Sur NoPanic, on laisse autant que possible la parole à nos lecteurs !
Ici, on a le plaisir de discuter avec Rémy sur une des grandes randonnées qu’il a pu faire : le canal de Nantes à Brest…
Afin de faciliter la lecture, j’ai divisé mes questions en quatre grandes parties :
- Le randonneur : présentation et philosophie
- La randonnée : détails techniques et anecdotes
- Le matériel : sur le bonhomme, dans le sac etc.
- Les projets futurs
Le randonneur : Rémy
Question : Peux-tu s’il te plaît te présenter brièvement, ton « background » de randonnée au moment de cette randonnée, et nous dire pourquoi tu as souhaité marcher le long du Canal de Nantes à Brest ?
Depuis de nombreuses années, je mûrissais le projet de faire le tour complet de la Bretagne à pied en solitaire en une seule fois.
Mais je me suis vite trouvé face à une évidence : étais-je prêt pour une telle randonnée au long cours de quelques deux mille kilomètres ? La réponse était évidente : Non !
Entre marcher un jour ou deux et faire le Tro Breizh complet, il y a un fossé.
Je devais donc trouver une première randonnée plus courte, et si possible pas trop difficile, pour me tester sur du relativement long-cours. Le halage plat du Canal de Nantes à Brest m’est apparu comme une bonne solution.
Il me fallait découvrir ma capacité à marcher une douzaine de jours avec un sac à dos assez lourd en solitaire.
C’est très différent de le faire une journées ou deux.
Beaucoup de paramètres à étudier pour être plus aguerri et entreprendre ensuite des randonnées plus longues.
La randonnée : Le Canal de Nantes à Brest
Question : Combien de kilomètres fait-elle en tout ?
Cette randonnée de Nantes à pas tout à fait Brest en suivant le canal mesure environ 360 kilomètres.
J’ai commencé à marcher dès la gare de Nantes et suis allé jusqu’à la magnifique chapelle de Saint Sébastien en Saint Ségal, pour la vue sublime de ce Canal de Nantes à Brest qui retrouve ici dans sa partie maritime son aspect naturel.
Question : Combien de kilomètres par jour… et donc combien de jours en tout ?
Aucune de mes randonnées au long cours n’est une course.
Je ne me mesure à personne, sauf à moi-même peut-être, et encore.
Selon ma forme physique et mentale (le mental compte énormément dans ce type de longue randonnée), les conditions météorologiques et les paysages, le nombre de kilomètres variait chaque jour.
J’ai randonnée au gré du Canal de Nantes à Brest durant treize jours, d’où une moyenne d’environ vingt-sept kilomètres par jour.
Je n’avais aucun record à battre.
Juste tester le bonhomme et son matériel, en prenant du plaisir.
Question : Quand as-tu réalisé cette randonnée ?
Du 05 au 18 Mai 2012.
Question : Quid de l’autonomie ? Est-ce que tu passais les nuits en auberge ou en bivouac ? Côté nourriture, comment t’organisais-tu ?
Un conseil, si je puis me permettre : ne rien planifier à l’avance pour se laisser surprendre par l’aventure.
J’ai pris le premier train à Kemper pour Nantes le matin, et me suis mis en marche dès le quai de la gare. J’ai un guide assez précis du chemin de halage et je n’avais pas à cette époque de GPS.
Un chemin de halage qui suit un cours d’eau, c’est très simple : tu n’as qu’à suivre !
J’essaye toujours de privilégier le bivouac (un des grands plaisirs de la randonnée) mais durant cette randonnée le long du Canal de Nantes à (presque) Brest, j’ai aussi dormi en hôtel, gîte et maison communale.
Le plus souvent pour cause de météo ou d’hygiène (une bonne douche chaude de temps en temps fait du bien!).
En 2012, je n’avais pas de tente, mais seulement un tarp que j’installais le soir au gré du terrain et de la végétation.
Pour la nourriture, toujours au moins deux ou trois jours d’autonomie (sauf en eau) et des appoints en cours de chemin selon les traversées de villes et villages.
Question : Qu’est-ce qui a été le plus dur lors de cette randonnée ?
