Un p’tit bivouac de prévu prochainement ? Du camping ?…
Si l’escapade dure plusieurs jours (ou même une nuit), vous aurez probablement besoin d’un matelas… et tant qu’à faire d’un bon !
Sauf que « bon » pour Paul ne voudra pas dire « bon » pour Jacques : comme tous les autres matériels (y compris de couchage), le matelas doit correspondre à VOS besoins réels.
Dans cet article, je vais donc vous donner mes astuces et critères pour vous aider à faire votre choix.
On va évidemment évoquer les différents types de matelas (gonflable, autogonflant et en mousse), mais je vais surtout vous parler des autogonflants, le top du top…
- Déjà, à quoi sert un matelas ?
- Quelles différences y a-t-il entre un matelas gonflable, autogonflant et en mousse ?
- Comment choisir son matelas autogonflant ?
- Quelle marque et où acheter un bon matelas autogonflant ?
- Comment gonfler et dégonfler son matelas ?
- Pourquoi un matelas auto-gonflant se dégonfle-t-il tout seul ?
- Comment nettoyer puis stocker son matelas autogonflant entre chaque randonnée ?
À quoi ça sert un matelas ?
Il y a deux principales raisons pour s’encombrer d’un matelas lorsqu’on part en randonnée ou en trek (et vous savez qu’en bon MUL, je déteste m’encombrer pour rien !)…
Utilité N°1 : un matelas sert à mieux dormir…
… et donc à mieux se reposer !
En effet, un matelas occupe d’abord un rôle de confort (voire de réconfort).
Après une longue journée à marcher, il vous permet de dormir plus confortablement, dans différentes positions, sans craindre de vous réveiller complètement cassé le lendemain… avec le souvenir douloureux (et imprimé) de la pointe de rocher dans le bas du dos.
Utilité N°2 : un matelas sert se protéger du froid et de l’humidité !
Rien de pire que de passer une nuit entière à grelotter.
Le matelas évite le contact direct du sac de couchage avec le sol.
Il faut bien comprendre que l’isolation d’un sac de couchage, et donc sa capacité à vous tenir au chaud, est lié à la quantité d’air statique qu’il emprisonne dans ses fibres. Or, la partie du sac de couchage qui est SOUS votre corps (la partie inférieure) est écrasée, comprimée… et n’isole donc pas (c’est ce qu’on appelle un pont thermique).
C’est là que le matelas a tout son sens : il prend le relais et créé une isolation bienvenue et nécessaire.
C’est valable aussi bien en bivouac à la belle étoile, en tarp, en tente de trekking ou en hamac à la saison froide.
Le niveau d’isolation dépend évidemment du modèle et du type de matelas.
Matelas gonflable, autogonflant ou en mousse… Quelles différences ?
Vous avez trois grandes catégories de matelas et, comme toujours, chacun a ses avantages et ses inconvénients.
Laissez-moi vous résumer tout ça…
1 – Le matelas gonflable
C’est LE grand classique du matelas de bivouac.
Il a longtemps été considéré comme lourd, encombrant et fragile… mais les nouveautés en terme de matériels outdoor mettent de plus en plus à mal ces deux premières considérations.
On se retrouve donc avec deux grandes catégories de matelas gonflables :
- les anciens, pas chers, peu isolants et lourds…
- les nouveaux, plus légers, isolants, mais chers…
Avantages
Côté épaisseur, et donc de confort, on est généralement dans ce qu’il se fait de mieux.
Il s’agit également du matelas qui offre la meilleure isolation, à condition qu’il s’agisse d’un modèle avec garnissage et avec cloisonnement (ce qui a un coût).
Il sont très peu chers… sous réserve qu’il n’y ait PAS de garnissage et de cloisonnement. On ne peut pas tout avoir…
Son poids (entre 400 et 1000 grammes) reste correct au regard de ses avantages.
Note : c’est LE matelas conseillé si vous avez des soucis de dos.
Inconvénients
Ces matelas sont réputés assez fragiles, surtout au niveau des coutures. Cela dit, qui dit coupure dit réparation possible (voir plus bas)…
Ils sont aussi parmi les bruyants.
