Quand on parle de préparation / survivalisme / prepping / résilience (vous choisissez le terme), on imagine vite le cliché du héros de film post-apocalyptique : sac sur le dos, couteau à la ceinture, et une capacité surnaturelle à survivre trois mois dans les bois en mangeant des racines.
Dans la vraie vie… ça finit surtout par une hypothermie, un dos bloqué et beaucoup de regrets.
La vérité, c’est que certaines “stratégies de survie” populaires sont non seulement irréalistes, mais carrément dangereuses.
Cet article n’a pas pour but de se moquer (quoique, un peu 😉), mais d’identifier les erreurs les plus fréquentes chez les preppers débutants comme confirmés. Le but : aider à les éviter, et surtout à les remplacer par des approches concrètes, testées et réalistes.
Voici donc 12 “mauvaises stratégies” de survie à oublier immédiatement… et ce qu’il vaut mieux faire à la place.
- Erreur n°1 : Compter uniquement sur la chasse et la pêche
- Erreur n°2 : Partir s’installer dans les bois
- Erreur n°3 : Fuir à pied sur des dizaines de kilomètres
- Erreur n°4 : Croire qu’on peut survivre totalement seul
- Erreur n°5 : Prévoir de piller les stocks des autres
- Erreur n°6 : Avoir du matériel jamais testé
- Erreur n°7 : Stocker uniquement des graines “pour plus tard”
- Erreur n°8 : Compter sur un générateur en continu
- Erreur n°9 : Croire que la cheminée suffit
- Erreur n°10 : Rester en ville pour “fouiller et survivre”
- Erreur n°11 : Penser que stocker suffit
- Erreur n°12 : Tout miser sur la violence défensive
Erreur n°1 : Compter uniquement sur la chasse et la pêche
Beaucoup de gens se disent : “Pas grave si les magasins ferment, j’irai chasser et pêcher, comme mes ancêtres !”.
Sauf que… la réalité est beaucoup moins romantique que dans votre tête.
Imaginez : crise généralisée → tout le monde a la même idée → résultat ? Les forêts se vident en quelques semaines. Et ça, c’est si vous arrivez déjà à attraper quelque chose…
Parce que soyons honnêtes :
- Avez-vous déjà chassé récemment (et non, une partie de chasse, gamin avec tonton, en 1992 ne compte pas) ?
- Sauriez-vous suivre une piste, poser des collets, ou viser une cible en mouvement ?
- Êtes-vous capable de vider un poisson, ou de dépecer et découper un animal de 100 kg ?
- Savez-vous conserver cette viande sans congélateur (salage, fumage, séchage) ?
- Avez-vous la condition physique pour transporter un gibier sur plusieurs kilomètres ?
Si vous avez répondu “non” à une seule de ces questions, alors compter sur la chasse ou la pêche comme stratégie principale est une illusion dangereuse.
L’alternative ?
- Un stock alimentaire de base (pâtes, riz, conserves, légumineuses) → simple, fiable, immédiat.
- Avoir un potager et reconnaître les plantes sauvages comestibles.
- Compléter ensuite par de la chasse ou de la pêche si vous savez faire, et seulement comme bonus.
- Pratiquer dès maintenant : testez une sortie pêche, suivez une formation chasse, apprenez à conserver une prise.
En clair : la chasse et la pêche sont d’excellentes compétences à développer, mais elles doivent rester un complément.
Sinon, vous risquez de passer plus de temps affamé à “traquer le gibier invisible” qu’à nourrir votre famille. 😉

Erreur n°2 : Partir s’installer dans les bois
C’est l’image d’Épinal : la crise arrive, vous prenez votre sac, et hop → direction la forêt pour “vivre comme un trappeur”.
Sauf que dans la vraie vie… ce plan finit rarement bien.
La forêt, ce n’est pas une carte postale, c’est un milieu dur, exigeant, et souvent hostile.
Posez-vous la question :
- Avez-vous déjà passé plus d’une semaine dehors, en toutes saisons, sans tente ni confort moderne ?
