicales dans un endroit sûr à l’intérieur de votre domicile, de préférence dans un sous-sol ou une pièce centrale éloignée des murs extérieurs.
  • Pendant une période de retombées radioactives, limitez autant que possible les activités en extérieur et gardez les portes et les fenêtres fermées pour réduire l’entrée de contaminants. La phase la plus intense des retombées, appelée suie noire, dure généralement de quelques heures à quelques jours après l’événement.

Si on a été contaminé : quoi faire ?

  • Éloignez-vous immédiatement de la source de contamination si possible, en vous dirigeant vers un lieu sûr.
  • Retirez rapidement vos vêtements contaminés et placez-les dans un sac en plastique hermétique pour éviter la dispersion des particules radioactives.
  • Prenez une douche avec du savon et de l’eau pour éliminer les particules radioactives de votre peau. Assurez-vous de vous laver les cheveux et les ongles.
  • Brossez et nettoyez le pelage de vos animaux de compagnie, afin d’éliminer les particules de retombées, puis lave-les avec du savon et de l’eau si possible.
  • Évitez de toucher votre visage ou d’autres parties de votre corps avant de vous être décontaminé. Utilisez des lingettes humides pour nettoyer les zones exposées.
  • Consultez immédiatement un professionnel de la santé pour évaluer les dommages et recevoir un traitement médical approprié, en particulier si vous présentez des symptômes de syndrome d’irradiation aiguë.

Sur la durée, comment réagir ?

  • Restez informé des directives et recommandations des autorités locales et nationales concernant la gestion des retombées radioactives. Gardez un esprit critique : je n’ai pas besoin de vous rappeler l’épisode de Tchernobyl en France.
  • Surveillez les bulletins d’information sur la qualité de l’air pour vous assurer que les niveaux de radiation dans votre région restent sécuritaires. Informez-vous également auprès des particuliers et des associations indépendantes.
  • Limitez votre exposition aux rayonnements en restant à l’intérieur dans un endroit protégé, en évitant les activités en extérieur tant que cela est recommandé.
  • Surveillez étroitement les symptômes de maladies liées à l’exposition aux radiations, tels que des nausées, des vomissements, des brûlures cutanées ou des saignements, et consultez un médecin dès l’apparition de ces symptômes.
  • Maintenez une alimentation saine et équilibrée, riche en antioxydants et en nutriments pour soutenir votre système immunitaire et favoriser la récupération.
  • Assurez-vous d’avoir un approvisionnement adéquat en eau potable, en aliments non périssables et en fournitures médicales dans votre abri, et rationnez ces ressources de manière appropriée pour une utilisation à long terme.
  • Évaluez les impacts sur les infrastructures critiques telles que l’électricité, les communications, l’approvisionnement en eau et les services médicaux. Assurez-vous de comprendre les impacts potentiels sur ces services dans votre région et prenez des mesures pour vous adapter en conséquence.
  • Assurez-vous de disposer des matériels adéquats pour répondre à ce type de potentielle crise : groupe électrogène, compteur Geiger, etc.
  • Si les conditions deviennent insupportables ou si votre sécurité est compromise, envisagez de vous évacuer vers un endroit plus sûr. Assurez-vous d’avoir un plan d’évacuation en place et des provisions d’urgence prêtes à être utilisées en cas de départ précipité.

En conclusion ?

Survivre à une explosion nucléaire et à ses retombées sera difficile, mais pas impossible.

Si vous avez la chance d’avoir initialement suffisamment de distance entre vous et la source de radiation, et que vous cherchez alors rapidement un abri, vos chances de survie augmentent considérablement.

Comme pour tous les autres dangers potentiels qu’il faut anticiper, en tant que prepper / survivaliste, il vous faut absolument comprendre de manière rationnelle les risques (et pas les fantasmer), et donc les actions à mettre en place pour se préparer et pour réagir de manière adéquate.

Bonne préparation !

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