« La fuite ? Mais je ne suis pas un lâche moi, je suis un warrior, j’ai peur de rien ! Comment que je te lui casse sa face à celui qui vient me chercher !! »…
Bon, si vous êtes dans cet état d’esprit, je vous conseille de ne pas perdre pas de temps à lire cet article. Il n’est pas pour vous.
Par contre, pour toutes celles et ceux qui savent faire preuve d’un zeste d’humilité, je vais vous donner dans cet article quelques conseils et techniques simples pour essayer de sauver vos fesses face à des situations tendues.
Attention : Cet article n’a pas vocation à vous apprendre des techniques qui nécessitent des années de Krav Maga et de Ju Ji Tsu. Juste des conseils théoriques… qu’il faut ensuite apprendre à mettre en pratique.
- Les différentes situations d’agression possibles
- Les différentes réponses possibles
- Où frapper ? Quels sont les points faibles ?
- Conclusion
Différentes situations d’agression possibles…
Il faut distinguer deux types de situations :
- Une situation de tension paroxystique qui va dégénérer en affrontement physique.
- Une agression pure et simple, qu’elle soit crapuleuse ou gratuite.
D’une manière générale, comme le disait Gichin FUNAKOSHI, père fondateur du karaté Shotokan : « Le meilleur combat est celui qu’on évite ».
Ça claque hein comme citation !? Mais surtout c’est absolument vrai.
Que vous soyez adepte du karaté ou non, dans un combat on y laisse forcément des plumes… et moins vous êtes préparé, plus vous en laisserez.
Ensuite il faut voir quel est l’enjeu : mourir pour les 10€ du porte monnaie et un orgueil blessé, je suis pas bon en calcul mais je gage que le compte n’y est pas.
Ce précepte s’applique parfaitement à la situation numéro 1.
D’une manière générale, en situation de stress, seules deux parties du cerveau sont sur-activées : le cerveau reptilien (instinct de survie) et le cerveau limbique (émotions).
Le néo cortex qui prend en charge la réflexion est peu sollicité et le stress, ainsi que la peur, peuvent prendre le pas sur toute action réfléchie.
Il nous pousse à réagir soit comme le lapin dans la lumière des phares ou le chat qui traverse devant la voiture en l’entendant arriver.
… et donc différentes solutions
La principale solution : se préparer mentalement à réagir.
Imaginons un exemple concret à la situation N°1, à savoir « une situation de tension paroxystique qui va dégénérer en affrontement physique ».
Vous êtes un peu dans la lune par ce que votre patron vient de vous imposer la magnifique opportunité de travailler dimanche prochain, alors que vous aviez prévu une sortie buschcraft. Du coup vous refusez lamentablement la priorité à la BMW qui vient de droite… Bing !… de la tôle et du verre. Vous sortez confus pour faire le constat amiable, mais l’heureux possesseur de la BMW vous annonce qu’il nourrit soudainement le projet de devenir chirurgien esthétique et vous propose de bénéficier, en avant première, de ses talents en vous pratiquant un remodelage faciale à coups de talons…
NoPanic ! Suivez les conseils suivants :
- Restez à distance. Ne le laissez pas s’approcher de vous au point qu’il puisse vous toucher (gardez au moins 1m50, soit l’équivalent d’un double pas)
- N’essayez pas de hurler aussi fort que lui – le stress rajoute au stress – mais exprimez vous à voix haute en faisant des phrase courtes : » je suis désolé. C’est ma faute. Mon assurance va prendre en charge. »
- S’il vous insulte, tant pis. L’important est de ne pas laisser son énervement s’amplifier mais bien de le faire redescendre.
- Quand vous parlez, montrez vos paumes de la main, les bras légèrement décollés du corps, cette posture indique de manière inconsciente à votre interlocuteur que vous êtes dans une dynamique de conciliation (et le non verbal agit tout autant, si ce n’est plus que le verbal)
- Si votre aspect civilisé ne parvient par à ramener l’individu au calme et qu’il s’approche de vous, reculez, enfermez vous dans la voiture, tant pis s’il l’abîme encore un peu plus. Vous pouvez également vous réfugier dans un commerce s’il y en a un a proximité. Mais en tous cas ne restez pas sur place. Une fois en sécurité, appelez les forces de l’ordre, notez sa plaque au cas où il chercherait à se barrer, filmez la scène avec votre portable.
Et si je n’arrive pas à me mettre en sécurité, qu’est ce que je fais ?
On glisse dans ce cas dans la situation N°2, à savoir « une agression pure et simple, qu’elle soit crapuleuse ou gratuite. »
Autrement dit : Soit un type vous agresse par surprise pour vous voler, ou pour se défouler, ou tout simplement vous n’avez pas eu le temps de fuir et l’individu vient vers vous pour vous frapper.
Ne lui laissez aucune chance.
Si vous prenez le coup le premier, il est plus que probable que vous soyez hors d’état d’éviter les autres coups.
Il ne s’agit pas de « tuer » l’agresseur mais de le rendre inopérant le temps de pouvoir fuir.