- Savez-vous construire un abri qui résiste à la pluie battante et au vent ?
- Connaissez-vous les plantes comestibles locales… et savez-vous les distinguer des toxiques ?
- Êtes-vous capable de gérer le froid, l’humidité, les moustiques, et le manque de sommeil sans craquer ?
- Avez-vous testé le moral après 10 jours seul, trempé, avec un feu qui ne prend pas ?
Si vous hésitez sur ces points, l’idée de “vivre dans les bois” relève plus du fantasme que de la stratégie.
Même les survivalistes les plus aguerris admettent que ce n’est pas viable à long terme sans équipement lourd, compétences solides et un mental en béton armé.
L’alternative ?
- Prévoyez un lieu sûr et habitable (chez vous, chez de la famille, ou un refuge identifié à l’avance).
- Testez vos compétences en conditions réelles : bivouac de 48h sans tente, randonnée de plusieurs jours avec abri improvisé.
- Apprenez à faire du feu, à purifier de l’eau, et à reconnaître quelques plantes utiles → avant d’en avoir besoin.
En clair : la forêt, c’est un excellent terrain d’entraînement… pas un plan B viable sur le long terme.
Erreur n°3 : Fuir à pied sur des dizaines de kilomètres
Le grand classique du “bug out plan” : votre sac à dos est prêt, et en cas de crise, vous partez à pied rejoindre votre refuge situé… à 80 km.
Facile ? Pas vraiment. Dans la réalité, ce plan tient plus du fantasme que de la stratégie viable.
Réfléchissez deux minutes :
- Avez-vous déjà marché 20 ou 30 km en portant un sac de 15 ou 20 kg ?
- Savez-vous comment réagit votre corps après deux ou trois jours de marche avec peu de nourriture et de sommeil ?
- Avez-vous prévu le parcours ? Traverser une autoroute, une zone urbaine dense ou un pont bloqué peut transformer 80 km en mission impossible.
- Votre sac contient-il vraiment le nécessaire, ou bien 12 kg de gadgets inutiles qui vont vous plomber le dos dès la première côte ?
- Et si vous êtes blessé, malade, ou avec des enfants : vous faites quoi ?
La vérité, c’est que même les randonneurs expérimentés peuvent galérer sur de longues distances.
Alors imaginer une marche forcée, en stress, sans infrastructures, avec un sac mal optimisé… c’est le meilleur moyen d’arriver épuisé, déshydraté, et vulnérable.
L’alternative ?
- Choisir un refuge accessible en voiture ou en vélo, avec plusieurs itinéraires possibles.
- Tester votre sac en conditions réelles : faites une rando de 20 km → si vous êtes lessivé, ajustez immédiatement.
- Alléger au maximum : privilégiez le vital (eau, nourriture, abri, feu) plutôt que les gadgets “au cas où”.
- Prévoir aussi l’option “rester sur place” : parfois, le meilleur plan est de ne pas bouger.
En clair : marcher 70 km avec un sac sur le dos n’est pas un plan, c’est une punition. Avant de fantasmer sur le bug out à pied, essayez déjà une petite marche de 15 km chargé… et voyez si vous avez encore envie de parler d’exode.

Erreur n°4 : Croire qu’on peut survivre totalement seul
L’image du survivaliste solitaire, planqué dans sa cabane, autosuffisant et prêt à tout… ça fait de belles histoires, mais dans la vraie vie c’est une illusion dangereuse.
Parce qu’aussi fort ou équipé que vous soyez, personne ne peut tout faire, tout le temps, tout seul.
Prenons deux secondes :
- Si vous tombez malade ou blessé, qui vous soigne ?
- Si vous devez monter la garde, dormir, et en même temps gérer le feu et la nourriture… combien de temps tenez-vous avant l’épuisement ?
- Savez-vous vraiment tout faire : soigner une fracture, réparer un moteur, jardiner, défendre un périmètre ?
- Et surtout : avez-vous testé la solitude extrême pendant plus d’une semaine ? Le mental lâche souvent avant le corps.