Ils sont plus longs à installer et il faut les gonfler (no way ?!)… soit à la bouche (ce qui peut fatiguer à la longue ou après une grosse journée), soit avec du matériel (et dans ce cas ça pèse encore plus lourd).
Pour faire simple, le matelas gonflable restent un classique du bivouac et vous devriez pouvoir trouver un modèle qui correspondra à vos besoins.
Mais attention : il est fragile… il faut donc en prendre soin et prévoir de quoi le réparer (au risque de se réveiller directement sur les cailloux, une fois qu’il se sera tranquillement dégonflé…).
A éviter si vous dormez dans des coins broussailleux ou que vous faites du bushcraft.
2 – Le matelas en mousse
A l’exact opposé du matelas gonflable, on a le matelas en mousse.
Increvable, tout-terrain… mais on met un peu de côté le confort !…
Avantages
Il est très léger (moins de 500 grammes) et très bon marché.
Bonus : le matelas en mousse reste utilisable même en cas de détérioration… autrement dit, il est totalement increvable.
On peut également y mettre un coup de ciseau et le découper à la bonne longueur ou largeur (pour gagner de l’espace et du poids… ou par exemple, pour rentrer plus facilement dans le hamac).
Il s’installe extrêmement facilement, est imperméable… bref, le 4×4 des matelas.
Note 1 : on peut également facilement le sortir au moment de la pause déjeuner ou du thé de quatre heures !
Note 2 : il est souvent préférable de prendre un bon matelas en mousse qu’un matelas gonflable ou autogonflant de gamme douteuse.
Inconvénients
Par contre, comme tout bon 4×4 : ça n’est pas le plus confortable.
Sa faible épaisseur ne le permet pas… et ne permet pas non plus un haut niveau d’isolation. D’ailleurs, on les utilise parfois comme complément d’un matelas gonflable (en dessous, afin de protéger ce dernier).
Vous pouvez sinon opter pour un matelas en mousse haute résilience (HR) pour avoir (un peu) plus de confort… et sélectionner un matelas avec un film thermique réfléchissant métallisé pour gagner (un peu) en isolation.
Autre inconvénient : il prend de la place, et ce qu’il soit « enroulé » ou plié en accordéon. Du coup, il se retrouve souvent accroché au sac (ce qui n’est pas le top en terme d’ergonomie et d’équilibre du sac à dos).
En fin de compte, le matelas en mousse est idéal pour les randonnées en période tempérée ou estivale, mais ne suffira pas dans des conditions plus difficiles.
Bon à savoir : les matelas en mousse labellisés OEKO-TEX® sont dénués de produits toxiques au niveau des textiles et colorants. Le résultat ? Moins d’odeurs désagréables (plutôt sympa pour dormir) !
Pour les plus roots d’entre nous : on peut remplacer le matelas en mousse par un pare-soleil de voiture ou de camion. Ça marche aussi !…
3 – Le matelas autogonflant
Un matelas autogonflant est composé d’air… ET de mousses.
Alors, le meilleur des deux matelas précédents ?…
Avantages
Comme son nom l’indique, le matelas autogonflant se gonfle… tout seul.
Il est donc très facile à installer, et relativement rapide. En tout cas, plus rapide qu’un matelas gonflable : comptez 5 à 15 minutes en moyenne. Cela prend plus de temps lorsque vous vous trouvez à haute altitude…
Pour l’installation, vous devez simplement ouvrir la valve et laisser le couchage prendre sa forme. On évite de souffler dedans pour le gonfler plus vite ou plus ferme, au risque d’injecter de l’humidité (et donc des risques de moisissures).
Pour le dégonfler : on ouvre la vanne et on le plie… puis, on referme la vanne. Simple. Basique.
Il bénéficie également des deux autres avantages principaux du matelas gonflable : il est confortable et isolant… mais un poil moins qu’un matelas gonflable.
Dernier avantage : il est moins cher que le matelas gonflable (mais plus cher qu’un matelas mousse).
