Comme débuter le voyage à vélo ? Conseils et Guide

de Sven
Publié le : Dernière mise à jour le

Sur NoPanic, on laisse toujours la parole à ceux qui font, plutôt qu’à ceux qui disent… et aujourd’hui, on a le plaisir d’interviewer Giuseppe !

Italien de naissance, Haut-Savoyard d’adoption, il a deux passions dans la vie : le snowboard et voyager en vélo… et c’est de cette seconde dont on va parler ici.

Présentation

Peux-tu te présenter plus en détail ? Je pense également à tes valeurs ?

Je m’appelle Giuseppe, j’ai 47 ans.

Je suis passionné de voyages en général et plus particulièrement de voyages à vélo.

En effet, je pense qu’à pied, on avance trop lentement et en voiture, on va trop vite.

Du coup, le vélo est à la vitesse idéale pour s’arrêter boire un thé quelque part, discuter avec les gens, contempler les paysages, faire des photos.

Pour moi, le vélo est un mode de déplacement parfait pour voyager.

C’est vrai qu’on doit bien réfléchir à son équipement avant de partir parce qu’on ne peut pas emporter beaucoup de chose. J’ai maintenant plus de 25 ans de voyages à vélo et de ce côté, je peux dire que je suis bien rôdé ! Même si à chaque voyage, je continue d’apprendre quelque chose. 

Concernant mes valeurs, je souhaite apprendre aux gens à voyager lentement, sans courir et de prendre le temps de s’imprégner de l’environnement.

Je souhaite qu’on envisage nos vacances d’une autre manière sans être dans la surconsommation, en faisant du bivouac par exemple.

En effet, il faut savoir qu’en voyageant à vélo, on dépense très peu d’argent.

En revanche, quand on veut partir loin, on doit prendre l’avion, ce qui a un impact sur l’environnement. Mais, une fois arrivés à destination, je bivouaque, je dors chez l’habitant ou dans les petits hôtels familiaux, je mange ou me ravitaille dans les boutiques locales.

C’est très important pour moi de minimiser mon impact dans la région que je traverse.

Qu’est-ce que le cyclo voyage ?

Donc, le vélo… mais surtout la cyclo randonnée, pour ne pas dire carrément le cyclo voyage ! Comment définirais-tu cette pratique ?

Alors, tout le monde sait faire du vélo parce que c’est une activité qu’on apprend quand on est enfant.

Par contre, le voyage à vélo itinérant va au-delà du trajet pour aller au travail ou faire les courses.

Cela t’apporte l’effort physique, le bonheur d’arriver quelque part avec ton corps et tes jambes. Un jour, tu peux pédaler pendant 30 km et le lendemain jusqu’à 100 km.

Peu importe l’âge que tu as ou le vélo que tu possèdes, tu es libre.

L’important est de pédaler et d’atteindre la destination que tu t’étais fixée. 

D’autre part, la pratique du vélo est vraiment quelque chose de méditatif.

Que je parte seul ou avec des clients, c’est la même situation. Durant les trajets, chacun est dans sa bulle. Perso, j’écoute souvent de la musique et je pense à ce que je vois, à ma famille, à ce que je suis en train de réaliser, à mes projets.

Bref, je médites sur ma vie pendant que je pédales ! C’est magnifique !

Et, quand je termine le voyage, que j’ai 100, 2000 ou 5000 km dans les pattes, je me dis : « Waouh, j’ai fait tout ça à vélo ! ». 

Comme débuter le voyage à vélo ? Conseils et Guide

Conseils pour bien débuter le cyclo-voyage

Si tu devais donner 5 conseils à quelqu’un qui souhaite débuter le cyclo rando / cyclo voyage, lesquels choisirais-tu ?

  1. Si c’est un premier voyage, il est important de trouver un parcours adapté à ses capacités ou bien faire appel à un guide accompagnateur pour être plus rassuré. Mais, les plus aventureux peuvent se lancer tout seul ! Avec un petit vélo, une carte, un GPS (facultatif) et des sacoches bon marché ou de seconde main, le voyage peut commencer.  
  2. Pour les débutants, la France est une excellente destination. C’est un pays facile à parcourir à vélo étant donné qu’il y a beaucoup de pistes cyclables. D’autres régions d’Europe sont en train de s’améliorer avec l’explosion du cyclotourisme. Je pense à l’Italie ou l’Espagne, mais, seulement dans les endroits touristiques. Ailleurs, il faut passer dans les villes ou sur les routes à fort trafic, mais ça fait partie du voyage à vélo. On ne peut rien y faire !
  3. Un autre conseil : fournissez-vous en équipement de seconde main pour faire des économies. Pas mal de sites spécialisés en proposent. Avant d’acheter, faites-vous conseiller par un professionnel du voyage à vélo ou lisez les blogs. De même, n’achetez pas de vêtements chers pour la cyclo randonnée si c’est un premier voyage. Prenez des vêtements simples, confortables, de montagne. Pensez tout de même à la sécurité : un casque, un gilet jaune, etc. 
  4. Si vous partez au mois d’août, réfléchissez bien à votre destination vélo. Il faudra choisir un lieu un plus sauvage, moins touristique si vous ne voulez pas faire la queue sur les pistes cyclables ! 
  5. Commencez doucement avec très peu de kilomètres les premiers jours. Observez les réactions de votre corps avant d’augmenter votre performance. 