La vérité, c’est que la survie n’est pas un sport individuel. Même nos ancêtres vivaient en clans ou en tribus, parce que l’entraide et la répartition des rôles étaient vitales.
L’alternative ?
- Constituez un petit cercle de confiance (famille, amis fiables, voisins) avec qui partager compétences et responsabilités.
- Travaillez vos forces, mais acceptez vos limites : savoir demander ou échanger est une compétence en soi.
- Entraînez-vous ensemble : un bivouac, un jardin partagé, une simulation de panne d’électricité à plusieurs → vous verrez vite la différence.
En clair : seul, on s’épuise et on devient vulnérable. À plusieurs, on gagne en sécurité, en efficacité… et en moral.

Erreur n°5 : Prévoir de piller les stocks des autres
Certains se disent : “Pas besoin de stocker, je prendrai chez les autres le moment venu.”
Mauvais calcul. En vrai, c’est probablement la stratégie la plus courte vers une fin rapide… et douloureuse.
Posez-vous la question :
- Pensez-vous vraiment que les autres vont se laisser faire sans réagir ?
- Avez-vous déjà tenté de forcer une maison défendue par quelqu’un de déterminé ?
- Et si la personne visée est mieux armée, mieux organisée, et moins scrupuleuse que vous ?
- Au-delà du danger physique : êtes-vous prêt à vivre avec l’idée d’avoir agressé des voisins ou des innocents pour manger ?
- A quelle point vous êtes une personne pitoyable pour avoir ce type de stratégie parasitaire ? (oui, je vous juge…)
Le pillage, c’est un aller simple vers la violence, les représailles et l’isolement. En plus d’être moralement discutable, c’est une stratégie sans avenir : tôt ou tard, on tombe sur plus fort que soi.
L’alternative ?
- Constituer dès maintenant un stock alimentaire et hygiène minimal → ça évite la tentation du pillage.
- Développer des compétences utiles (réparer, cultiver, soigner) qui permettent de troquer ou d’échanger.
- Construire des relations de confiance : en crise, un voisin allié vaut bien plus qu’un ennemi armé.
En clair :
- Piller : pas bien.
- Préparer, stocker et coopérer : bien.
Erreur n°6 : Accumuler des armes et du matériel jamais testé
Beaucoup confondent « avoir du matos » et « savoir s’en servir ».
Avoir une caisse pleine d’outils, de radios, d’armes ou de générateurs dans le garage, c’est rassurant sur le papier. Dans les faits, c’est dangereux si vous ne savez pas les utiliser, les entretenir ou les réparer.
Demandez-vous :
- Avez-vous déjà utilisé ce fusil / cette hache / cette tronçonneuse ? Récemment ? Sous stress ?
- Savez-vous démonter, nettoyer et remonter votre arme / votre outil sans mode d’emploi ?
- Avez-vous testé votre radio ou votre lampe frontale avec des piles neuves et en conditions réelles ?
- Avez-vous suffisamment de consommables (munitions, essence, filtres, pièces de rechange) ?
- Si quelque chose casse, savez-vous qui peut le réparer ? Avez-vous des pièces de rechange ?
- Avez-vous réfléchi à la légalité et aux risques (sécurité, stockage, responsabilité) ?
Si vous ne pouvez pas répondre “oui” à la plupart de ces questions, votre matériel est pour l’instant une illusion de préparation : il peut vous laisser tomber au pire moment (ou vous blesser) plutôt que vous aider.
Ce qu’il faut faire à la place :
- Pratique régulière : entraînez-vous avec chaque objet : tir encadré si arme à feu, coupes/entraînement sécurisé si hache/scie, exercices de montage/démontage pour tout appareil mécanique.
- Inventaire utile : notez modèle, date d’achat, manuels, pièces de rechange et quantité de consommables. Un carnet simple suffit.
- Maintenance et test périodique : planifiez des vérifications (batteries, essence, filtres, lubrification) tous les 3–6 mois ; testez les radios et lampes en conditions réelles.