A noter tout de même : certains modèles « de camp » dépassent les matelas gonflables en termes d’épaisseur (et donc de confort).
Inconvénients
Prenez garde au poids : vous pourrez vous rapprocher parfois des 1 000 grammes voire au-delà. C’est clairement le plus lourd des trois types de matelas.
Qui dit « (auto)gonflable » dit également « crevable ».
Moins fragile que le matelas gonflable, il n’en reste pas moins qu’une épine ou un rocher trop pointu peut parfaitement le mettre à plat. Donc kit de réparation là aussi obligatoire.
En résumé, un matelas autogonflant, bien que plus proche du matelas gonflable, est une sorte d’entre deux avec le matelas en mousse.
Comment bien choisir son matelas autogonflant ?
Adapter son achat de matelas en fonction de ses besoins
On le répète toujours sur NoPanic : il n’y a pas UN matelas parfait.
Un randonneur occasionnel n’aura pas besoin du même matériel qu’un adepte des trekkings… et même deux adeptes de randonnées d’aventure n’auront pas les même besoins.
Listez donc vos besoins précis et réels vos avant de faire votre choix :
- Quand vais-je randonner ? (été, hiver, printemps, tout le temps…)
- Où vais-je bivouaquer ? (forêt, rochers, prairies…)
- Comment ? (en tente, en hamac, sous tarp…)
- Combien de temps ? (un confort minimaliste 1 nuit : facile. 15 jours ? à voir…)
- Combien de fois par an ? (on ne s’équipe pas avec le même matériel si on est amateur ponctuel ou accro hebdomadaire)
- Quel niveau de confort ai-je besoin ?
- Quel poids maxi puis-je emporter dans mon sac à dos ? (voir notre guide)
- Quel budget ?
- Quelle dimension ? (plié… et déplié !)
- Quel gabarit / morphologie avez-vous ?…
Et à ce propos, je vous recommande idéalement de toujours tester le couchage avant de l’acheter !
Les dimensions du matelas autogonflant
Car oui, il existe différentes tailles pour les matelas, tout comme il y en a pour les sacs de couchage.
C’est le cas lorsque le matelas est plié (important si vous avez un espace disponible limité dans votre sac à dos) et déplié (le choix va dépendre de votre taille pour la longueur et de votre gabarit pour la largeur).
En général, il y a trois longueurs possibles :
- Regular : 183-184cm
- Large : 196-198cm
- Small : 119-123cm
Ce dernier modèle (small) est surtout pour les minimalistes qui cherchent à gagner du poids et du volume. On le complète avec le sac à dos au niveau des pieds.
Côté largeur, on a là aussi plusieurs choix :
- Regular : 51-55cm
- Wide : 64-65cm
Résistance du tissu : un œil sur le denier
Les deniers, abrégés en « D » sont l’indice de résistance des tissus.
Plus la valeur affichée est élevée, plus le matelas est solide : donc, un matelas Nylon Ripstop 30/40D sera moins résistant qu’un tissu polyester 75D.
La mention « enduite polyuréthane » indique en outre une bonne résistance contre le phénomène d’abrasion.
Connaître le niveau d’isolation du matelas grâce à la R-Value
La R-Value est l’autre coefficient à connaître lors de l’achat d’un matelas de randonnée.
Il vous renseigne sur les capacités d’isolation contre le froid et l’humidité.
Voici la charte :
- R1 : matelas été
- R1 à R2 : matelas mi-printemps, été et mi-automne
- R2 à R3 : matelas 3 saisons
- R4 et plus : matelas 4 saisons… et plus le R est élevé, plus il sera adapté pour des conditions extrêmes.
Autrement dit, un indice élevé signifie une meilleure protection.
Bon à savoir : vous pouvez vous référer à la norme ASTM F3340-18 pour comparer les résistances thermiques de deux matelas.
À quoi servent les bosses / trous dans un matelas autogonflant ?
Lors de leur fabrication, des composés sont ajoutés au matelas pour leur offrir une surface relativement plate. C’est ce qui crée les trous ou bosses à la surface.
