Nourriture en randonnée : comment réduire le poids grâce au lyophilisé ?

de Sven

48 heures, 62 kilomètres, 2 nuits dehors.
Un sac de 8,8 kilos, incluant l’eau, la nourriture… et une bouteille de vin. 😅

En partageant la photo de mon matériel avant le départ, plusieurs personnes de la communauté ont réagi : Elles m’ont fait remarquer, à juste titre, que mes repas n’étaient pas bio, pas frais, et qu’ils généraient des déchets.

Et elles ont raison.

Mais en rando, il y a un paramètre que l’on oublie souvent : le poids invisible de la nourriture.

Chaque gramme compte. Chaque kilo de trop freine la progression, use plus vite, et rend l’aventure moins agréable. Et c’est là que le lyophilisé entre en jeu.

Dans cet article, je vais t’expliquer pourquoi, même en partageant les critiques sur ce type de repas, je continue de les utiliser… et pourquoi ils peuvent faire la différence entre un trek plaisant et une galère à porter.

Avant toute chose : Ma liste complète de matériel

Comme je sais qu’on est toujours toutes et tous curieux de savoir ce que les autres mettent dans leur sac, je vous partage ici ma liste !

Ma philosophie : « Chaque objet compte, chaque gramme doit justifier sa présence. » (#MUL)

Voici donc mon équipement pour 62 km, deux nuits dehors, en autonomie partielle (complète, sauf pour l’eau). On est partis, avec un ami, à 14h30 le premier jour (20 bornes). Bivouac. Marche toute la journée le lendemain (33 bornes). Bivouac. Fin de randonnée sur une petite matinée (9 bornes).

Poids total du sac à dos : 8,8 kg, incluant un litre d’eau (1 kg), la nourriture (800-1 000 g) et… une bouteille de vin rouge pour le premier soir (1,15 kg). Oui, les priorités. Et oui, sa présence est « parfaitement justifiée » 😆.

Couchage & abri

  • Sac de couchage Carinthia Defense 1
  • Sac à viande en soie (il s’est déchiré la première nuit… il commençait à se faire vieux)
  • Hamac Travel Hammock Lite Plus (Exped)
  • Tarp poncho Bach + corde + 4 sardines
  • Frontale

Cuisine

  • Réchaud Esbit + quart Esbit + pastilles Esbit
  • Briquet
  • Cuillère-fourchette (spork) Light My Fire
  • Couteau puukko

Hygiène & divers

  • Brosse à dents + dentifrice
  • Lingettes
  • Papier toilette + mouchoirs
  • Gel hydroalcoolique

Électronique

  • Écouteurs
  • Batterie portable (HS, à remplacer… si vous avez des conseils, je suis preneur en commentaire !)
  • Câble recharge
  • Téléphone
  • CB + monnaie
  • Boules Quies

Vêtements

  • 2 paires de chaussettes de rechange
  • 2 sous-vêtements de rechange
  • 1 t-shirt mérinos
  • 1 polaire légère (pour le soir)
  • 1 chèche (serviette, coussin, chapeau, etc.)
  • Sur moi : pantalon rando RVRC (top, mais je pense à toper un qui se transforme en short pour l’été), t-shirt mérinos, chaussures Renegade GTX

Nourriture

  • 4 repas lyophilisés (dont un de « secours », ne sachant pas si on arrivait avant midi le dernier jour, ou dans l’aprém’)
  • 2 rations de survie Convar-7 (petit-déj)
  • Graines / fruits secs (encas + apéro)
  • Jerky
  • 4 barres céréales protéinées (encas + petit-déj)
  • 1 L d’eau (trop short, même en zone « civilisée »… j’aurai dû embarquer ma gourde Water to Go)
  • 1 bouteille vin rouge 75 cl (premier soir)

Les retours légitimes de la communauté sur les lyophilisés

Quand j’ai partagé des photos de ma rando sur Facebook, certains ont exprimé des doutes concernant les lyophilisés.

Ça a d’ailleurs lancé un petit échange très cool entre membres de la communauté, chacun partageant son avis et ses habitudes en matière de nourriture en trek.

Parmi les remarques :

  • “Ce n’est pas du frais.”
  • “Ce n’est pas bio.”
  • “Ça génère des déchets.”

Et il faut le dire : ces points sont parfaitement justes.

Je ne vais pas prétendre qu’un plat lyophilisé vaut un plat maison à base de produits locaux. Il y a des emballages, parfois non recyclables. Et côté goût, ça reste différent d’une vraie cuisine fraîche faite maison.