- Prioriser la fiabilité : préférez du matériel simple, robuste et réparable localement plutôt qu’un gadget sophistiqué introuvable en pièces détachées.
- Formation : suivez des cours (premiers secours, maniement encadré d’armes, mécanique, radioamateur) ; l’apprentissage encadré réduit les risques.
- Sécurité & légalité : rangez, sécurisez et informez-vous sur la réglementation locale ; stocker n’est pas synonyme de liberté si c’est dangereux ou illégal.
En résumé : mieux vaut trois objets maîtrisés et entretenus qu’un garage plein d’appareils que vous ne savez pas utiliser.
Le matos n’est qu’un outil ; la compétence et la maintenance, ce qui sauvent réellement.
Erreur n°7 : Stocker uniquement des graines “pour plus tard”
Certains se disent : “Pas besoin de stock alimentaire, j’ai un carton de graines, je cultiverai si ça tourne mal.”
Mauvais plan.
Pourquoi ? Parce que les graines, ça ne se mange pas. Et avant qu’elles deviennent des légumes, il faut… du temps. Beaucoup de temps.
Posez-vous la question :
- Avez-vous déjà fait pousser un potager complet, du semis jusqu’à la récolte ?
- Connaissez-vous la nature de votre sol, son exposition, ses besoins en eau ?
- Sauriez-vous protéger vos cultures contre les limaces, les maladies, la sécheresse, ou simplement un coup de gel tardif ?
- Savez-vous combien de temps il faut pour récolter vos premières calories utiles (exemple : pommes de terre vs tomates vs haricots) ?
- Avez-vous les outils, le compost, et surtout l’expérience pour produire assez pour nourrir une famille ?
La réalité : même les jardiniers confirmés ratent parfois une saison. Croire qu’on va nourrir sa famille du jour au lendemain avec un sachet de graines, c’est ignorer tout ce qui se passe entre le semis et l’assiette.
L’alternative ?
- Constituer un stock alimentaire de base (sec + conserves) → pour couvrir immédiatement vos besoins.
- Planter un potager dès maintenant, même petit, pour acquérir les compétences avant d’en dépendre.
- Apprendre les méthodes de conservation (séchage, bocaux, lactofermentation) pour prolonger la valeur de vos récoltes.
- Stocker aussi des semences, oui, mais comme complément à une alimentation déjà assurée.
En clair : stocker des graines est une excellente idée… mais seulement si vous avez un potager déjà actif, tout au long de l’année.

Erreur n°8 : Compter sur un générateur en continu
Le plan paraît simple : “S’il y a une coupure, je branche le groupe électrogène et je continue ma vie normalement.” Sur le papier, ça rassure. Dans la réalité, c’est un plan qui s’essouffle très vite.
Demandez-vous :
- Avez-vous déjà calculé combien de litres d’essence consomme votre générateur en 24h ?
- Savez-vous combien de jours vous pouvez réellement tenir avec vos jerricans en réserve ?
- Avez-vous pensé à la logistique : comment faire le plein en cas de pénurie de carburant ?
- Savez-vous entretenir votre générateur (bougies, huile, filtres) ? Et avez-vous les pièces de rechange ?
- Avez-vous réfléchi au bruit : vos voisins sauront exactement où trouver de l’électricité… et donc de la nourriture.
La vérité : un générateur, c’est utile, mais c’est bruyant, énergivore, repérable et limité par le carburant. Imaginer tourner en continu dessus, c’est vous promettre un échec rapide.
L’alternative ?
- Utiliser le générateur uniquement pour des besoins ponctuels (frigo, recharge d’appareils, outils électriques).
- Compléter avec des solutions durables : panneaux solaires, batteries, lampes à dynamo, bougies, poêle à bois.
- Réduire la consommation : apprendre à vivre avec moins d’électricité → c’est ça, la vraie autonomie.
- Tester régulièrement votre groupe électrogène et tenir un stock réaliste de carburant (et stabilisateur d’essence).
