On va tout de suite calmer les ardeurs des plus ‘ricains d’entre nous : Non, un véhicule survivaliste (ou de prepper) n’est PAS un engin à la Mad Max. 😜
… mais choisir le bon véhicule n’est pas non plus juste une question de style ou de confort.
Cela nécessite quelques réflexions et c’est tout l’intérêt de ce guide.
Contrairement au citadin lambda qui hésite entre la dernière berline et un SUV pour aller au boulot, en se demandant laquelle des deux impressionnera le plus la voisine, il est ici question de mobilité en cas de crise, de réparabilité, de sécurité, et surtout, d’autonomie.
Spoiler : LE véhicule parfait pour tous les survivalistes n’existe pas. Désolé, pas de graal automobile ici.
Comme pour tout le reste, le bon choix dépend de votre situation personnelle, de votre environnement, de votre priorisation des risques et de vos moyens financiers.
Et on va tout de suite rappeler le plus important, peut-être : un « véhicule survivaliste » n’est pas un véhicule adapté en cas de telle ou telle catastrophe et/ou événement… mais bien un véhicule adapté à votre quotidien et vos contraintes logistiques au jour le jour.
Ce n’est qu’ensuite qu’on intègre des scénarios de crise ou d’imprévu, en ajoutant des fonctionnalités qui apportent un peu plus de résilience et de flexibilité.
Bon, comme je suis sympa, je vais vous aider à y voir plus clair…
- Thermique ou électrique ?
- Le low-tech, ou la simplicité mécanique
- Sécurité et discrétion : rester sous le radar
- Comparatifs des types de véhicules
- Facteur financier : prudence et résilience
- Préparer un kit de survie pour votre véhicule
- En conclusion : Mon avis
Thermique ou électrique ?
Commençons par le grand débat qu’on retrouve souvent sur les groupes Facebook et les forums : thermique ou électrique ?
C’est un peu comme le duel Pepsi vs Coca, il y a deux camps, et les avis sont bien tranchés…
Les véhicules thermiques
Dans le thermique, on a selon moi deux sous-catégories majeures :
- Les anciens modèles : Des véhicules conçus avant que l’électronique ne prenne le dessus. Ils sont généralement robustes, simples à entretenir et réparables avec un kit de base (des outils standards et, dans certains cas, un bon rouleau de duct tape et un serflex feront l’affaire #histoirevecue). Pas de capteurs électroniques qui tombent en panne ou de logiciels impossibles à dépanner sans l’ordinateur du constructeur. Pensez aux vieux Land Rover Defender, Toyota Land Cruiser, ou encore aux mythiques Lada Niva. Ce sont des véhicules low-tech, faits pour durer et résister aux conditions les plus rudes.
- Les nouveaux modèles thermiques : Ici, on entre dans une catégorie bien différente. Certes, ils sont performants, confortables, consomment parfois un peu moins, mais ils viennent avec un bémol majeur : l’électronique embarquée. Aujourd’hui, même les moteurs thermiques sont bardés de capteurs, de modules électroniques, et nécessitent des diagnostics via ordinateur pour la moindre réparation. Donc, en cas de panne sérieuse en plein milieu de nulle part, bonne chance pour les bricoler à l’ancienne. Sans parler du fait que la réparabilité dépend de l’accès à des pièces spécifiques, souvent rares et coûteuses hors des centres urbains.
Les véhicules électriques
Ils séduisent par leur promesse de discrétion (avantage indéniable pour éviter de se faire repérer) et de recharge à pas cher… Mais attention, comme toujours, ce type de véhicule a également ses limites bien spécifiques.
- Autonomie : La première question à se poser est celle de l’autonomie. Sauf quelques modèles (pas donnés), les véhicules électriques ne sont pas encore taillés pour les longues distances (encore moins en potentielle situation de crise). L’accès à des infrastructures de recharge est vital, et sans électricité, vous vous retrouvez avec un véhicule immobilisé. Si vous avez une installation solaire à domicile, c’est une option plus cohérente, mais même là, la recharge d’un véhicule électrique demande une infrastructure conséquente (hightech… donc dépendante d’un système global un minimum « fonctionnel »).
- Dépendance technologique : Les voitures électriques sont encore plus dépendantes des systèmes informatiques que les thermiques modernes. Si un composant électronique lâche, il est presque impossible de réparer soi-même sans équipement spécialisé. Et en cas de rupture des chaînes d’approvisionnement, obtenir des pièces pour un véhicule électrique pourrait devenir un vrai casse-tête (à minima).
Alors, au final… ?
Cela dépend de votre vision de l’avenir et d’où vous lisez ces lignes.
