Peut-on être en surpoids et être survivaliste ? Sujet tabou ?

de Sven

Le titre de cet article pique un peu. Il dérange. Il clive. Et c’est voulu.

Parce que, comme beaucoup, on en a marre du survivalisme de spectacle, et des vidéos YouTube où des “gourous” de la résilience te parlent de bug-out bag avec 40 kg de matos, te montrent leur bunker climatisé, leur nouveau silencieux pour leur arme de point préférée… mais peinent à monter un escalier sans souffler.

On va le dire franchement : quand ton corps devient lui-même un facteur de risque, il est peut-être temps de revoir tes priorités.

Être survivaliste, c’est vouloir se préparer. C’est anticiper les crises. C’est viser l’autonomie, la sécurité, la santé.

Or, si tu négliges volontairement la base de la base de la base (à savoir ton corps), et on va être gentil : Au mieux, tu construis une forteresse… sur du sable.

🛑 Petit disclaimer avant de déclencher une émeute

Cet article est un p’tit coup de gueule perso.

Ce texte n’a pas pour but de stigmatiser ou d’humilier qui que ce soit. Il ne s’agit pas d’un jugement moral. Ce n’est pas une attaque contre les personnes en surpoids. Pas une leçon de vie. Et encore moins une moquerie.

Mais un constat. Froid. Brut. Lucide.

Le surpoids, en particulier l’obésité, est un facteur aggravant reconnu en cas de crise sanitaire, d’évacuation, de blessure, de pénurie, d’effort physique intense…

Autrement dit, dans la quasi-totalité des situations que le survivalisme entend justement anticiper.

L’objectif de cet article est, comme tous les autres sur NoPanic, d’inviter à la réflexion. Dans le cas présent, également, à réfléchir à la priorisation des risques. À retrouver une logique.

Parce que la vraie résilience, elle commence avec l’individu que vous êtes, physiquement et psychologiquement.

Pas dans le coffre à matos.

Le corps, ton outil de survie n°1

Tu peux avoir le meilleur sac, la meilleure lampe, le meilleur couteau… rien de tout ça ne sert à grand-chose si ton corps ne suit pas.

Dans n’importe quelle situation critique (incendie, inondation, black-out prolongé, évacuation urgente, agression, même simple panne en rase campagne), ta mobilité, ton endurance, ta force, ton système immunitaire deviennent tes premiers alliés.

… Ou tes pires ennemis.

Quelques scénar’ où ton physique est en premier plan ?

  • Fuite d’un immeuble en feu : monter/descendre plusieurs étages en panique, parfois en portant quelqu’un.
  • Black-out total en hiver : devoir couper du bois, gérer un chauffage d’appoint, déplacer du matériel.
  • Inondation ou tempête : marcher pendant plusieurs heures en terrain glissant avec un sac de 15 kg.
  • Situation de défense ou d’agression : réflexes, vitesse, souffle, lucidité.
  • Catastrophe sanitaire : meilleure condition physique = meilleure immunité, meilleure récupération.

Ces exemples ne sont pas théoriques.

Ce sont des réalités.

Et dans chacune d’elles, ton corps est ta première ligne de défense. Pas ton kit. Pas ton équipement. Toi.

Le surpoids, un facteur limitant

En situation normale déjà, l’obésité réduit l’espérance de vie, augmente les risques de diabète, d’hypertension, d’apnée du sommeil, de douleurs articulaires, de troubles respiratoires.

En situation de crise, ces fragilités explosent.

Un corps en surcharge peine à se déplacer, à récupérer, à encaisser. Chaque kilo superflu devient un handicap supplémentaire en cas d’urgence. Et on ne parle même pas des troubles cardiovasculaires silencieux, prêts à frapper dès le moindre stress intense.

Quelques chiffres sans filtre

  • En France, 47 % des adultes sont en surpoids ou obèses (source : Santé Publique France).
  • Le risque de développer une forme grave de grippe, COVID, ou autre virus respiratoire est multiplié par 2 à 3 en cas d’obésité.
  • La consommation calorique et en eau d’un corps obèse est plus élevée, rendant les situations de pénurie plus critiques.
  • La capacité à se mouvoir rapidement (escalier, course, levage de charge) est réduite de 30 à 50 % selon les études biomécaniques.

On ne parle pas ici d’être bodybuildé ou ultra-athlétique. On parle d’avoir un corps fonctionnel, mobile, endurant, fiable.

Être en surpoids, c’est augmenter ses vulnérabilités

Dans une logique de résilience, l’objectif est simple : réduire au maximum ses points de rupture.

Identifier ce qui pourrait nous mettre en danger, et travailler à le corriger ou le compenser.

Le surpoids, comme la dépendance à un médicament, le tabagisme, ou les addictions (y compris celle au sucre), est une vulnérabilité.

Et l’ignorer sous prétexte qu’on possède du matériel ou un plan B est une erreur stratégique majeure.

Une énergie qui s’épuise plus vite

En situation de stress ou de crise, ton corps est sollicité à fond : cardio, muscles, respiration, thermorégulation… Si tu es en surpoids, tu consommes plus d’oxygène, plus d’énergie, plus d’eau.

