Vous êtes plus influencé que vous ne le pensez.
Je ne parle pas ici des médias, des réseaux sociaux ou d’un groupuscule nazi opérant sur la face cachée de la lune…
Non, je parle de votre propre esprit.
Notre cerveau, en quête de simplicité, utilise des raccourcis mentaux (que s’apelerio « biais cognitifs ») qui peuvent fausser nos décisions et donc compromettre notre préparation.
On en parle ?…
- Un biais quoi !?…
- 10 exemples de biais psychologiques : lesquels avez-vous ?
- Comment lutter contre nos biais psychologiques ?
- Conclusion
Un biais quoi ?!…
Un biais psychologique, ou biais cognitif, est un raccourci mental que notre cerveau utilise pour traiter l’information rapidement.
Pour faire simple, notre esprit est confronté à des millions (milliards ?!) d’informations chaque jour.
S’il devait analyser de manières « actives » toutes ces informations, cela consommerait d’énorme quantité d’énergie… or, notre corps cherche TOUJOURS à économiser de l’énergie (réflexe de survie !).
Du coup, notre cerveau simplifie, généralise, et utilise des raccourcis (non conscients) pour prendre des décisions plus vite.
En d’autre terme, le traitement de ces millions / milliards d’infos journalières est très très très majoritairement automatisé.
On pourrait aussi parler de « réflexes » mentaux.
Et le problème avec les réflexes, c’est qu’on ne les contrôle pas nécessairement… et qu’un tiers peut potentiellement volontairement les déclencher chez vous.
Or, quand on est dans une démarche de prepping, de survivalisme et/ou d’anticipation, on aime bien en général contrôler un minimum les choses… et particulièrement son cerveau.
10 exemples de biais psychologiques : lesquels avez-vous ?
Note : Il existe des dizaines et des dizaines d’études scientifiques qui étudient les biais psychologiques ci-dessous. Donc, ne prenez pas pour acquis ce que je raconte ici et faites vos propres recherches complémentaires.
Note2 : Je parle ici de quelques biais. Il en existe des centaines.
1. Biais de confirmation
C’est le fait de chercher uniquement des informations qui confirment nos croyances et d’ignorer celles qui les contredisent.
Par exemple, si on est convaincu d’un effondrement économique imminent, on passera plus de temps à lire des articles sur ce sujet et à « relever » des signaux faibles allant en ce sens… au détriment d’une vision objective des choses.
2. Biais de normalité
C’est le fait de refuser de croire qu’une situation inhabituelle puisse survenir parce que cela ne s’est jamais produit auparavant.
Par exemple, si vous évoquez les potentialités d’une guerre civile en France, il est probable qu’une grande partie de votre entourage s’en amuse ou vous prenne pour un fou. « Ça ne s’est pas produit depuis tellement longtemps qu’il est impossible que ça se reproduise. »
3. Biais de statu quo
Le biais de statu quo reflète une tendance à résister au changement. Il se manifeste par une attitude mentale qui considère toute nouveauté comme présentant plus de risques que de bénéfices.
Or, on en a déjà parlé : la flexibilité est la première qualité de tout bon prepper.
4. Biais d’optimisme
Vous avez déjà l’idée : c’est le fait de sous-estimer la probabilité de résultats négatifs.
Cela s’accompagne avec des phrases type « cela ne peut pas être si grave » ou « je m’en sortirai toujours ». Le genre de raisonnement positif, mais qui peut aussi vous empêcher de vous préparer correctement pour des situations critiques.
5. Biais de surconfiance
J’ai fait un article complet là dessus !
6. Biais de groupe
En groupe, les individus évaluent le risque différemment que lorsqu’ils sont seuls.
Ils ont tendance à prendre des décisions plus risquées, car le risque semble moindre lorsque partagé, la responsabilité étant diluée entre tous les membres.
Donc, les groupes, c’est bien. Mais gaffe !…
7. Biais de disponibilité
En gros, c’est l’idée que que les événements les plus récents ou les plus médiatisés sont les plus probables.
Or, ce qui est le plus « disponible » est souvent ce qui fait le plus vendre pour les médias, ou qui génère le plus de clics sur les réseaux sociaux.
Du coup, on oublie les vrais risques du quotidien, ceux qui font moins le « buzzzz »…
8. Biais du survivant
Vous ne lirez uniquement que les récits des survivants… les morts étant trop occupés ailleurs pour écrire leurs romans.
Autrement dit, c’est le fait de ne prêter attention qu’aux réussites visibles, tout en ignorant les (beaucoup, beaucoup plus) nombreux échecs moins médiatisés.
Or, il est souvent plus utile d’étudier les morts (et ce qu’ils ont fait, ou pas) que les survivants…
09. Illusion de contrôle
L’idée est simple : On pense avoir plus de contrôle sur une situation qu’on n’en a réellement.
Je vous invite à jeter un œil sur mon article indirectement sur ce sujet.
10. Biais d’obéissance à l’autorité
C’est l’un de mes préférés !…
Inspiré par l’expérience de Milgram, ce biais décrit notre tendance à suivre les instructions d’une figure d’autorité, même lorsque ces instructions vont à l’encontre de notre propre jugement ou de notre instinct de survie.
Cela peut conduire à des comportements risqués simplement parce qu’on se fie aveuglément à une « autorité » apparente.
Comment lutter contre nos biais psychologiques ?
Une lutte vaine… mais nécessaire !
C’est tout simple :
- Prendre conscience des biais : Informez-vous sur le sujet et soyez attentif aux signes indiquant que vous êtes sous l’influence d’un biais (et si vous pensez que vous ne l’êtes pas, c’est que vous avez un biais de surconfiance).
- Diversifiez vos sources d’information : Évitez de rester enfermé dans des bulles d’information. Lisez des opinions variées, même celles qui vont à l’encontre de vos croyances.
- Pratiquez l’autocritique : Remettez en question vos choix de préparation. Pourquoi faites-vous les choses comme vous les faites ? Y a-t-il des options que vous n’avez jamais envisagées ?
- Simulez des scénarios de crise : Testez vos préparations en conditions réelles, de façon régulière, pour identifier les erreurs de jugement et ajuster vos stratégies.
- Cherchez des retours d’expérience : Discutez avec d’autres survivalistes et preppers, écoutez leurs erreurs et leurs succès. Apprenez de ceux qui ont déjà vécu des situations de crise.
- Ah, aussi… Gardez toujours en tête la maxime de Socrate (dit « Le S ») : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien »
En conclusion ?
Nos biais psychologiques sont comme des filtres invisibles qui déforment notre perception du monde.
Les ignorer serait une réelle erreur, car cela risque de compromettre la validité de nos décisions (que ça soit dans la préparation ou dans la réaction à une crise)
La clé n’est pas de prétendre s’en débarrasser, mais d’apprendre à les reconnaître, à les questionner et à les ajuster.
Et vous, avez-vous déjà été victime de votre propre esprit ?…