Côté matériel, il faut forcément s’équiper un peu… Là encore, quels seraient tes bons conseils ?

Comme je l’ai dit précédemment, équipez-vous en matériel de seconde main, louez ou faites-vous prêter l’équipement pour commencer.

Il existe des locations de matériel.

Quand je pars avec des clients, je leur propose toujours de louer la tente, par exemple, afin qu’ils ne rentrent pas tout de suite dans des dépenses faramineuses.

Ensuite, si la passion les prend et qu’ils décident de repartir à vélo, alors là, je leur conseille d’investir dans leur propre équipement.

Ce qui est sûr, c’est qu’il faut toujours des vêtements et des chaussures confortables et imperméables. Si vous partez en hiver, prévoyez une doudoune dans vos sacoches.

Mais, pour un premier voyage à vélo, je pense qu’il vaut mieux partir au printemps, en été ou au début de l’automne. Ainsi, vous avez moins de bagages à transporter.

À mes débuts, je voyageais très chargé. Puis, avec l’expérience, j’ai appris à voyager léger.

En effet, on trouve tout ce qu’on veut sur la route, vêtements, nourriture, médicaments. Inutile de surcharger les sacoches. Partez avec le minimum indispensable.

Une expérience incroyable : le Népal

Tu as récemment guidé le collectif de créateurs, artistes et athlètes Esplora cc, dans une expédition à vélo… au Népal ! Tu nous en dis plus ?

Je suis parti du Ladakh, avec mon ami Luca.

Nous avons traversé la région en partant de Manali. Nous sommes allés à Lai puis on est redescendus non loin de Lai. On a pédalé sur des cols à 4000 et 5000 m d’altitude. Ensuite, nous nous sommes dirigés vers la vallée du Gange ou on est passés par Rishikesh et Chandigarh.

Cette première étape a duré un mois.

Ensuite, on est arrivés à la frontière népalaise, à Banbasa, du côté indien. Là-bas, nous avons rejoint les 2 photographes et vidéomakers du collectif Esplora cc.

Ensemble, nous avons traversé l’Himalaya népalais.

Nous sommes allés en direction de Pokhara en traversant la jungle au sud du Népal. De là, nous avons attaqué le tour de l’Annapurna en passant par le plus haut col du monde : le Thorong La Pass qui culmine à 5416 m d’altitude.

Là, c’était très dur !

J’ai arrêté de compter les kilomètres… Mais, je me suis mis à calculer les dénivelés !

Entre l’Inde et le Népal, j’ai fait 45 000 m de dénivelé à vélo, en 62 jours. C’était un voyage très difficile physiquement avec beaucoup de montées coriaces !

Côté températures, nous sommes passés de – 20 °C à + 35°C, pour revenir à – 20°C.

On a connu pas mal d’épreuves, comme par exemple, dormir en tente à 4800 m où il faisait très froid.

La nourriture également… très épicée, en permanence, à chaque repas durant 62 jours… On a dû aussi filtrer l’eau de boisson et pour se laver les dents.

Et puis, ça n’a l’air de rien, mais changer de lit et de logement tous les jours, ce n’est pas évident non plus.

En somme, ça a été une expérience très dure, mais très intense et enrichissante !

Avec Esplora cc., on a pris beaucoup de photos et de vidéos incroyables au milieu d’une nature abondante !

D’ailleurs, au printemps 2024, nous allons sortir un film documentaire de ce fabuleux périple que nous allons présenter dans plusieurs lieux et festivals.

Le voyage à vélo le plus incroyable…

La question souvent impossible à répondre, mais que je dois absolument poser : quel voyage à vélo t’a le plus marqué ?

Dans tous les voyages à vélo que j’ai fait, je me suis retrouvé en face d’une situation marquante.

En Patagonie, j’ai aimé l’aspect désertique. En Islande, je me rappelle d’une nature qui changeait toutes les 10 minutes au fur et à mesure qu’on avançait. Dans mon dernier voyage, c’est l’inde, son ambiance, les népalais avec leurs grands sourires.

Mais, si je dois choisir un souvenir marquant, c’était en octobre 2022.