Ce sont souvent les deux ou trois premiers jours les plus difficiles, avec cette question qui revient : « qu’est-ce que je fais là, ne serais-je pas mieux dans mon lit douillet, au sec et au chaud sous la couette ? 🙂 »
Sinon, le plus difficile est toujours l’incident physique, comme une ampoule au pied.
Alors il faut tout faire pour éviter le souci physique.
En randonnée, quelque soit sa longueur et sa difficulté, il y a deux exigences qui commandent absolument: toujours rester au sec et au chaud. Vos pires ennemis sont le froid et l’humidité. D’où l’extrême importance du choix vestimentaire et du couchage.
Question : Quel a été le meilleur moment ?
Il y a des tonnes de « meilleurs moments » dans une randonnée, quelque soit sa longueur.
Pour moi, chaque bivouac est un « meilleur moment ».
Choisir le meilleur endroit possible en fin de journée, monter son tarp ou sa tente, et être satisfait d’être déjà parvenu jusqu’à là sans encombre.
Parmi les meilleurs moments il peut y avoir aussi certaines rencontres, le plus souvent improbables.
Pour moi, il y a aussi la Nature que l’on traverse durant tous ces kilomètres, et qui vous offre, de très près, toutes ses richesses.
Dormir sous son tarp et entendre quelques sangliers grattant la terre de l’autre côté de la toile. Vous endormir sur un bord de falaise face au soleil couchant et aux oiseaux marins qui vous frôlent sans vous voir pour regagner leur rocher. Tomber face à face avec un putois sur le halage du Canal de Nantes à Brest ou une vipère sur le GR34 dans le Cap Sizun…
Mais LE meilleur moment est sans doute les quelques derniers kilomètres de votre randonnée, surtout si celle-ci est une randonnée au long cours, au-delà de quelques centaines de kilomètres, voire de mille, deux mille.
Vous marchez depuis des semaines, chaque jour, et vous allez arriver à cet endroit tant imaginé.
Cette sensation est double en fait. A la fois, le bonheur d’arriver au bout, mais aussi cette impression de manque que vous allez éprouver ensuite … voire déjà !
Question : Si tu devais changer quelque chose à posteriori à cette randonnée, qu’est-ce que ça serait ?
Sur cette randonnée de treize jours le long du Canal de Nantes à Brest, mais c’est valable pour toutes mes randonnées, ce que je regrette c’est de ne pas m’être suffisamment perdu.
Dans toute randonnée, tu as l’objectif du point d’arrivée.
J’ai toujours voulu prendre le temps chaque jour. Ma vie professionnelle me faisait vivre vite, et je voulais inscrire ces randonnées dans une certaine lenteur.
J’ai croisé des randonneurs qui me disaient parcourir des trente, voire quarante kilomètres par jour. Leur objectif était, je pense, d’établir des records, pour se comparer à d’autres, ou pour mieux se sentir eux-mêmes.
Cela n’a jamais été mon intention.
Je me suis toujours arrêté souvent dans la journée.
D’abord pour les massages (« laisser refroidir les pneus » de temps en temps comme je dis, et masser avec un gel spécial pieds et chevilles).
Puis pour les photos et la contemplation des paysages.
Enfin pour me restaurer, et la bouffe est un élément capital en randonnée. D’abord parce qu’un sac vide ne tient pas debout, parce qu’il te faut des calories pour compenser ton effort permanent, et aussi parce que c’est un plaisir.
L’équipement
Question : Peux-tu nous présenter ton sac et tes équipements ? (liste du sac et liste sur soi : chaussures, pantalon, etc. ; si possible modèles et marques).
Dans une randonnée, surtout au long cours, il y a quatre sources possibles de problèmes : tu peux agir sur deux d’entre elles et tu subiras les deux autres.
- Tu dois impérativement être au top des préparatifs pour ton physique et pour ton matériel.
- Une fois parti, tu subiras à chaque moment la météo et le terrain.
On s’occupe donc de sa préparation physique et de son matériel.
Lorsque tu pars pour une randonnée, tu es comme un escargot : tu vas relativement lentement, et tu as tout sur le dos.