Tu fatigues plus vite. Tu transpires plus. Tu récupères plus lentement.

Et dans un monde où le confort s’écroule, le moindre effort devient un calvaire.

Note : Déjà lorsque vous êtes en bonne santé et un minimum sportif, vous savez comment c’est galère de récupérer après un effort intense et inhabituel !…

Moins de mobilité = moins de marge de manœuvre

Besoin de grimper un talus, de te faufiler dans un espace restreint, de porter un proche blessé ou de courir pour fuir un danger ? Ton poids devient un facteur limitant. Ton propre corps t’empêche de t’adapter.

Et dans les pires cas, tu deviens une charge pour les autres, les mettant potentiellement en danger (ta femme, tes enfants, ton mari, les personnes venues t’aider…)

Fragilité immunitaire accrue

Le surpoids chronique est associé à une inflammation de bas grade permanente.

Résultat : le système immunitaire est affaibli.

En cas d’épidémie, de blessure, d’intoxication alimentaire ou d’infection, ton corps encaisse moins bien. Il réagit plus lentement. Il met plus de temps à guérir.

Tu veux être prêt à affronter une pandémie ? Commence par avoir un corps capable d’y survivre sans hospitalisation.

Dépendance médicale silencieuse

Le surpoids est souvent associé à des traitements quotidiens : antihypertenseurs, antidiabétiques, anti-inflammatoires, somnifères…

En cas de rupture d’approvisionnement (pénurie, logistique bloquée), tu passes en mode “vulnérable” instantanément.

Le survivalisme, c’est aussi apprendre à sortir de ces dépendances, petit à petit, quand c’est possible.

D’autant que je doute, personnellement (et ça n’engage que moi), que le système actuel de santé sera le même dans 10, 15, 20, 40 ans.

En résumé ?

  • Tu portes en toi un facteur de risque constant.
  • Tu consommes plus et résistes moins.
  • Tu te déplaces moins bien et récupères plus lentement.
  • Tu dépends davantage du système médical pour tenir debout.

Et tout ça, dans une logique de survie, ça n’est pas tenable.

Et ça mérite d’être dit, même si ça dérange.

Copyright – Le Matin (2013)

Stop au survivalisme de façade !

Le problème aujourd’hui, c’est qu’une partie du “survivalisme” est devenu une vitrine.

Un look.

Une posture.

Un fond d’écran avec une Kalash, une barbe, des gants tactiques et un regard sombre. Ça attire des vues. Ça fait cliquer. Mais c’est du marketing, pas de la résilience.

Et au cœur de cette vitrine, il y a parfois un énorme angle mort : le corps qu’on oublie volontairement de montrer.

Ou qu’on assume sans jamais questionner.

On te parle d’EDC, de “base autonome durable”, de purificateur d’eau high-tech… mais on ne te parle jamais de l’essoufflement pour monter trois marches. Ni des apnées du sommeil. Ni des anti-inflammatoires à gogo.

Des gourous qui prêchent sans incarner

Des mecs à 120 kilos qui t’expliquent comment survivre à l’effondrement, à une pandémie, à un long trajet à pied en autonomie, à une rupture de la chaîne d’approvisionnement… alors qu’ils seraient les premiers à tomber en cas d’effort prolongé, de blessure, ou de privation alimentaire.

Ce n’est pas une attaque personnelle. C’est une incohérence.

Quand tu parles de résilience, tu dois l’incarner.

Ta vie est ton premier terrain d’expérimentation

Et si t’es pas capable de faire 5 km à pied sans douleurs articulaires ou sans t’arrêter pour reprendre ton souffle… désolé, mais t’es pas encore prêt. Peu importe la taille de ton stock de boîtes de conserve.

La surcompensation par le matériel

Le pire, c’est que cette façade est souvent entretenue par une fuite vers la consommation : plus de matos, plus d’armes, plus de gadgets.

On remplace la discipline physique par un achat compulsif.

Comme si posséder un filtre à eau de compétition effaçait une glycémie à 2,1 g/L…

C’est le syndrome du bunker obèse : tout est prévu, sauf l’essentiel : Toi-même.

L’image du mouvement en prend un coup

Résultat : le survivalisme est vu par beaucoup comme un club de zinzins parano, malades chroniques, planqués dans leur cave avec des packs de raviolis.

Pas comme une communauté de gens solides, disciplinés, prêts à encaisser, à agir, à aider. Et ça nuit gravement à la cause.

Quoi ? J’exagère ? C’est mon coup de gueule, j’ai le droit d’en faire un peu trop, non ?…

Donc on remet les pendules à l’heure :

  • Tu peux avoir un BOB ultra bien ficelé… mais si tu ne peux pas le porter, il sert à quoi ?
  • Tu peux avoir un plan d’évacuation… mais si tu ne peux pas courir 200 mètres, c’est un fantasme.
  • Tu peux avoir 6 mois de stock… mais si ton diabète t’oblige à consulter toutes les deux semaines, t’es dépendant du système que tu crois fuir.

Le vrai survivalisme commence par la cohérence entre ce que tu dis… et ce que tu vis.

