C’est en forgeant qu’on devient forgeron !
Je me suis mis en tête de travailler le métal pour fabriquer mes propres outils de survie. C’est donc naturellement que j’ai commencé par l’outil de base de tous survivants, le couteau.
Après avoir cherché à droite à gauche sur des forums, après avoir discuté trempage détrampage avec Tom… Après avoir regardé 40 vidéos dans toutes les langues, je me suis enfin lancé.
Dimanche matin, sur une petite brocante de village, j’ai trouvé 4 limes en acier pour 2€.
Dès mon retour, j’ai commencé à dessiner la lame idéale, en m’inspirant des couteaux bushcraft un peu rustre que j’apprécie beaucoup.
Sans placer la barre trop haute pour le grand débutant que je suis, j’ai trouvé un compromis entre simplicité, robustesse et fonctionnalité…
Voici dons les différentes étapes de la forge d’un couteau dans une lime…
ÉTAPE 1 – DESIGN
Choisir et dessiner la forme finale du couteau.
J’ai souhaité un esprit bushcraft, brut, une lame large, un couteau simple et efficace.
ÉTAPE 2 – RECUIT
Ensuite, le recuit (porter le métal à haute t° qu’il devienne rouge cerise) et descente lente en température grâce à la cendre.
ÉTAPE 3 – USINAGE
Usinage de la lame à la disqueuse et au touret.
Cette étape demande une certaine minutie pour se rapprocher au plus près de son design initial.
Voici la lame avant et après usinage ; il reste du travail de finition mais l’âme du couteau est déjà là.
usinage de la lame après usinage de la lame
ÉTAPE 4 – NORMALISATION
Ce recuit de normalisation a pour but de réduire le stress de l’acier et d’affiner le grain.
Il suffit de chauffer l’acier à t° d’austénisation et de le laisser refroidir à l’air ambiant.
ÉTAPE 5 – TREMPE
Vient ensuite la trempe…
Je laisse la parole au coutelier artisanal Christophe LAP pour cette partie très délicate :
Voici la partie la plus délicate à réussir, mais l’avantage c’est qu’on peut la reconduire plusieurs fois. La température de trempe varie selon le taux de carbone, plus il sera élevé plus la température devra être basse. En gros pour un taux de 0,3 à 0,8 %, la température optimale sera de 800 à 850°C (rouge cerise), et pour un taux de supérieur la température sera comprise entre 750 et 800°C (rouge sombre). Il existe un petit truc pour découvrir la température idéale, quand l’acier cesse d’être magnétique il est prêt pour la trempe.
A ce stade la lame est très cassante, j’ai fait tomber un jour une lame trempée par terre, elle a explosé comme du verre. Il convient de la manipuler très prudemment. Il faut lui faire subir un revenu qui va certes atténuer la dureté, mais lui donner plus de souplesse. Il va falloir lire la température sur la surface du métal, il faut donc nettoyer la lame, ensuite il faut la chauffer de façon uniforme à même la braise ou sur une brique posée sur le foyer, seul le dos doit être en contact, afin que la chaleur monte vers le tranchant. C’est une étape très délicate, il faut regarder le métal chauffer et voir la couleur d’oxydation remonter vers le tranchant et quand ce dernier prend une couleur cuivrée, il faut tremper la lame dans de l’eau afin de fixer cette nouvelle structure. Et le tour est joué, vous pouvez passer aux finitions.
ÉTAPE 6 – POLISSAGE & FINITIONS
Avant la pose du manche et l’affûtage, étape de polissage et de finition.
J’ai utilisé une Dremel pour cette partie.
ÉTAPE 7 – COLLAGE DES PLAQUETTES
Les plaquettes du manche son collées à la colle époxy pour une meilleur tenue.
ÉTAPE 8 – FAÇONNAGE DU MANCHE
Une fois le manche collé et sec, le façonnage et les finitions.
ÉTAPE 9 – AFFÛTAGE
Pour affûter la lame, j’ai d’abord utilisé une meule à eau pour marquer le tranchant puis utilisé différents grammages d’abrasifs à l’eau pour obtenir une meilleur coupe.
ÉTAPE 10 – FINITIONS
Petites finitions et traitement du bois du manche. Le couteau est terminé !
Prochaine étape le fourreau, j’hésite entre kydex et cuir…
Vous m’aidez à lui trouver un nom? J’attends vos propositions dans les commentaires…
Pour aller plus loin, vous pouvez jetez un œil à notre article qui détaille les différentes étapes de la forge artisanale d’un couteau.
Alternative à la lime : une couteau forgé dans un câble
Ce forgeron fabrique un magnifique couteau avec comme matière première du câble.
Il utilise le principe du multicouche en travaillant directement la section de câble.
Le rendu étonnant nous fait penser à un acier damas.
Seconde alternative : Faire un couteau dans une lame de scie
Superbe vidéo qui nous propose de découvrir, étape par étape, la fabrication d’un couteau à partir d’une lame de scie…
16 commentaires
Alors il coupe bien ? 🙂
oui pas mal au bout du compte, surtout en prenant compte d’ou il vient 😀
Alors là chapeaux bas…Je suis vraiment impressionné.
merci 😉
Combien de temps ça prend pour faire le couteau ?
une bonne 12aine d’heures je pense…
Joli ! mais il va limer beaucoup moins bien maintenant…
La colle epoxy ça suffit pour le manche dans la durée ?!
oui je pense… les rivet ça solidifie l’ensemble… on verra à la longue!!!
Tres jolie, j’aime bien la gueule de la lame et l’idée de la lime est classe ^^
merci
Je lui ai trouvé un nom. Limopanic xD
J’ai trouvé un site vraiment pas mal ( en anglais ) où c’est expliqué comment faire un couteau de survie pour 10 cents..
http://www.m4040.com/Survival/10_Cent_Survival_Knife/10_Cent_Survival_Knife.htm
Il est superbe, moi qui suis fana’ des couteaux en touts types….tu forge autre chose sinon ? 🙂
non je n’ai pas trop de matos ni trop de temps!
pour l’etape2 le recuit, une fois la couleur (température) atteinte, tu laisses la lime dans les braises et tu laisses le feu s’éteindre pour la baisse de temperature progressive ou tu sors la lime des braises ?
tu laisses dans la braise en surveillant que ça ne chauffe pas trop au début, il faut éteindre ton apport d’air 😉