Dans le monde du prepping et du survivalisme, on parle souvent de plans, de stratégies, de prévisions…
Mais la réalité, c’est qu’on ne peut jamais tout anticiper.
Comme aux échecs, vous pouvez avoir une stratégie en tête, mais un coup inattendu de votre adversaire peut changer tout le jeu en un instant.
- Le calcul et le hasard : deux faces de la même pièce
- Flexibilité : le maître mot en survivalisme / prepping
- STOP !… On arrête de chercher à prévoir tous les coups…
- Comment construire une stratégie équilibrée et adaptative ?
Le calcul et le hasard : Deux faces de la même pièce
Aux échecs, chaque partie commence avec les mêmes pièces, les mêmes règles, les mêmes 64 cases… et pourtant, les possibilités sont quasiment infinies.
(Note : Il existe environ de 10^120 (10 avec 120 zéros derrière) différentes parties possibles. C’est 10^41 fois plus de parties d’échecs possibles que d’atomes dans l’univers observable.)
Même les meilleurs joueurs ne peuvent pas prévoir tous les mouvements possibles.
Ils doivent calculer plusieurs coups à l’avance, tout en restant capables de s’adapter instantanément à l’évolution du jeu.
De la même manière, en matière de préparation, il est essentiel de comprendre que l’anticipation parfaite est une illusion.
Un seul exemple : THE survivaliste à l’américaine… aguerri et déterminé, qui a tout misé sur son bunker.
Un abri souterrain dernier cri, conçu pour résister à une explosion nucléaire. Le gars a anticipé chaque détail, de l’alimentation en air purifié à des stocks de nourriture pour des années.
Mais, pas de bol : le jour où la catastrophe survient, il est en déplacement professionnel à l’autre bout du pays (ce qui me fait d’ailleurs penser à l’excellent bouquin d’anticipation de Pierre Bordage : « Le Feu de Dieu »), en vacances, à l’hôpital pour une opération de l’appendicite, ou que sais-je…
Tout cet investissement, de temps et d’argent, devient soudainement inutile parce qu’il n’était pas au bon endroit au bon moment.
Voilà la réalité : même le meilleur plan peut être rendu obsolète par un seul imprévu.
Croire qu’on peut tout anticiper, c’est comme essayer de jouer aux échecs en pensant qu’on peut toujours prédire le prochain coup de l’adversaire.
La vérité est que le hasard, l’imprévu, et l’inconnu sont toujours présents dans le jeu, qu’il soit sur un échiquier ou dans le monde réel.
Flexibilité : le maître mot en survivalisme / prepping
Dans un monde où l’imprévisible est la seule constante, la flexibilité devient une compétence essentielle pour tout survivaliste.
C’est un peu comme dans une partie d’échecs : vous pouvez avoir une stratégie en tête, mais si vous n’êtes pas capable de la réajuster en cours de route, vous êtes voué à l’échec.
L’erreur classique consiste à se focaliser sur un scénario spécifique, en négligeant les autres possibilités.
La flexibilité, c’est comprendre que les menaces peuvent venir de toutes parts et que vous ne pourrez jamais toutes les anticiper.
Je me répète : vous ne pourrez pas tout prévoir.
Jamais.
C’est aussi accepter que, malgré toute votre préparation, vous devrez peut-être changer de plan en cours de route, et même improviser.
Comme un bon joueur d’échecs, un survivaliste doit être prêt à s’adapter aux mouvements de l’adversaire, même ceux qu’il n’avait pas vus venir.
Et bien sûr, cette adaptabilité ne se limite pas aux grandes catastrophes.
Dans le quotidien, c’est la capacité à gérer les petits imprévus qui fait la différence : une panne de voiture en pleine campagne, un licenciement soudain, une tempête qui coupe l’électricité pendant plusieurs jours.
Autant de situations où la capacité à réagir rapidement et efficacement est primordiale.
Pour cultiver cette flexibilité, il est essentiel de diversifier ses compétences et ses ressources.
Par exemple, au lieu de se concentrer uniquement sur une seule stratégie de survie, comme le stockage de nourriture ou la construction d’un abri, il est préférable de développer des compétences variées : premiers secours, bricolage, jardinage, bonne condition physique, ou même la gestion du stress.
Ces compétences polyvalentes vous permettront de faire face à un éventail plus large de scénarios, qu’ils soient prévus ou non.
En résumé, la flexibilité est la clé qui va vous permettre de vous adapter, de modifier vos plans en fonction de la situation, et de survivre, peu importe ce que l’avenir vous réserve.
STOP !… On arrête de chercher à prévoir tous les coups…
Aux échecs, il est tentant de vouloir anticiper chaque mouvement de l’adversaire, de calculer toutes les combinaisons possibles et d’élaborer une stratégie qui couvre chaque éventualité.