Et d’ailleurs, ça vaut pour toute personne (y compris celles qui ne se considèrent pas prepper, survivaliste ou autonomiste) : on est ce que l’on fait, pas ce que l’on dit !

Ceci n’est PAS du prepping ou du survivalisme…. ceci est du COSPLAY de survivaliste. #ca-balance

Le VRAI survivalisme : discipline, santé, autonomie

Le vrai survivalisme, celui qui tient la route, il est souvent silencieux. Discret. Sans esbroufe.

Et surtout : il commence chaque matin dans la salle de bain ou dans la cuisine.

Pas besoin de se planquer dans un bunker. Pas besoin d’un treillis ou d’un sac à 800 €…

Le vrai prepper se lève, il fait du sport, il mange équilibré, il dort bien, il apprend, il anticipe, il réduit ses dépendances.

Il devient chaque jour un peu plus autonome, un peu plus résilient. Et ça, ça ne se voit pas en story Insta.

La discipline comme première arme

Faire du sport régulièrement, marcher, courir, porter, s’étirer, s’entraîner… ce n’est pas “bonus”, c’est fondamental.

La condition physique est une compétence de survie à part entière.

Et surtout, ça renforce tout le reste :

  • Un corps en forme = un mental plus solide
  • Une routine de sport = une discipline qui infuse partout
  • Un poids maîtrisé = moins de fatigue, moins de médocs, plus d’autonomie

Tu veux avoir une longueur d’avance ? Commence par suer un peu chaque jour.

Tu n’as pas besoin de devenir marathonien. Mais tu dois pouvoir bouger ton cul avec efficacité (putain, c’est beau cette phrase… on devrait en faire des tee-shirts !)

La santé commence dans l’assiette

Si ton placard de survie est mieux rempli que ton frigo, t’as raté un truc.

Bien manger, c’est survivre au quotidien.

C’est construire un système immunitaire solide, un métabolisme stable, une énergie durable. Et surtout : c’est résister à la tentation du confort immédiat.

Manger local, cuisiner soi-même, éviter l’ultra-transformé, perdre du poids sans régime miracle / débile (rayer la mention inutile) : voilà le vrai début de l’autonomie.

Le prepping, ce n’est pas “posséder”, c’est “maîtriser”

Ce n’est pas parce que tu as une pharmacie de guerre dans ton garage que tu es autonome. Ce n’est pas parce que tu as 200 kg de riz sous vide que tu es résilient.

Ce qui compte, c’est de réduire tes besoins.

Être en bonne santé, c’est consommer moins, dépendre moins, stocker plus utile.

Un survivaliste en bonne condition physique, c’est :

  • Moins de traitements à stocker
  • Moins de calories nécessaires pour fonctionner
  • Plus de capacité à aider, à porter, à marcher, à encaisser
  • Moins de risque de devenir une victime ou un fardeau

Et ça, c’est la base. C’est ce qui distingue ceux qui jouent à la survie… de ceux qui survivent pour de vrai.

PAS BIEN… BIIIIIENN…

Être en surpoids aujourd’hui… OK. Mais que fais-tu demain ?

On va être très clairs : oui, tu peux être en surpoids et commencer un chemin vers la résilience.

Oui, tu peux être obèse et survivaliste.

Oui, tu peux te préparer, te former, apprendre, avancer… si tu es lucide et prêt à évoluer.

Le problème, ce n’est pas d’être en surpoids. Le problème, c’est de rester dans le déni, de construire un fantasme de résilience sans remettre en question ce qui te rend vulnérable.

C’est de croire qu’un stock ou une arme va compenser ton incapacité à courir 500 mètres ou à porter ton sac.

Le surpoids, ce n’est pas une fatalité. C’est une situation. Qui peut évoluer. Qui demande du temps, de la discipline, du courage.

Et ça tombe bien : le survivalisme, c’est exactement ça.

Commence aujourd’hui, pas dans 6 mois

  • Marche 30 minutes par jour.
  • Fais 10 pompes, 10 squats, 10 abdos. Tous les jours. Sans faute.
  • Vire les plats tout prêts, diminue les sucres, apprends à cuisiner simple.
  • Prends RDV avec ton médecin pour un vrai bilan de santé.
  • Dors mieux. Bois plus d’eau. Bouge plus. Mange moins.

Ce n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas “tactique”. Mais c’est la base.

C’est ce qui fera la différence dans la vraie vie, pas dans une vidéo YouTube.

J’ai précisé qu’il n’y a pas besoin de matériel ou d’aller dans un endroit en particulier ?

Sois ton premier projet de résilience

Le survivalisme commence à l’intérieur.

Avant le sac. Avant le plan d’évacuation. Avant la radio à manivelle.

C’est une logique de long terme. Une cohérence entre ce que tu veux et ce que tu fais.

Ton corps est ton premier outil. Ton premier abri. Ton premier véhicule. Ta première ressource.

Ne le néglige pas. Ne l’excuse pas. Ne le masque pas derrière du matos.

Renforce-le. Tous les jours.

Maintenant, s vous voulez m’insulter, c’est dans les commentaires ! 😘

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