Pensez-vous que les risques de pénuries de carburant seront plus importants que ceux des coupures d’électricité ? Stockez-vous du carburant dans votre garage ? Préférez-vous payer plus cher chaque kilomètre, mais avoir la main sur la mécanique de votre destrier ? En cas de « grand soir », prévoyez-vous un voyage d’une traite de 800 kilomètres pour aller vous planquer dans les montagnes ? Avez-vous une centrale de panneaux solaires sur le toit de votre maison ?…
Bref, vous avez compris.
Le low-tech ou la simplicité mécanique
Dans le milieu du prepping, on considère généralement un véhicule sans électronique embarquée comme le Saint Graal.
Pourquoi ? Parce que plus il y a d’électronique, plus il y a de risques que ça casse… et plus c’est compliqué à réparer.
« Keep it simple, keep it stupid »
Les anciens véhicules thermiques, sont prisés pour leur robustesse et, le cas échéant, leur réparabilité.
Donc l’indépendance que cela vous procure.
Pas de capteurs, de vitres électriques, de systèmes électroniques complexes ou d’ordinateurs de bord qui tombent en panne à la première défaillance d’un capteur lambda… mais au contraire, de la bonne mécanique toute simple, comme on aime.
Si quelque chose casse, vous pouvez le remplacer avec des pièces facilement trouvables dans le monde entier (neuves ou d’occasion), souvent standardisées et interchangeables entre modèles, et le tout à moindre coût.
« Du négatif à dire sur les modèles low tech ? »
Ahhh, bah ça va être moins confort et en général, vous allez passer plus régulièrement à la pompe. Et puis, c’est tant mieux qu’elle soit réparable facilement, car il est probable que vous deviez lever le capot régulièrement. Enfin, côté performance et sécurité, on repassera.
On ne peut pas tout avoir. 😅
Sécurité et discrétion : rester sous le radar
Après l’homme gris, voici la voiture grise !…
Avoir un 4×4 camouflé et blindé façon Mad Max peut sembler cool, mais (je ne vous le cache pas), cela risque potentiellement d’attirer l’attention… or, ça n’est pas toujours (rarement, même) une bonne idée.
Un véhicule sobre, d’apparence banale et passe-partout, a bien plus de chances de se fondre dans le décor, et donc de moins attirer des regards indésirables.
C’est une réflexion valable au quotidien (cela évite les vols et effractions ; de la voiture, mais également du domicile devant lequel la voiture serait garée et qui laisserait supposer qu’il y a de la valeur à venir « ponctionner »), et en situation de crise.
Pour autant, cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas apporter quelques modifications pour renforcer la sécurité sans perdre en discrétion :
- Pare-buffles léger : Pour protéger l’avant de votre véhicule sans le transformer en bulldozer (évitez quand même ça sur le Kangoo, même si ça peut parfois être utile avec les cyclistes),
- Réservoir protégé : Pour limiter les risques de siphonnage ou de perforation.
- Système anti-démarrage : Simple mais efficace, ce type de système peut dissuader un vol sans encombrer votre véhicule de gadgets trop visibles.
- Pneus run-flat : Ces pneus vous permettent de continuer à rouler même après une crevaison. Pas besoin de s’arrêter immédiatement, ce qui peut être vital en situation de fuite ou dans des environnements hostiles. Ils offrent quelques dizaines de kilomètres de marge avant d’être complètement inutilisables.
- Vitres teintées anti-effraction : Elles permettent de protéger l’intérieur du véhicule (les objets ne sont pas visibles) tout en augmentant la sécurité grâce à des films résistants qui retardent la casse.
- Ampoule des phare LED : Beaucoup plus puissantes que les ampoules jaunes, un must.
- Autres dispositifs de sécurité : Alarme anti-vol, bloque-volant, traceur GPS… cela dépend évidemment de votre environnement !
L’idée ici est d’améliorer les capacités de votre véhicule tout en restant low-profile. Moins on se fait remarquer, mieux on se porte.
Tout-terrain ou grande capacité de chargement : quels sont vos besoins ?
Ici, la question cruciale est simple : de quel véhicule avez-vous l’utilité au quotidien ? Et ensuite, comment peut-on le rendre adapté aux potentielles situations de crise ?