Trois mois avant le départ d’une randonnée longue, je pratique un long footing par semaine le premier mois, puis deux le deuxième mois et enfin trois le troisième mois.
Chacun doit trouver sa cadence et son rythme pour affuter ses pieds, ses jambes et son corps aux efforts de plus en plus réguliers.
Au moins deux semaines avec de partir, massage matin et soir des pieds, plantes surtout, avec du baume NOK Akiléine pour renforcer la peau, se faire du cal et oublier le risque des ampoules.
Le sac à dos est ton meilleur ami pour la randonnée.
J’ai opté pour un Kestrel 48 de Osprey de couleur vert kaki (pour rester discret en chemin en en bivouac).
Une fois bien réglé, surtout au niveau du bas du dos, même chargé vers quinze kilos, vous ne le sentez (presque) plus. C’est un sac très pratique avec ses nombreuses poches de rangement, et très solide.
Mon Kestrel 48 de Osprey en a vu de toutes les couleurs, parfois dans des conditions très difficiles.
Plus de 4000 kilomètres plus loin, il est toujours en excellent état et est mon premier allié, avec mes chaussures, pour avancer confortablement.
Un conseil pour le jour du départ.
Soyez prêt par exemple pour le 13 Avril (parce qu’il faut bien fixer une date de départ) mais regardez la météo les jours qui précèdent votre départ et soyez prêt à différer le moment du départ.
Il vous faut une fenêtre météo de temps sec (pas spécialement ensoleillé, mais sec sans précipitations) d’au moins deux ou trois jours.
Il n’y a rien de pire que de commencer une randonnée sous la pluie.
C’est malheureusement sous la pluie que j’ai entamé la randonnée du Canal de Nantes à Brest. On apprend…
Vous savez que vous aurez de la pluie durant votre randonnée au long cours, mais évitez absolument d’en subir les tous premiers jours.
C’est très mauvais pour le moral, le mental (point extrêmement important).
L’équipement sur soi, pour partir.
La tenue vestimentaire de départ sera bien sûr fonction de la saison et de la météo.
Quelques points importants pour vos vêtements : solides et légers, et séchant très rapidement. Personnellement, j’ai choisi des vêtements de couleurs noire et kaki, pour me fondre dans le paysage.
Les chaussures : une seule paire, mais les meilleures possibles.
Avec le sac à dos, c’est votre autre meilleur allié.
Pour vos chaussures de marche, vous devez choisir parmi ce qu’il y a de mieux, pour vos pieds.
Pour ces chaussures et le sac à dos, ne regardez pas votre porte-monnaie et optez pour le meilleur (qui n’est d’ailleurs pas toujours le plus cher).
Mon choix s’est définitivement porté sur des Tecnica imperméables (toujours rester au sec) GoreTex mi-hautes (protection des chevilles).
Les chaussettes : uniquement des chaussettes techniques X-socks Bionic.
J’en ai plusieurs paires selon la saison.
Le pantalon : Forclaz et RVRC.
Sur moi un pantalon RVRC Revolution Race : tissus techniques, panneaux de renfort en strecht, coutures renforcées, extrêmement souple et solide, poches refermables, couleur kaki (rester discret).
Un pantalon de rechange dans le sac à dos, un Forclaz de Décathlon, plus ordinaire.
Mon kit vestimentaire de rechange est composé de ce pantalon, d’un t-shirt, d’un caleçon flottant et d’une paire de chaussettes.
Je mets cette tenue le soir si je suis en gîte ou en hôtel pour dîner, la tenue que je portais dans la journée séchant dans la chambre ou sur la terrasse pour le départ du lendemain.
C’est aussi ma tenue de secours en journée au cas où ce que je porte est totalement trempé, le temps du séchage.
Le caleçon : par expérience, rien de trop moulant trop près du corps, à cause des frottements et de la transpiration.
J’ai donc opté pour un caleçon flottant extrêmement léger. Ce caleçon me sert aussi de maillot de bain, et en sortant d’une baignade rafraîchissante, le temps de séchage est très rapide.
