Imaginez un monde où, du jour au lendemain, le confort moderne que nous connaissons en France commence à s’éroder, non pas brutalement, mais lentement, par à-coups…
(évidemment, toute similitude avec notre monde réel est totalement fortuite, hein… 😉)
Où pourrions-nous chercher des leçons pour nous préparer à cette nouvelle réalité ?
Les romans d’anticipation dystopiques sont d’excellents moyens de se projeter… mais il en existe un, selon moi, encore plus pertinent.
Le voyage.
Pas n’importe où, bien entendu, mais dans des pays où le PIB par habitant est (un peu, beaucoup, passionnément) inférieur au nôtre.
En voyageant, par exemple en Inde ou au Maghreb, vous allez pouvoir observer de première main comment des sociétés entières s’adaptent, fonctionnent et « prospèrent » malgré des limitations économiques que beaucoup d’Occidentaux trouveraient insurmontables.
L’idée ici n’est pas une cynique exploration de la pauvreté ni une idéalisation des difficultés, mais plutôt un examen pratique de la résilience et de l’ingéniosité humaine face aux défis économiques.
Pourquoi ces voyages ? Parce qu’ils offrent un aperçu vital de ce que pourrait devenir notre propre société si notre PIB commençait à décliner.
Ils montrent que la survie ne dépend pas seulement du niveau de richesse, mais de la capacité à s’adapter.
Ces voyages géographiques peuvent quasiment être imaginés comme des voyages dans le temps…
- Redéfinir le Confort et la Qualité de Vie
- Le Survivalisme Catastrophiste à l’Occidental
- La Résilience des Systèmes : Au-delà des Apparences
- Conclusion
Redéfinir le Confort et la Qualité de Vie
Nous sommes nés avec une cuillère d’argent dans la bouche.
Tout le monde.
En Occident, notre quotidien repose sur des fondations solides de systèmes sociaux performants, d’entraides institutionnalisées, et d’infrastructures parmi les meilleures au monde.
C’est notre normalité.
Mais un voyage dans de nombreux lieux de la planète nous révèle à quel point cette normalité est exceptionnelle.
Voyager dans ces pays au PIB moindre n’est pas juste un dépaysement ; c’est une claque de réalisme.
Cela remet en perspective notre confort quotidien et expose le luxe caché derrière ce que nous considérons comme des acquis, et c’est à mon sens particulièrement éclairant dans un monde où la notion de décroissance économique ne relève plus de la science-fiction.
Bien sûr, l’argent contribue au bonheur, les études sont là pour le prouver, mais seulement jusqu’à un certain seuil.
Si notre économie devait régresser, la vraie interrogation devient alors : pouvons-nous maintenir une qualité de vie décente avec moins ?
Pas besoin de tourner autour du pot avec des clichés romantiques sur la simplicité.
La réponse se trouve dans un examen concret des sociétés qui ont déjà dû s’adapter à des ressources moindres sans pour autant s’effondrer.
Les leçons que j’ai pu tirer de mes voyages en Asie (Inde, Kirghizistan…), en Afrique (Ghana, Côte d’Ivoire…), ou encore en Amérique du sud, ne sont pas l’idéalisation de la pauvreté (#ilsnontrienmaisilsdonnenttout), mais plutôt de la remarquable capacité de résilience humaine.
Elles suggèrent qu’il est possible de préserver une certaine qualité de vie, même avec moins, pour autant que nous ajustions réalistement nos attentes et nos modes de vie.
Et je dirai même, c’est possible mais c’est surtout nécessaire lorsqu’on souhaite anticiper.
Le Survivalisme Catastrophiste à l’Occidental
Le survivalisme, tel qu’il est souvent dépeint dans les médias occidentaux, penche vers le spectaculaire et l’extrême.
Des visions apocalyptiques de sociétés détruites par des catastrophes majeures dominent l’imagination populaire, alimentées par des films, des séries, et des jeux vidéo.
Soyons transparents : Oui, ces scénarios du « pire » sont possibles… mais ils sont également moins probables.
… Moins probable que la plupart des crises que nous allons être amenés à rencontrer dans les prochaines années et décennies, qui ne seront probablement ni soudaines ni totales.