Je traversais le Kirghizistan à vélo seul. J’ai trouvé ce voyage très particulier. Un endroit magique. Les habitants ne parlaient pas anglais, seulement russe. La communication aurait pu être compliquée.

Or, leur accueil a tout changé.

Un regard, un sourire, un geste suffisaient à se faire comprendre. Cette hospitalité était telle que je n’ai pas beaucoup bivouaqué dans ce pays.

Non pas parce que l’environnement ne s’y prêtait pas, mais parce que les gens continuaient de m’inviter à dormir chez eux !

Et bien sûr, j’y allais avec plaisir. Tous les jours, j’étais invité. C’était incroyable.

Là-bas, j’ai vu des paysages magnifiques. J’ai grimpé des cols à 3600 m, j’ai longé le lac Issyk-koul et le lac Song-Koul.

J’ai adoré ce voyage ! 

En fin de compte, je pense qu’il n’y a pas un lieu ou un peuple plus beau que l’autre sur cette planète.

Le monde est rempli de gens bienveillants. Je dirais même qu’il y a davantage de bonnes personnes que de gens méchants.

C’est notre propre peur qui nous empêche d’aller dans certains pays, alors qu’en fait, ce ne sont que des pensées encombrantes.

Par exemple, quand je voyage à vélo, je visite les monuments. Bien entendu, je vais parfois sur certains sites touristiques. Mais, ce que je préfère plus que tout, ce sont les marchés locaux.

Que ce soit en France, en Europe ou de l’autre côté du monde, là, tu ressens la vraie culture et la vie des habitants.

Sur les marchés, l’authenticité est bien présente.

Par exemple, Osh Bazaar au Kirghizistan, m’a retourné ! Ils vendaient des tas de choses incroyables. Je vivais et je ressentais la vie citadine du Kirghizistan. Jusque là, je n’avais rencontré que des nomades. 

Par ailleurs, dans ce même pays, la nourriture a été pour moi une source de difficultés.

Je suis végétarien et certains jours, j’ai dû faire quelques compromis au risque de ne rien manger… Parfois, je ne savais même pas ce que je mangeais.

D’ailleurs lors d’une fête de famille, je crois bien que j’ai avalé des tripes !

CycloVagabond : voyagez autrement !

Encore merci pour cette interview. Je te laisse évidemment le mot de la fin… et peut-être nous parler de CycloVagabond ?

CycloVagabond est né à partir d’un besoin de changer de vie.

J’avais beaucoup voyagé et exercé différentes professions auparavant. Alors, cette activité a pris forme en discutant avec ma femme, Virginie.

C’est elle qui, un jour, m’a dit : « Pourquoi tu n’organiserais pas des voyages à vélo ? Tu as l’expérience et la pédagogie, lance toi ! »

J’ai choisi le nom CycloVagabond parce que je me sens un peu comme un vagabond sur ce globe.

Même si j’ai une famille et un enfant, j’aime vagabonder à vélo.

Le fait de ne jamais savoir où tu vas dormir le jour d’après, de ne jamais savoir qui tu vas rencontrer, jamais savoir quelles difficultés ou joie intense tu vas vivre. Le voyage à vélo t’apporte toutes ces sensations magnifiques.

J’ai même envie de vous dire : faites attention, c’est addictif !

Une fois que vous goûtez au voyage à vélo, vous n’avez qu’une envie, celle de repartir. Bien sûr, il faut réussir à concilier sa passion avec une vie normale, mais c’est faisable. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur le voyage à vélo, je vous invite à consulter mon site web CycloVagabond.

J’organise des séjours cyclotourisme en groupe ou sur-mesure. Du coup, si vous êtes une personne seule, je peux vous intégrer à un groupe de cyclovoyageurs. Nous partons ensuite ensemble à travers le monde.

J’adore accompagner les gens, voir leur sourire quand ils voyagent, rassurer leurs angoisses. 

Enfin, avec Esplora cc., nous sommes en train de bosser sur le film documentaire de notre aventure au Népal.

Nous avons également pleins d’autres projets en parallèle de mes autres voyages à vélo prévus pour mes clients. De mon côté, je vais également collaborer avec une agence de micro-aventures belges.

Puis, avec Esplora cc., nous allons organiser un voyage en bikepacking en Mongolie dans le même esprit que le Népal : aventure, exploration et efforts physiques !  

Je suis très heureux d’avoir fait cette interview avec No Panic. Grâce à cet échange, je peux parler de cette activité qui est presque une philosophie de vie.

CycloVagabond, c’est plus qu’un travail, c’est une véritable passion !

Diriger une caravane de vélos, dormir en tente non loin de mes compagnons de route, me déplacer avec eux, pour moi, c’est magique ! 

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