Le t-shirt : HH Helly Hansen.
Toujours le principe des trois couches : un sous vêtement en contact avec la peau, un vêtement en contact avec l’extérieur et entre les deux, un vêtement chaud. Ceci variant selon les saisons et la météo bien sûr.
Après plusieurs mauvaises expériences avec certaines matières (frottement, échauffement, allergies …), j’ai définitivement opté pour le t-shirt technique HH Helly Hansen manches longues.
Manches longues pour me protéger des piqûres d’insectes, du soleil et des éventuelles éraflures de plantes (branches, orties …)
Une veste polaire.
Selon météo, mais même en été, en bord de mer, sous un couvert forestier ou un peu en altitude, après une journée d’effort intense, il faut se protéger de cette sensation de fraîcheur. Toujours au sec et au chaud.
Donc une bonne veste polaire, de couleur neutre, avec quelques poches à fermeture éclair, dont une en poitrine.
Toutes les poches doivent pouvoir se fermer. Une poche fermée renferme quelque chose. Je ne pars pas tant qu’elles ne sont pas toutes fermées. Chaque chose a sa place, la même place durant toute votre randonnée. Cette vérification doit être faite systématiquement.
Vous perdrez beaucoup de temps à faire demi-tour pour rechercher le truc que vous avez oublié de re-ranger dans telle poche de votre polaire. Il en va de même pour la pantalon.
Et si les conditions l’exigent, une couche imperméable en plus.
L’ensemble de pluie.
En éventuelle troisième couche, une veste Haglöfs L.I.M Jacket GoreTex avec capuche : idéale contre le vent et la pluie, même forts.
En cas de très forte pluie, ou pour marcher dans l’herbe mouillée du matin, un pantalon pluie Vaude double épaisseur (370 grammes). Très pratique et très solide.
Puis une cape Forclaz 900 Quechua, avec intégration sac à dos.
Enfin, des guêtres.
En effet, lorsque vous marchez sous la pluie, après quelques minutes, l’eau s’écoule le long de votre pantalon imperméable et termine en partie dans vos chaussures en passant vers les lacets. Rappelez-vous : toujours au sec et au chaud.
Marcher les pieds mouillés c’est le début de la fin.
J’ai longtemps cherché des guêtres qui protègent bien le coup de pied, et n’ai rien trouvé qui me satisfasse.
Alors j’en ai inventé : un carré de ciré de Cotten avec des velcro pour l’attache sur l’arrière du pied. Ce n’est pas du tout esthétique mis c’est terriblement efficace.
Ainsi accoutré, j’ai marché durant des heures sous la pluie en gardant les pieds bien au sec.
L’équipement dans le sac.
Il y a d’abord le tarp.
Mon tarp est une simple toile renforcée et étanche de gamme standard, de trois mètres de long sur deux de large. Ce tarp de couleur vert kaki est muni sur les bords et angles d’œillets renforcés.
Je ne range pas mon tarp dans le cas à dos mais à l’arrière du sac, en extérieur.
Mon sac à dos est muni d’un système d’attache très adapté pour cet usage. Il est roulé et attaché pour ne pas risquer de la perdre en marchant.
Son poids d’un kilo est acceptable au regard des vrais services rendus. En effet, indépendamment de son usage de protection nocturne, il se déplie rapidement lors d’un arrêt pour servir de bâche à poser sur le sol pour un pique-nique ou une petite sieste.
Arrivé au point de bivouac choisi, il ne reste plus qu’à adapter son montage au lieu : un arbre, un rocher, un banc public…
Puis le sac de couchage.
C’est un Wilsa KL350 dit de trois saisons, que je transporte pré-intégré dans un sursac imperméable, le tout pour 1,2 kilos.
Je le transporte, comme pour les aliments, systématiquement enveloppé dans un sac plastique transparent épais. Le sac de couchage doit impérativement toujours resté très sec..
Un réchaud.
Bien sûr qu’il te faut un réchaud !
Pour une randonnée de quelques jours à quelques semaines (ma plus longue randonnée fut de dix semaines), tu dois manger chaud régulièrement.