Mais ça, c’est la partie du verre à moitié vide. Il me semble légitime de ne pas mettre de côté ce qui remplit l’autre moitié !…

Par ailleurs, cet échange m’a rappelé à quel point le choix alimentaire en randonnée est un sujet intéressant, car il implique bien plus que la seule question du goût ou de l’écologie : il touche aussi au poids à porter, à la praticité, et même au confort moral après une grosse journée de marche.

C’est ce qui m’a donné envie de creuser le sujet dans cet article…

Ma philosophie du minimalisme en randonnée

Ma ligne directrice en randonnée est la suivante : emporter uniquement ce qui est vraiment utile.

Plus le sac est léger, plus la marche est fluide, plus on peut marcher vite (et loin), moins la fatigue s’accumule, et plus on profite du parcours.

Pour autant, je ne me considère pas comme un randonneur « ultra-light » au sens strict (les vrais MUL m’en voudraient que je me considère comme tel !) : j’aime bien garder quelques touches de confort (oui, l’apéro du soir par exemple !) ou de solidité (cf. mon sac à dos tactique ou mon sac de couchage).

Mais dans l’ensemble, j’essaie d’éviter le superflu et de rester dans un poids qui ne devienne jamais un fardeau.

Avec le temps, j’ai affiné mon équipement. Certaines choses sont passées à la trappe, d’autres sont revenues. C’est le principe même du terrain : tester, ajuster, optimiser. Et à chaque sortie, j’essaie de voir où je peux encore gagner quelques centaines de grammes… sans sacrifier l’essentiel.

Je répète souvent cette phrase, mais le poids d’un sac à dos représente souvent le poids de nos peurs.

On a peur d’avoir froid alors on prend une veste en plus. On a peur d’avoir soif alors on prend une bouteille d’eau en plus. On a peur d’avoir faim, alors… bon, vous avez compris.

Ce minimalisme s’applique évidemment à l’équipement de couchage ou de portage, mais aussi à la nourriture.

Et c’est à mon sens précisément là que le lyophilisé prend tout son sens : il offre un bon compromis entre poids, praticité et variété, tout en laissant la possibilité de manger chaud et consistant…

Le poids invisible de la nourriture

En randonnée, on pense souvent au poids de la tente, du sac de couchage ou du réchaud.

Mais il y a un poids bien plus discret, et tout aussi important : celui de l’alimentation en randonnée (et donc de l’eau).

Sur cette sortie, j’étais en autonomie partielle avec 3 repas par jour + collations. Avec des repas frais ou semi-frais, le poids grimpe vite : un plat complet contient déjà toute son eau. Résultat : 300 à 400 g par repas, voire plus.

Sur 3 jours, on atteint facilement 3 à 4 kg à porter rien que pour manger.

Avec du lyophilisé, l’eau est retirée. Un plat pèse alors 100 à 150 g. L’eau, elle, est ajoutée au moment de la préparation, et on peut la récupérer sur place avec une gourde filtrante (ou un autre filtre à eau) ou un simple point d’eau (si zone « civilisée »). En clair : on ne porte pas un kilo d’eau « inutile » toute la journée.

Dans mon cas, la nourriture représentait environ 800 à 1 000 g pour trois jours, collations incluses.

Le gain est d’autant plus flagrant sur des treks plus longs, particulièrement en totale autonomie : sur 5, 7 ou 10 jours, la différence de poids devient énorme, et elle a un impact direct sur la fatigue, la vitesse de marche et la récupération.

Ce « poids invisible » est selon moi trop souvent sous-estimé.

Or, quiconque a déjà fait une rando de plusieurs jours connaît cette sensation : Le matin, en hissant son sac sur les épaules, après avoir mangé la majorité de ses provisions… « Waouh… il est léger aujourd’hui ! ». Spoiler : vous auriez pu avoir cette sensation dès le premier jour !…

Intérêts et avantages des lyophilisés

On a évoqué précédemment les défauts généralement associés aux lyophilisés :

  • Le tarif
  • L’absence de « fraîcheur »
  • Les emballages (et donc les déchets)
  • Le manque de « bio »

Comme je l’ai dit, ces critiques sont légitimes. Discutables, mais légitimes.

