Toute personne qui a déjà fait des randonnées de long-cours, à savoir sur quelques jours ou semaines, a déjà maudit son sac à dos, trop lourd, qui pèse sur les épaules…
En tout cas, ça a été mon cas.
Mais, heureusement, il existe une solution à ça : la MUL.
La MUL ? Qu’est-ce que c’est ?
MUL est l’acronyme de Marche Ultra Légère.
C’est en quelques sorte l’art d’optimiser, parfois au gramme près, le rapport poids / usage / indispensabilité du matériel qu’on emporte en randonnée.
La quête d’un équipement minimaliste en adéquation avec nos propres aptitudes et les nécessités du terrain, dans le but de randonner en sécurité avec le maximum de plaisir.
En pratique, cela signifie de limiter l’emport de matériel inutile et, pour le matériel indispensable, trouver celui qui prendra le moins de place et sera le moins lourd, tout en remplissant correctement son rôle.
Un sac à dos de 30 ou 40L, plus léger et qui oblige à plus de compromis sur l’équipement à emporter, un tarp à la place de la tente (avec piquets), de la nourriture séchée ou lyophilisée plutôt que des conserves, etc.
On questionne ainsi chaque objet, son utilisation, ses alternatives. On commence « large » et on termine sur chaque détail…
Pour le choix du tarp, choisir celui en matériau léger de 2.50mx2.00m plutôt que le « lourd » tarp de 3mx3m de chez Décathlon. On coupe le manche de sa brosse à dent, afin de gagner encore quelques grammes…
La MUL… plus qu’une réflexion sur l’équipement !
Les MUL (marcheurs ultra léger) ont une démarche qui va en réalité au delà du matériel.
Il s’agit, selon moi, d’une philosophie… qui est d’ailleurs indirectement proche de celle des autonomistes.
Ils conseillent, par exemple, d’appliquer ces quelques notions :
- Réfléchir sur soi : reconsidérer nos besoins en se libérant de certains barrières mentales, développer notre expérience et nos connaissances liées au terrain et au matériel.
- Réfléchir à l’environnement et au terrain : le choisir en rapport avec nos aptitudes et le matériel emporté, et utiliser au mieux les ressources qu’il offre.
- Réfléchir au matériel : le choisir et le modifier selon nos réels besoins, le fabriquer soi-même sur mesure, lui trouver d’autres usages
On retrouve clairement les concepts « d’avoir moins » et de « faire mieux avec ce moins », qu’on a également chez les preppers, les survivalistes et tous ceux en recherche d’autonomie.
Pour ma part, et sans tomber dans certains excès de qu’on qualifiera parfois de MUL « extrémistes », j’approuve évidemment à 100% cette démarche… et je l’ai appliqué depuis le début de mes randonnées.
Optimiser sa réflexion et son équipement pour faire plus de kilomètres en randonnée… et moins se fatiguer !
Quel lien entre la MUL et l’autonomie ?
Comme vous le savez peut-être, sur NoPanic, nous sommes passionnés d’autonomie.
Et nous sommes convaincus qu’il existe un lien entre la marche ultra légère et la recherche d’autonomie.
Le principal lien est que ces deux philosophies imposent de faire des choix :
- Pour la MUL, faire des choix de matériels et d’équipements.
- Pour l’autonomie et la survie, c’est faire des choix primordiaux pour mettre toutes les chances de votre coté.
Savoir ce qui est réellement utile et surtout vraiment indispensable.
Il y a (par extension) une forme de « volonté de décroissance maitrisée », dans cette recherche.
Je tempérerai cependant cette dernière assertion, car on sait bien que le matériel MUL peut parfois coûter très cher.
Mais j’entends par là qu’on cherche à se débarrasser du superflus. Exit les gadgets, place à l’essentiel.
Une forme de minimalisme.
Une autre valeur partagée entre ces deux philosophie est l’adaptabilité et la complémentarité.
L’essence même de la MUL et de l’autonomie est la capacité d’adaptation du matériel à un environnement, avec une contrainte additionnelle de poids pour la marche ultra légère. Mais réduire le poids d’un objet, ce n’est pas réduire ses compétences.
La complémentarité des équipements renvoie elle, par exemple, à la complémentarité des modules d’urgence.
Il faut réfléchir en terme de combinaison de matériels… et de leur polyvalence.
Un objet peut, et idéalement doit, avoir des usages multiples : Il faut réfléchir et « torturer » son matériel fin d’en tirer le meilleur parti.
Cette idée d’optimisation, de recherche du matériel ultime, du MUL est en totale phase avec celle d’un autonomiste.
Enfin, on peut ajouter à ça l’esprit DIY : la volonté de transformer du matériel.
Très courant chez les MUL, c’est un véritable pilier de la réflexion de l’autonomiste, du prepper ou du survivaliste : adapter, transformer, créer pour adapter au plus près des exigences
Vous voulez en savoir plus sur la MUL ?
Aller à l’essentiel, gagner en poids et en confort, tester et torturer son matériel, optimiser…
Si vous aimez l’idée et que vous souhaitez aller plus loin dans la réflexion, je vous conseille de vous rendre sur l’excellent site de la Randonnée Légère et de la MUL.
3 commentaires
En situation d’urgence, s’il faut partir en n’emportant que le nécessaire et que notre point de chute se trouve à plusieurs jours/semaines de marche.. Il peut être appréciable d’avoir un sac préparé dans cet esprit là !
Après je me pose la question par rapport à la nourriture…
Pour la nourriture, tout dépend où se situe notre point de chute.
Si je dois partir en urgence de chez moi, sans avoir rien le temps de préparer, à cause d’un incendie par exemple, j’ai juste besoin de grignotage (compote + barre céréale)… j’ai ça dans mon EDC et mon sac d’évacuation n’est autre que mon sac de rando (toujours prêt dans l’entrée), avec un sachet dédié survie à côté. Toujours prêt au départ.
Si je dois partir loin ou ne pas savoir où (en k2kk), j’ai alors largement le temps de prévoir quoi emporter… comme si je partais faire une rando en autonomie de plusieurs jours (semoule, fruits à coque, etc…). Bref, pas besoin d’avoir quelque chose prêt au départ en permanence.
🙂
JC Rufin
Ce périple vers Compostelle m’a effectivement permis d’établir une
distance à l’égard de certaines de mes peurs. Ce « poids de la peur »
n’incarne pas une angoisse existentielle, mais plutôt concentre
l’ensemble des petites peurs, parfois infimes mais répétitives, qui, au
fond, tissent une personnalité. Peur d’être en retard, peur de manquer,
peur d’avoir froid, peur d’avoir faim, etc. Des peurs sur lesquelles,
une fois en chemin, on se focalise et que l’on met en perspective,
quotidiennement, avec ce poids autant physique que philosophique que
l’on charrie sur son dos.
Avec ce que dit Rufin, tout est dit sur le contenu de son sac à dos