En hiver bien sûr, mais également en été.
J’ai opté pour un réchaud Esbit et ses allume-feu. Ces derniers en quantité suffisantes pour ton périple … et oui c’est encore du poids en plus. Ce réchaud est vraiment tout temps et extrêmement pratique.
Une tenue de rechange.
La même chose que ce que je porte, soit de bas en haut, une paire de chaussettes, un caleçon, un pantalon et un tshirt HH Helly Hansen manches longues.
Le tout est placé dans un sac de compression pour gagner en volume, donc en espace.
Un ensemble de pluie.
Après quelques expériences malheureuses, j’ai choisi la cape totale pouvant intégrer le sac à dos.
Une tenue de nuit.
Rappelez-vous : toujours rester au sec et au chaud.
Bivouaquer sous la tente, même dans un bon sac de couchage, peut s’avérer pénible en hiver si vous n’êtes pas suffisamment couvert.
Pour bien dormir et récupérer de vos efforts, vous ne devez pas être dérangé par le froid. Sinon vos nuits vont vite devenir un enfer. Je sais, c’est encore du poids, mais il faut choisir. Et j’ai choisi le confort d’une bonne nuit.
J’ai donc dans un autre sac de compression un autre t-shirt technique à col roulé et manches longues, un caleçon long et chaud de HH Helly Hansen, une paire de chaussettes montantes, un bonnet et des gants fins (qu’il m’arrive de porter en journée selon la météo) et… attention ça se corse, une cagoule trois trous.
Croyez-moi, ainsi vêtu, dans votre sac de couchage bien à l’abri dans votre Nordisk Lofoten, vous dormez comme un bébé même par des températures très basses inférieures à zéro degré.
Ainsi protégé, j’ai même dormi à la belle étoile dans des conditions un peu… fraîches.
Un minimum toilette et pharmacie.
Toilette de chat en attendant de dormir en gîte ou en hôtel pour prendre une bonne douche au moins tous les quatre ou cinq nuits.
Durant mes randonnée, quelle qu’en soit la durée, je ne me rase pas. Je gagne ainsi un peu de poids dans le sac à dos.
La trousse de premiers secours est sommaire.
Divers.
Une lampe frontale et une mini scie refermable, un chargeur solaire et diverses bricoles pratiques…
Question : Quel poids pour le tout ? (hors nourriture et eau)
Le poids brut de mon sac à dos, hors nourriture et eau se situe vers huit kilos, dont le poids de mon sac Kestrel 48 de Osprey à 1,6 kilos.
Le poids du sac plein est toujours compris entre onze et quinze kilos.
Ce qui pèse le plus, c’est l’eau. Je me sers d’une bouteille canadienne et plastique renforcé d’un gallon, soit 1,89 litres. Donc deux kilos quand elle est pleine.
J’emporte toujours un fond de stock alimentaire avec quelques rations de survie allemande Trekking Mahlzeiten et une boîte de paté Hénaff (la base pour un Breton) : je n’y touche que si je n’ai rien d’autre.
Le long du chemin, je fais régulièrement des courses alimentaires. C’est là, quand je quitte le magasin, que mon sac à dos peut peser jusqu’à quinze kilos. La peur de manquer, la gourmandise … me font oublier trop souvent que je vais devoir les porter sur des dizaines de kilomètres, toutes ces courses 🙂
Toutes les provisions, même celles qui sont déjà emballées (hors boîtes métalliques) sont dans des sachets ziploc, individuellement. Si les contenants se percent, rien ne se répand dans le sac à dos. Et si par malheur, le sac à dos prend l’eau, mes provisions restent protégées.
Question : Tu mangeais quel type de nourriture sur la route ? (petit déjeuner, déjeuner, diner… et encas)
Pour les petits-déjeuners et dîners, cela dépend bien évidemment de la manière de passer ta nuit : en gîte chez l’habitant, en hôtel ou en bivouac.
Dans les deux premiers cas, c’est selon les occasions, le niveau d’accueil des hôtes et le nombre d’étoiles de l’établissement.
Pour les bivouacs, c’est normalement plus sommaire mais pour moi, toujours finalement plus agréable.