Alors pourquoi, comme de très très nombreux randonneurs et pratiquant d’activités outdoor, je les utilise ?…

Car le lyophilisé présente également de nombreux atouts qui, cumulés, en font une option très intéressante pour les randonnées de plusieurs jours :

  • Poids réduit : l’eau est retirée des aliments, ce qui allège considérablement le poids à transporter. On ne porte l’eau qu’au moment de la cuisson, et on peut la récupérer sur le lieu du bivouac (ou au dernier point d’eau avant la fin de la journée) grâce à une gourde filtrante.
  • Gain de place : les sachets sont compacts et faciles à ranger dans le sac.
  • Préparation rapide : il suffit de faire chauffer de l’eau, verser dans le sachet, attendre quelques minutes… et c’est prêt.
  • Pas de vaisselle : on mange directement dans le sachet. Une cuillère suffit, et on évite de laver la popote plusieurs fois par jour (ce qui consomme de l’eau et du temps).
  • Variété des recettes : du curry au risotto en passant par les pâtes ou le chili, il existe une grande diversité de plats et de saveurs. Cela évite la lassitude sur plusieurs jours.
  • Apports nutritionnels équilibrés : contrairement à un simple féculent (riz, semoule), un repas lyophilisé contient généralement des protéines, des glucides et des lipides. Dans des proportions nutritionnellement intéressantes. C’est un vrai repas complet.
  • Durée de conservation : les plats se conservent plusieurs années, ce qui permet aussi de les utiliser en réserve pour le bivouac ou comme stock d’urgence à la maison.
La sérénité d’un gars qui a pas de vaisselle à faire… tout simplement !

Mon retour terrain sur cette rando (et les précédentes)

Sur cette sortie, nous étions deux à tester différents repas lyophilisés, chacun sur plusieurs repas.

De mon côté, je n’ai jamais ressenti la faim durant la journée. Un simple en-cas à 16h30 suffisait amplement (une barre de céréale). Digestion parfaite et énergie au top après une bonne nuit.

J’avais prévu des rations de survie pour le matin, mais avec le recul, j’aurais préféré emporter des lyophilisés pour ces repas-là aussi. Les rations sont pratiques, mais moins appétissantes et moins équilibrées que les bons lyophilisés que j’ai déjà testés sur d’autres sorties.

Pour mon ami, c’était une première. Il a apprécié la simplicité, la légèreté et les saveurs. Il a été un peu surpris par l’aspect “poudre” typique du lyophilisé, surtout lorsqu’on s’attend à un vrai bourguignon par exemple. Mais une fois cette différence intégrée, il a trouvé les plats excellents et suffisamment nourrissants, même pour son gabarit plus costaud que le mien.

Voici le détail :

RepasProduitMarqueImpressions
Jour 1 soirAligot à la tommeMX3 NutritionSuper ingrédients, texture agréable (mais plus purée que aligot), ravigorant et rassasiant. Quantité très très généreuse (1000 kcal !)
Jour 2 midiChicken Pasta MealLeader OutdoorExcellent, relevé juste comme il faut, morceaux de poulet et oignons. Très équilibré. Coup de cœur.
Jour 2 soirChili veganSLYExcellent mais vraiment piquant (même pour moi qui aime ça). Quantité généreuse.
Jour 1 soir (ami)Macaronis, poulet et brocolis avec sauce au fromageGood Mood MealsComme j’ai indiqué, c’était une première pour mon ami… et il s’est raté sur les temps d’attente. Du coup, les pâtes n’étaient pas totalement cuites… Mais la « sauce était excellente ». Poulet peu visible à son goût.
Jour 2 midi (ami)Chicken Fajita with RiceSummit to EatTrès bon, relevé mais pas trop épicé, bonne texture avec morceaux croquants. Il a validé à 100%.
Jour 2 soir (ami)Beef Burgundy StewFoodpackPas vraiment un “bourguignon”, selon lui. Vrais morceaux de viande et carottes, réconfortant… et très bon si on considère pas ça comme du bourguignon.

Au final, cette sortie confirme ce que j’ai pu constater sur mes précédentes randos : les lyophilisés offrent un excellent compromis entre praticité, variété, légèreté et apport énergétique.

J’en ai encore tout plein à goûter !… Hâte.

Conclusion

Les repas lyophilisés ne sont pas parfaits : ce n’est pas du frais, ce n’est pas bio (à noter qu’il existe des lyophilisés bio !), et ça génère des emballages. Mais sur le terrain, sur plusieurs jours d’autonomie, ils ont des arguments que peu d’autres solutions peuvent rivaliser.

Sur cette rando comme sur mes précédentes, ils m’ont permis de réduire considérablement le poids de mon sac, de manger chaud rapidement, de varier les saveurs et de garder un bon niveau d’énergie sans prise de tête logistique.

Et ce sont exactement ces petits détails qui, cumulés, font une vraie différence (y compris dans le plaisir de la sortie).

Non, ils ne remplaceront jamais un bon repas maison (quoi que ça dépend de comment vous cuisinez, hein !). Mais pour marcher léger, optimiser son énergie et profiter au maximum de la rando, ils restent un outil redoutablement efficace.

En rando, comme souvent dans la vie, tout est une question de compromis.

Le mien, pour l’instant, c’est : marcher léger et manger varié… et (accessoirement) nutritionnellement plus équilibré que le pain noir – saucisson – fromage)…

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