| Type de véhicule | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|
| Moto (tout-terrain) | – Excellente agilité et mobilité, surtout en ville ou sur terrains accidentés – Faible consommation de carburant – Permet d’éviter les embouteillages – Facile à garer | – Capacité de chargement très limitée – Peu adaptée pour le transport de plusieurs personnes ou de gros matériel – Moins de protection en cas d’intempéries ou d’accidents |
| Citadine | – Faible coût d’achat et d’entretien – Facile à manœuvrer en milieu urbain – Bonne consommation pour les trajets quotidiens – Discrète, attire peu l’attention | – Capacité tout-terrain très limitée – Capacité de chargement restreinte, peu d’espace pour transporter du matériel en cas de besoin – Moins robuste pour les longs trajets |
| SUV compact | – Polyvalent : peut rouler en ville et sortir des routes classiques – Capacité de chargement moyenne, idéale pour un usage quotidien et des escapades – Confortable | – Moins performant qu’un 4×4 pur en tout-terrain – Consommation plus élevée qu’une citadine – Souvent équipé d’électronique, donc plus compliqué à réparer en autonomie |
| 4×4 classique | – Excellente performance en tout-terrain (chemins accidentés, montagnes, etc.) – Grande capacité de chargement – Robuste et fiable en conditions extrêmes | – Consommation de carburant élevée – Moins maniable en ville, difficile à garer – Entretien plus coûteux, surtout pour les modèles modernes bardés d’électronique |
| Break | – Bon compromis entre espace de chargement et confort Idéal pour les familles ou le transport de matériel – Meilleure consommation qu’un SUV ou un 4×4 | – Pas conçu pour le tout-terrain – Peut manquer de robustesse pour des usages intensifs hors route – Moins agile dans des environnements urbains ou encombrés |
| Van aménagé | – Grande capacité de chargement et possibilité de l’aménager pour plus d’autonomie (couchage, rangements, etc.) – Polyvalent pour le quotidien et les escapades | – Moins maniable en ville, encombrant à garer – Consommation élevée, surtout si chargé – Moins performant en tout-terrain |
| Camping-car | – Offre une autonomie longue durée : espace de vie, cuisine, toilettes. Idéal pour les déplacements prolongés ou pour servir de refuge temporaire | – Très encombrant et difficile à manœuvrer en milieu urbain ou en terrain accidenté – Consommation très élevée. Attire l’attention, donc moins discret |
Évidemment, il y aurait tellement d’autres choses à dire (je n’ai pas parlé du vélo, et c’est pourtant un sujet en zone urbaine dense)… d’ailleurs, je vous invite à compléter cette liste en commentaires ! 😉
Facteur financier : prudence et résilience
Le choix d’un véhicule survivaliste ne se limite pas à la technique : le budget est crucial.
Dans une logique d’autonomie et de résilience, éviter les dettes est primordial pour ne pas être pris à la gorge financièrement en cas de coup dur.
Je ne sais plus qui disait (mais j’y souscris) : « la bonne voiture, c’est celle qu’on ne paie pas chaque mois à la banque ».
Pour cela, quelques conseils :
- Optez pour un véhicule d’occasion bien entretenu plutôt qu’un modèle neuf et coûteux. Un véhicule ancien et fiable vous épargnera les mensualités de crédit et les réparations coûteuses liées aux pièces électroniques complexes des modèles récents.
- Les véhicules plus gros (4×4, vans) consomment plus de carburant, donc si vous roulez souvent, le coût d’utilisation sera plus élevé. Un véhicule plus simple sera également moins cher à assurer.
- Choisissez un modèle qui conserve bien sa valeur (ex. Land Cruiser), vous permettant de le revendre à bon prix si besoin, tout en évitant une grosse perte financière.
- Les voitures exotiques ou très spécifiques peuvent sembler attrayantes, mais en termes de revente ou de disponibilité des pièces, elles sont souvent un gouffre financier. Mieux vaut un modèle courant, robuste, et facilement revendable si nécessaire.
Et le kit EDV dans tout ça ?!
Même le meilleur véhicule ne sera pas suffisant si vous n’avez pas un kit de survie adapté à bord.
Que vous soyez bloqué en pleine campagne ou confronté à une urgence, il est essentiel de pouvoir compter sur le bon équipement.
Voici quelques éléments clés à garder dans votre véhicule :
- Outils de base (cric, clé en croix, pinces, ruban adhésif renforcé)
- Trousse de premiers secours
- Eau potable et quelques vivres non périssables
- Lampe torche, piles supplémentaires et gilet de signalisation
- Couverture de survie et vêtements de rechange
- ResQMe…
Je passe vite, car on a écrit un guide complet et détaillé pour le module d’urgence pour voiture.
En conclusion : le bon véhicule, c’est celui qui vous correspond…
En fin de compte, le véhicule survivaliste idéal n’existe pas, mais le véhicule adapté à votre quotidien et à vos scénarios de crise, lui, est bien réel.
Que vous optiez pour un 4×4 robuste (premiers Dacia Duster), une moto agile (un p’tit scrambler 125) ou un van aménagé, l’important est de choisir un véhicule qui correspond à vos besoins actuels, tout en intégrant la notion de résilience et de flexibilité face à l’imprévu.
Le bon choix, c’est celui qui vous offre à la fois mobilité, autonomie, et tranquillité d’esprit, sans vous mettre dans une situation financière compliquée.
À vous de faire les bons compromis pour être prêt à toute éventualité, sans sacrifier votre confort quotidien.
Alors… quel est votre choix ?