Comme le montrent les expériences d’autres régions du monde, les défis économiques et sociaux se manifestent souvent graduellement, donnant aux sociétés le temps de s’adapter et de trouver des solutions.
C’est là que la vraie résilience se révèle : non pas dans la capacité à survivre à une apocalypse, mais dans la capacité à naviguer et à prospérer malgré les adversités continues.
Selon moi, c’est cette approche pragmatique et adaptative du survivalisme que nous devrions aspirer à intégrer en Europe (et je ne parle même pas du survivalisme à l’américaine).
Plutôt que de nous préparer pour une fin du monde cinématographique, il serait plus judicieux de nous préparer à des scénarios de décroissance graduelle, où les ressources se raréfient progressivement et où les systèmes sociaux doivent être ajustés pour rester fonctionnels.
Et là encore, le voyage est un excellent moyen pour se projeter dans ce « monde d’après ».
La Résilience des Systèmes : Au-delà des Apparences
A chaque fois que le marché boursier tremble ou qu’une crise mondiale frappe, on nous annonce la fin des temps.
« Ce coup-ci, c’est la bonne ! Le Grand Soir est arrivé !… »
La crise financière de 2007 et la pandémie de COVID-19 sont des exemples récents où beaucoup ont prédit des bouleversements irréversibles.
Pourtant, à chaque fois, il faut bien admettre que les systèmes économiques et sociaux occidentaux (et plus largement mondiaux) ont démontré une résilience surprenante.
Cette capacité à résister et à se rétablir après des chocs majeurs démontre que nos sociétés ne sont pas aussi fragiles qu’on pourrait le croire.
Le voyage permet également de voir à quel point nous avons, en occident, une marge importante avant que notre confort réel soit atteint.
Attention : je ne nie pas la pauvreté en occident, ni les difficultés personnelles. Mais, comme dirait Jancovici : « Le plus plus minable des Occidentaux est aujourd’hui un nabab au regard de ce qu’étaient les conditions matérielles d’un Français moyen du 19è siècle. »
Bien sûr, cela ne signifie pas qu’elles sont à l’abri de tout effondrement brutal futur (c’est l’histoire du mec qui saute du toit et qui dit « jusqu’ici, tout va bien »), mais cela suggère que nous avons des mécanismes de résilience intégrés qui peuvent gérer une grande variété de défis.
Donc, plutôt que de rester figés dans l’attente du scénario catastrophe (qui nécessite une préparation très spécifique, avec des compétences et des matériels très précis), il est à mon sens plus efficace et bénéfique de privilégier une préparation qui s’inscrit dans le quotidien :
- Apprendre des compétences pratiques,
- Améliorer notre santé physique et mentale,
- Élargir notre réseau,
- Développer des stratégies adaptatives personnelles,
- Diminuer ses besoins et lutter contre « l’effet Diderot »,
- Etc.
Cette « préparation du quotidien » vous permettra de mieux vous adapter aux défis à mesure qu’ils se présentent (y compris les crises majeures), mais surtout va grandement améliorer votre capacité à « bien vivre », quelle que soit la conjoncture économique.
Cette démarche proactive (à l’inverse de la démarche passive de l’attente du Grand Soir) est le véritable fondement d’un survivalisme réaliste et durable.
Conclusion ?
Vous l’aurez compris, cet article est une forme de billet d’humeur ou de réflexion à cœur ouvert.
L’idée de son écriture m’est venue lors de mon dernier voyage en Inde.
Le PIB moyen par habitant est là-bas de 5174 dollars, contre 55493 dollars en France. Et l’Inde est classée 127ème sur 184 pays.
Je ne suis pas en train de dire que l’Inde est un exemple ou que la misère n’existe pas là bas. Au contraire, la misère est extrême, violente, à chaque coin de rue.
Je suis simplement en train de dire que la société Indienne existe. Et que ça n’est pas Mad Max.
Donc, oui, je pense que sur plusieurs décennies, à la manière de la métaphore de la grenouille dans sa casserole d’eau chaude, la France pourrait tout à fait s’approcher du niveau de vie moyen Indien… sans qu’il n’y ait eu de EOTAWAA.
Peu à peu. Jour après jour.
Et vous… vous en pensez quoi ?