Pourquoi plus agréable ?
Parce que je préfère dîner et petit-déjeuner sur un escarpement rocheux face à l’océan ou en forêt qu’assis plus confortablement dans une salle à manger d’un hôte ou d’un hôtel.
J’ai bizarrement une plus grande impression de solitude dans les seconds cas que dans les premiers.
Pour ces repas de bivouac, c’est selon l’état de tes provisions et la météo.
C’est souvent cette dernière qui commande.
Pour le soir, parfois une soupe déshydratée bien chaude pour commencer; suivie de pâtes ou de mélanges de céréales de type blé, boulgour… Parfois un sachet plus élaboré à réchauffer.
Du pain… je suis accro au pain, avec un morceau de fromage pâte dure (tient mieux dans ton sac). Et un thé avant la séance de massage et la nuit réparatrice. Un bon sommeil en qualité et en quantité est primordial pour tenir sur la distance.
Pour le petit déjeuner, un café soluble, du pain (encore…) confiture, un peu de céréales sucrées à mélanger avec du lait en poudre, voire du fromage.
En hiver, un morceau de saucisson passe sans problème.
Il y a deux aliments toujours présents dans mon sac et que je consomme pratiquement chaque jour : du saucisson et un fromage pâte dure.
Durant la longue journée, j’ai mis en place une sorte de protocole.
Une randonnée n’étant pas pour moi une course, je prends du temps. Du temps pour regarder et du temps pour me ménager physiquement… il faut ménager la machine pour durer.
Chacun trouvera sa méthode.
La mienne est très simple : deux arrêts rapides en matinée avant le déjeuner vers 13:00 et deux l’après-midi avant l’arrêt du soir vers… là c’est beaucoup plus fluctuant.
Durant ces arrêts de dix à quinze minutes, j’ai une sorte de rituel :
- mettre de l’eau à chauffer pour un thé (été comme hiver), et pendant qu’elle chauffe, ôter chaussures et chaussettes. Exposer au mieux ces dernières pour sécher un peu, et aérer les pieds (mes pneus!) en les massant avec la fameuse crème NOK de Akyléine.
- Boire le thé tranquillement en grignotant quelques fruits secs (j’en ai en permanence dans les deux poches latérales du sac à dos, dans des sachets ziplok) ou un biscuit.
- Je me rechausse, range et repart …
Ces arrêts rythment bien les journées et une journée rythmée se passe toujours mieux, selon moi.
Parfois un de ces arrêts se fait dans un bar, et si météo clémente, en terrasse, selon l’horaire.
Question : Si tu devais changer quelque chose à posteriori à ton sac de rando : qu’est-ce que ça serait ?
Plus tu randonnes, plus tu apprends. Tu commets des erreurs, puis tu ajustes.
Ce que je peux changer c’est sans doute le tarp contre une tente.
Le tarp est parfait sous des conditions météo disons estivales. Par grand vent, pluie et froid, cela devient souvent plus compliqué, et une tente de type momie, ultra légère, serait certainement mieux adaptée.
Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi important que le matériel, peux-être même plus : c’est le randonneur lui-même, et sa préparation, tant physique que mentale.
Le mental est capital pour durer et pour passer les moments difficiles.
Même avec le meilleur matériel du monde, le randonneur n’ira pas loin, s’il n’est pas psychologiquement prêt.
Les prochains projets ?
Question : Depuis cette randonnée, ou à venir, tu as peut-être d’autres projets : lesquels ?
Quand on aime la randonnée, surtout celle que je nomme au long cours, ce qui est mon cas, on a toujours les pieds qui démangent un peu.
Il y a une randonnée qui me tente de plus en plus : aller d’un Finistère à un Finisterre !
Partir de la Pointe du Raz tout au début de la Bretagne, pour rejoindre la Cap Finisterre tout au bout de l’Espagne. C’est à dire longer l’ensemble du Golfe de Gascogne dans un grand arrondi.
Environ 2000 mille kilomètres.
Donc, sans se presser comme d’habitude, disons une centaine de jours.
J’y pense…