Vous pouvez utiliser ce que vous avez en main pour compensez votre absence de pratique d’art martiaux :
- Le stylo destiné à remplir votre constat amiable est une arme excellente dont la forme s’apparente au Kubotan , lequel se tient et s’utilise un peu comme un pic à glace. En frappe sur les points vitaux (voir plus bas), c’est très efficace. Il faut donner plusieurs coups secs et rapide.
- Survie magazine (ou l’auto-journal, vous lisez ce que vous voulez) enroulé, ou un sac à main est très efficace en frappe au visage ou dans les génitoires.
- Si vous n’avez rien dans les mains, utilisez vos pieds et vos poings. Pas besoin ici de lever le pied à deux mètres (vous serez lent donc plus vulnérable et vous risquez de tomber comme une bouse…), contentez vous de coups dans les tibias ou le genou ou si vous pouvez dans l’entrejambe.
- Pour les coups de poings, soyez primaire comme notre ancêtre Cro-Magnon et utilisez le coups de poing « massue » du haut vers le bas à direction du visage.
Si vos coups ne neutralisent pas réellement l’adversaire, il doivent au moins lui faire prendre conscience que le combat ne sera pas aussi simple que prévu.
Je sais ce que vous vous dites : Je ne suis pas fort, je ne sais pas taper, je ne suis pas costaud, je n’ai aucune chance…
Certes vos chances sont intrinsèquement moins élevées que votre agresseur, mais dites vous que vous n’avez pas le choix, et que là aussi, ce n’est pas la taille qui compte (même si ça peu aider).
Souvenez vous du minet à sa mémère qui fait fuir le gros doberman du voisin… et bien le voilà votre modèle : il frappe vite, beaucoup et là où ça fait mal….
Faites de même, et dès que vous avez une fenêtre : fuyez, barrez-vous !
Ah, un détail : minet fait du bruit…. Faites de même, attirez l’attention.
Même dans l’individualisme ambiant, quelqu’un viendra probablement soit vous aider, soit préviendra la police.
Où frapper ? Quels sont les points faibles ?
Maintenant que vous savez comment frapper, voici où frapper : les fameux points vitaux.
Frapper un de ces points va provoquer une intense douleur, une diminution temporaire des sens de l’agresseur (vision, audition…), de son équilibre, de sa capacité à se déplacer ou à combattre.
Il existe beaucoup d’autres points vitaux mais nous allons nous concentrer sur ceux qui sont le plus accessible et répondent aux critères suivants :
- La frappe ne doit nécessiter peu de force (vous voyez que j’écoute ce que vous me dites…)
- Les points doivent être facilement accessibles (même en hiver avec une doudoune)
- La zone doit être suffisamment large pour ne pas nécessiter une grande précision
- Les coups ne doivent pas être fatals : il s’agit de neutraliser temporairement l’agresseur pour avoir le temps de fuir.
La tête :
- Les oreilles : une claque (main ouverte) sur l’oreille entraîne une perte d’équilibre et une douleur importante, l’adversaire est sonné
- Les yeux : un doigt dans l’œil entraîne une douleur aiguë, une difficulté de l’adversaire à se concentrer, et une perte temporaire de la vue
- Le nez : peut être donné avec le poing ou tout simplement la paume de la main : très douloureux, l’adversaire va être sonné et peut perdre connaissance quelques instants.
- Les tempes : forte douleur
- Le menton : un coup au menton peut provoquer un KO (le danger, c’est un trauma au cervical, mais il faut quand même y aller fort)
- La carotide : située de chaque côté de la gorge, un coup sur cette partie neutralise temporairement l’adversaire puisque son cerveau devient moins irrigué en sang
- Les cheveux : Eh oui, attraper des longs cheveux et les tirer en arrière permet de dégager le visage pour une frappe et déséquilibre grandement l’agresseur.
Le buste :
- Le sternum : un coup bien placé à cet endroit bloque la respiration temporairement et provoque une forte douleur
- Les reins et le foie : un coup sur les reins provoque une très forte douleur et dans le foie coupe l’arrivée en oxygène.
Le bas du corps :
- Les testicules : partie extrêmement sensibles qui neutralise très facilement un adversaire .
- Le genou & le Tibia : entraine une perte d’équilibre et provoque une forte douleur au point de l’empêcher de se relever ou de marcher.
- Les pieds : écraser un pied permet d’entraver le déplacement de l’adversaire tout en lui infligeant une forte douleur
En conclusion…
Comme vous le voyez, même le le gaillard le plus costaud du monde a ses faiblesses…
Ah, j’oubliais ! J’aurais même du commencer par ça : protégez vous.
Si on ne peut éviter un coup il faut pour le moins essayer de diminuer son impact.
Plutôt qu’une contorsion à la matrix, il vous suffit de rentrer votre tête dans les épaules et d’attraper le sommet de votre crâne avec votre main faible, l’avant-bras deviendra alors un bouclier naturel protégeant le visage.
Le but de cet article n’est pas de vous transformer en Ninja ou de vous donner les moyens de fracasser le type qui ne veut pas faire le constat mais bien de sauver votre peau en cas d’agression inévitable… car même si j’en fais hurler certains, le meilleur combat est celui qu’on évite de livrer !