Si vous élevez des poules, vous savez que certaines races comme les poules rousses ou les Sussex peuvent pondre de 250 à 300 œufs par an.
Autant dire que la quantité de coquilles d’œufs peut vite devenir importante dès lors que vous avez deux à trois poules !
Alors que faire de ces coquilles qui sont essentiellement composées de calcium ?
Sachant que le calcium a son utilité dans la croissance des plantes…
Un petit tour sur internet me montre que d’autres jardiniers se sont posé la question. Et de nombreuses solutions de recyclage sont proposées.
J’en ai testé certaines pour vous…
- De quoi est composé une coquille d’œuf ?
- Les usages réels au jardin… et quelques théories peu convaincantes
- Faut-il les broyer ? Et si oui, comment ?
D’abord… Il y a quoi au juste dans une coquille d’œuf ?
En tant que cocon protecteur d’un potentiel embryon, la coquille d’œuf affiche une solidité à toute épreuve.
Elle peut même résister à une pression statique de 4 kg !
À part peut-être quand vos poules se battent pour pondre dans le même nid alors qu’elles disposent chacune de leur pondoir personnel !…
Évidemment, les œufs à la coquille un peu plus fragile se cassent. Manque de calcium dit-on !
Car le calcium est l’un des éléments qui composent une coquille.
En effet, dans une coquille qui pèse entre 5 et 6 g, on trouve 37,5 % de calcium. Plus d’un tiers !
Le reste ce sont d’autres minéraux comme le carbonate, le magnésium et le phosphore, sans oublier 2,4 % de protéines et 1,6 % d’eau.
Or le jardinier (un brin chimiste) sait à quel point le calcium est un élément nutritif pour les plantes, peut-être aussi important que le magnésium, le potassium et le phosphore.
De même, l’apport de calcium augmente le pH des sols trop acides (via le lait de chaux).
Donc, mettre des coquilles d’œufs dans son jardin pourrait être bénéfique dans le sol.
Au moins en théorie car difficile de trouver des études scientifiques pour le prouver !…
L’utilisation des coquilles d’œufs dans le jardin : Théorie vs Réalité
👍 Les coquilles pour fertiliser le sol
Le calcium est un nutriment que les plantes utilisent pour leur croissance. C’est plus exactement un macronutriment qui vient après l’azote, le phosphore et le potassium. Il aide à la formation des parois cellulaires d’une plante.
Donc, il peut être judicieux de verser des coquilles d’œufs broyées dans le sol pour nourrir les plantes qui y poussent.
Et en particulier celles qui ont des besoins en calcium importants comme les tomates, mais aussi les choux, les carottes, les radis, les haricots et les petits pois.
Par exemple, essayez de mettre, dans le trou de plantation de vos tomates, une petite poignée de coquilles d’œufs. Pour vraiment comparer n’en mettez que dans un trou sur trois.
Vous pouvez aussi incorporer les coquilles directement au sol pour l’enrichir.
À la condition de renouveler régulièrement cette opération pour qu’il y ait un réel bénéfice.
Les aromatiques d’origine méditerranéenne qui apprécient les sols calcaires (romarin, thym…) pourront aussi se trouver bien-aise de cet apport de calcium.
En revanche évitez de mettre vos coquilles au pied des plantes de terre de bruyère qui se complaisent dans les sols acides !
👎 Un rempart contre les limaces et les escargots
La simple évocation des petites bestioles vous hérisse le poil ? Vous suffoquez rien qu’à l’idée de découvrir, un beau matin de printemps, vos belles salades fraîchement repiquées intégralement dévorées ?
On lit partout (mais ça se raconte aussi dans les jardins) que les coquilles d’œufs seraient efficaces contre ces voraces gastéropodes…
Tout simplement car, particulièrement coupants, ces débris de coquilles gêneraient les limaces et les escargots dans leur déplacement.
Personnellement, j’ai un doute car le mucus qui recouvre le corps des limaces et des escargots est à la fois un lubrifiant et une colle.
Il leur permet de grimper mais aussi de ramper sur des surfaces irrégulières.
Et j’ai bien peur que les coquilles d’œufs les fassent doucement rire s’ils ont à leur portée de belles pousses bien tendres.
Là encore, l’expérience prime.
👎 Les coquilles d’œufs contre certaines maladies
Alors j’avoue que je suis encore plus dubitatif !…
On lit, sur certains blogs ou sites soi-disant experts en jardinage, que les coquilles d’œufs seraient efficaces contre la cloque du pêcher et la nécrose apicole.
Ou feraient fuir le ver du poireau !
Au-delà de la simple efficacité de ces recettes, c’est surtout les moyens d’application qui me questionnent :
- pendre des coquilles d’œufs non cuits et non lavées glissées dans un filet, aux branches d’un arbre fruitier en fleurs
- planter des coquilles d’œufs vides sur des piquets au milieu de la parcelle de poireaux
En revanche, si vous avez du temps à perdre, vous pouvez toujours essayer… et me faire une synthèse documentée.
👍 Des coquilles dans le compost
On a vu précédemment que le calcium permettait d’augmenter le pH d’un sol acide.
Il peut donc jouer un rôle dans le compost en équilibrant son pH.
En effet, des matières organiques comme le marc de café, mais aussi certains fruits, peuvent apporter trop d’acidité au compost. Ainsi, les coquilles d’œufs joueraient un rôle de régulateur.
Elles apportent aussi des minéraux comme le magnésium, certes à moindre dose, mais c’est mieux que rien !
👍 Retour à l’expéditeur des coquilles ?
De nombreux propriétaires de poulettes redonnent à leurs poules leurs coquilles.
En effet, une poule qui pond chaque jour (ou presque) a d’énormes besoins en calcium, essentiellement pendant la nuit, moment où la coquille se construit.
Ce calcium, les poules peuvent le trouver dans leur alimentation (si elle est parfaitement équilibrée).
Parfois, il peut arriver qu’une jeune pondeuse ou une poule un peu fatiguée pondent des œufs avec une coquille toute frêle.
C’est un signe de manque de calcium !
Donc, vous pouvez leur donner les coquilles de leurs propres œufs.
Avec le risque cependant qu’elles s’attaquent à leurs propres œufs (ou ceux de leurs copines) dans les nids… Tout dépend de la personnalité de vos poules !
Personnellement, je préfère leur donner des coquilles d’huîtres concassées dont elles se gavent le soir avant de rentrer au poulailler.
Comment les utiliser ? Broyées, c’est mieux !
Que vous incorporiez vos coquilles au sol ou au compost, mieux vaut les broyées finalement.
Car elles sont longues à se décomposer.
Donc la technique :
- Gardez vos coquilles quelques jours à l’air libre pour les faire sécher
- Écrasez-les au pilon ou au rouleau à pâtisser très grossièrement
- Finissez de les broyer dans un mixeur pour obtenir une poudre fine.
… et à vous de jouer !