Mais même les grands maîtres savent que cette approche est non seulement épuisante, mais aussi inutile… voire illusoire.
Le nombre de possibilités est tout simplement trop élevé.
De la même manière, dans le survivalisme, chercher à prévoir tous les scénarios possibles est une pure illusion.
Il est important de faire immédiatement la paix avec cette réalité : vous ne pourrez jamais prévoir toutes les menaces ni tous les événements qui pourraient survenir.
C’est impossible.
Et c’est là que réside le danger de l’illusion de la prévision parfaite.
Vouloir tout prévoir, c’est risquer de se retrouver paralysé par l’ampleur de la tâche, ou pire, d’investir dans des préparations excessives pour des scénarios hautement improbables.
Un bon survivaliste doit comprendre qu’il est plus efficace de se concentrer sur les fondamentaux – les compétences, les ressources, et l’état d’esprit – plutôt que de s’épuiser à tenter d’anticiper chaque coup possible.
Ce n’est pas une question de préparer pour un scénario précis, mais de se préparer à réagir à n’importe quel scénario.
Prenons l’exemple d’une crise qui a pris tout le monde par surprise : la pandémie de COVID-19.
Bien sûr, certains d’entre nous avaient anticipé cette situation et s’étaient même préparés pour des mois de confinement, des ruptures de chaînes d’approvisionnement, ou encore la fermeture soudaine des frontières.
Mais soyons transparents : ça n’était pas la majorité.
Et fondamentalement, ça n’est pas grave, du moment où vous avez su rapidement vous adapter et improviser, grâce à une bonne résilience intellectuelle et de bonnes compétences pratiques.
Il en va de même pour les crises futures.
J’irai presque jusqu’à dire : « Préparez-vous à ne pas être prêt et faites de l’incertitude votre alliée ».
(Avouez qu’elle envoie du steak cette dernière phrase, nan ?)
En acceptant que l’imprévisible fait partie du jeu, vous éviterez le piège de la paralysie par l’analyse et serez en bien meilleure position pour naviguer à travers les crises, quelles qu’elles soient.
Comment construire une stratégie équilibrée et adaptative ?
Trêve de bla-bla.
Selon moi, une stratégie équilibrée repose sur trois piliers :
- des compétences polyvalentes,
- des ressources diversifiées,
- … et un état d’esprit ouvert au changement.
1. Développez des compétences polyvalentes
Ne vous limitez pas à une seule spécialité.
Soyez curieux et apprenez tous les fuckings jours.
Apprenez des compétences variées : premiers secours, bricolage, agriculture, techniques de défense, langue étrangère, purification de l’eau en pleine nature, navigation sans GPS, couture, forge artisanale, gestion de groupe en situation de crise, l’électronique, que-sais-je !…
Plus vous aurez de savoir-faire et plus vous aurez de cartes en main pour réagir à une multitude de situations imprévues.
Ah !… Et, je me répète souvent, mais faites du sport.
2. Diversifiez vos ressources
Ne misez pas tout sur un seul type de ressource.
Bien sûr, stockez de la nourriture et de l’eau, mais ne vous arrêtez pas là.
Pensez à l’énergie alternative (panneaux solaires portables, générateurs manuels), aux moyens de communication (radios à ondes courtes, talkies-walkies), aux équipements médicaux (kits de premiers secours complets, médicaments essentiels), aux éléments de sécurité (outils de défense personnelle, serrures renforcées), etc.
Comme pour les compétences, avoir un éventail varié de ressources augmente votre capacité à vous adapter à toutes sortes de crises, qu’il s’agisse de coupures d’électricité, de ruptures de communication, de blessures ou de menaces physiques.
3. Restez mentalement alerte et flexible
Soyez prêt à ajuster vos plans à tout moment.
Plus facile à dire qu’à faire : notre cerveau préfère la simplicité et a tendance à ignorer les changements inattendus.
Pour comprendre ce phénomène, familiarisez-vous avec les « biais cognitifs », ces raccourcis mentaux qui nous poussent souvent à ignorer des signaux d’alerte ou à refuser de voir la réalité telle qu’elle est.
Pour contrer ces biais, entraînez-vous à prendre des décisions rapidement et à improviser face à l’imprévu.
Acceptez l’incertitude comme une composante du jeu, plutôt qu’un obstacle à éviter.
Si tout ce que vous venez de lire vous semble évident, parfait !… mais attention à votre « biais de surconfiance » (aussi connu sour le nom de l’Effet Dunning-Kruger).
Ce biais nous fait croire que notre jugement est plus précis ou plus fiable qu’il ne l’est réellement.
Il peut nous pousser à sous-estimer des menaces ou à surestimer notre capacité à gérer l’inattendu.
Bref, en conclusion : Restons humble face à l’incertitude et continuons à améliorer nos probabilités de succès, en développant nos compétences et notre adaptabilité…