En clair : le générateur est un bon joker, mais certainement pas une stratégie de fond.
Erreur n°9 : Croire que la cheminée ou le poêle suffisent
Beaucoup se rassurent : “Pas de souci, j’ai une cheminée / un poêle à bois, je pourrai me chauffer et cuisiner en cas de crise.” En pratique, ce n’est pas si simple.
Réfléchissez un instant :
- Avez-vous déjà essayé de chauffer toute une pièce (ou pire, une maison) uniquement avec votre cheminée ouverte ?
- Savez-vous que plus de 70 % de la chaleur part directement… dans le conduit ?
- Votre poêle à bois est-il prévu pour cuisiner ?
- Votre conduit est-il entretenu, ramoné, et sans risque d’incendie ?
- Savez-vous réaliser l’entretien vous-même ? Êtes-vous équipé pour ?
- Avez-vous un stock suffisant de bois sec, débité et prêt à l’emploi ? (Indice : ça se compte en stères, pas en cagettes.)
- Savez-vous cuisiner sur les braises d’un feu ouvert sans transformer votre repas en charbon ?
La vérité : une cheminée, c’est agréable, mais ça chauffe mal, consomme énormément de bois et reste dangereuse si mal utilisée. Le poêle à bois est plus efficace mais encore faut-il savoir s’en servir dans la vie de tous les jours.
L’alternative ?
- Installer (ou prévoir) un poêle à bois ou un insert → beaucoup plus efficace et sécurisé qu’une cheminée ouverte.
- Apprendre à cuisiner sur un petit réchaud bois type rocket stove, économique et simple à fabriquer.
- Constituer un vrai stock de bois sec, stocké à l’abri, et savoir le gérer sur une saison entière.
- Tester dès maintenant : cuisinez un repas complet au feu de bois, en conditions réelles. Ça change la donne.
En clair : la cheminée, c’est joli et ça dépanne, mais ça ne suffit pas. Pour une autonomie réelle, il faut penser rendement, sécurité et stock… pas ambiance chalet de vacances.


Erreur n°10 : Rester en ville pour “fouiller et survivre”
Certains se disent : “Pas besoin de stock, pas besoin de plan. J’irai récupérer ce qu’il y a en ville, dans les magasins ou les bâtiments abandonnés.” Sur le papier, ça ressemble à un jeu vidéo. Dans la vraie vie, c’est juste un plan suicidaire.
Posez-vous la question :
- Pensez-vous vraiment être le seul à avoir cette idée ?
- Êtes-vous prêt à affronter des centaines d’autres personnes qui fouillent au même endroit ?
- Savez-vous gérer un affrontement pour une boîte de conserve (ou pour du PQ) ?
- Et si les forces de l’ordre, l’armée ou un groupe mieux armé contrôlent déjà la zone, vous faites quoi ?
- Avez-vous pensé à l’insécurité, aux maladies, aux incendies, à la promiscuité des villes en crise ?
La réalité : les ressources d’une ville disparaissent en quelques jours. Les supermarchés sont pillés en premier, les pharmacies suivent, et très vite il ne reste rien… sauf le danger.
L’alternative ?
- Prévoir un minimum de stock à domicile → ça vous évite de vous jeter dans le chaos dès le premier jour.
- Identifier un plan B hors des zones urbaines denses (famille, amis, refuge, camping, même temporaire).
- Entraîner votre autonomie en ville (eau, hygiène, alimentation), mais sans compter sur la récupération hasardeuse.
En clair : la ville peut être un piège mortel en cas de crise. Mieux vaut donc anticiper un plan de sortie.
Erreur n°11 : Penser que stocker suffit
Certains se disent : “Pas de problème, j’ai ma cave pleine de boîtes de conserve et de packs d’eau, je suis prêt.”
Mauvaise nouvelle : le stock, c’est une base, pas une fin en soi. Croire que ça suffit, c’est comme penser qu’acheter un piano vous transforme en pianiste (ouais, la métaphore et pas folle… et alors ? Vous allez me juger pour ça ?!)