Ces renfoncements servent à équilibrer la répartition de l’air lorsque vous vous allongez.
Ils empêchent le matelas de se replier autour de vous et lui permettent de conserver sa forme.
Quel revêtement fait le moins de bruit ?
Le matelas fera du bruit en fonction de la nature de son revêtement.
Eh oui !
Même si la plupart des modèles sont vendus aujourd’hui avec une couche de velours atténuant les nuisances sonores, cela reste un critère de taille.
On trouve parfois d’autres matériaux, comme le vinyle ou l’acrylique, utilisés pour diminuer les fréquences auditives émises par le matelas.
Quelle marque et où acheter un bon matelas autogonflant ?
De très nombreuses options s’offrent à vous… mais si vous avez le moindre doute et besoin de conseils, orientez-vous vers des distributeurs qui ont une réelle connaissance de terrain.
Pas de théorie, mais de l’expérience !
Je vous recommande par exemple Lyophilisé & Co, qui a une très belle gamme de matelas de randonnée : Exped, Nemo, Sea to Summit, Thermarest…
Et si ça n’est pas un autogonflant qui est le plus adapté à vos besoins, ils vous le diront et vous proposeront une autre gamme.
Comment gonfler son matelas ?
Comme on l’a dit, l’intérêt d’un matelas autogonflant… c’est qu’il se gonfle tout seul !
Contrairement à un matelas gonflable où vous aurez besoin d’une pompe externe, à moins que celle-ci soit directement intégrée au matelas.
En cas de dégonflement (non voulu) du matelas ?…
Ça n’est pas bon signe… et ça veut dire qu’on a une fuite quelque part !
1 – Détecter une fuite
Gonflez le matelas et vérifiez la valve. Si le problème vient de là, vous devez ramener le matelas au fabricant pour réparation.
Sinon, les fuites provoquent des bruits de sifflement : prenez le temps de vérifier l’intégrité du tissu pour détecter les zones abîmées.
2 – Réparer le matelas avec une rustine
Commencez par dégonfler celui-ci.
Ensuite, cela va dépendre du revêtement de votre matelas :
- Si vous avez affaire à du vinyle, appliquez directement la rustine pour boucher le trou (avec un peu de colle). Pressez sur l’endroit de la fuite avec la rustine durant 2 minutes et attendez 3 heures avant de gonfler à nouveau le matelas.
- Si votre matelas est recouvert de velours, décollez d’abord ce flocage puis appliquez de la colle sur le trou d’où provient la fuite. Ensuite, vous mettez la rustine comme expliqué précédemment.
Après 3-4 heures, regonflez le matelas et vérifiez.
Un conseil : laissez le gonfler avec un poids dessus, toute une nuit, afin de checker sa tenue sur 12h.
Comment nettoyer puis stocker son matelas autogonflant entre chaque randonnée ?
Si vous dormez à la belle étoile, en hamac ou sous tarp, il est probable que votre matelas se salisse. Même sous tente, les graisses et la transpiration peuvent salir à la longue le couchage.
Bref, il faut le laver de temps en temps !
Perso, je le fais une fois par an, avant de le stocker pour l’hiver… et avant la prochaine saison de bivouac.
Pour le nettoyage, il y a deux écoles : ceux qui le gonflent et ceux qui le dégonflent.
- Pour ma part, je gonfle le matelas, puis je l’aspire et le frotte à l’aide d’une éponge à surface douce (n’allez pas utiliser le gratte gratte vert ou la laine d’acier, hein !).
- Faites le pour les deux côtés et rincez bien à chaque fois, à l’eau claire et chaude.
- Enfin, utilisez une serviette pour l’essuyer et laissez-le sécher étendu… après l’avoir dégonflé.
Pour le stocker, j’évite de le plier et j’essaie de le conserver à plat (comme pour le stockage de mon sac de couchage).
En conclusion ?
Le matelas autogonflant est un excellent compromis entre le gonflable et le mousse.
Et de votre côté… vous avez d’autres astuces ? Plutôt matelas en mousse, gonflable ou autogonflant ?…