Demandez-vous :
- Avez-vous testé la durée de votre stock en conditions réelles (consommation quotidienne réelle, gaspillage inclus) ?
- Savez-vous cuisiner uniquement avec vos réserves, sans frigo ni four moderne ?
- Êtes-vous capable de remplacer ce que vous consommez (jardin, troc, cueillette, conservation) ?
- Savez-vous gérer la rotation de vos stocks pour éviter le gaspillage et les produits périmés ?
- Avez-vous pensé à l’eau, à l’hygiène, à l’énergie, ou seulement à “manger” ?
La vérité : un stock, c’est utile, mais ça s’épuise. Et quand il est vide, si vous n’avez pas développé de compétences pour produire, récupérer ou prolonger vos ressources… vous retombez à zéro.
L’alternative ?
- Considérez le stock comme un tampon, pas une solution définitive.
- Apprenez dès maintenant à cuisiner avec vos réserves (essayez une semaine “100 % stock” pour voir).
- Développez des compétences complémentaires : potager, conservation, bricolage, filtration de l’eau.
- Planifiez la rotation : consommer régulièrement vos réserves et les remplacer → rien ne doit dormir jusqu’à pourrir.
En clair : stocker, c’est bien. Mais sans compétences et sans renouvellement, ça reste une stratégie à durée limitée. L’autonomie, ce n’est pas une cave pleine de boîtes… c’est la capacité à ne jamais dépendre d’elle.

Erreur n°12 : Tout miser sur la violence défensive
Certains fantasment : “Si quelqu’un s’approche de chez moi, je tire. Problème réglé.”
Sauf que dans la vraie vie, ce n’est ni viable, ni légal, ni durable. Miser uniquement sur la violence, c’est transformer votre refuge en piège… et vous en prisonnier de votre propre paranoïa.
Posez-vous la question :
- Êtes-vous vraiment prêt, psychologiquement et légalement, à appuyer sur la détente contre un être humain ?
- Savez-vous gérer les conséquences : représailles, blessures, enquête judiciaire… ?
- Pensez-vous pouvoir tenir des tours de garde 24h/24 sans épuisement ?
- Qu’arrive-t-il si vous êtes seul, ou si votre “périmètre défensif” est testé par plusieurs personnes en même temps ?
- Et si la menace est plus forte, plus nombreuse, ou mieux équipée que vous ?
La vérité : l’agressivité permanente use, isole, et finit par vous rendre vulnérable. Même bien armé, un individu ou un petit groupe ne peut pas tenir indéfiniment contre un adversaire déterminé.
L’alternative ?
- Privilégier la discrétion : rester invisible, éviter d’attirer l’attention (pas de bruit, pas de lumière excessive, pas d’odeurs de cuisine qui voyagent). Ambiance Gray Man !
- Bâtir un réseau de confiance : voisins, amis, famille → la coopération renforce la sécurité.
- Mettre en place une sécurité passive : barrières, éclairage, chiens de garde, serrures solides → ralentir plutôt que provoquer.
- Travailler le conflit verbal et la dissuasion : éviter d’arriver au point de non-retour.
En clair : la survie n’est pas un western. Miser sur la violence pure, c’est risquer l’escalade et l’échec. La vraie sécurité, c’est la discrétion, l’organisation, et la coopération.

Conclusion : la survie, ce n’est pas du cinéma
On l’a vu, beaucoup d’idées “toutes faites” en matière de survivalisme relèvent plus du fantasme que de la stratégie réaliste.
C’est bien pour le grand spectacle des séries et films ‘ricains… mais pas pour le vrai monde.
Le survivalisme qu’on défend sur NoPanic, c’est une affaire de préparation raisonnée, de compétences testées, d’adaptation, et surtout de simplicité.
Le but n’est pas d’être parfait, mais d’éviter les erreurs les plus grossières.
Et souvenez-vous : mieux vaut un voisin fiable qu’un bunker plein de boîtes mal gérées…