Comme tous les autres fleuves, la Seine est susceptible de déborder.
Une crue centennale est même inévitable selon l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Paris (IAU).
Dans cet article, on va vous présenter en détail ce « scénario catastrophe »…
- Une crue centennale : qu’est-ce que c’est ?
- Est-ce déjà arrivé à Paris ?
- Que se passerait-il aujourd’hui en cas de crue majeure à Paris ? (Vidéos 3D)
- Quelles sont les actions pour éviter la catastrophe ?
- Comment se préparer, individuellement, à une inondation d’une telle ampleur ?
Qu’est-ce qu’une crue centennale ?
Il s’agit, comme son nom l’indique, d’une crue majeure, soit une élévation anormalement élevée du niveau d’un cours d’eau, qui a 1 chance sur 100 (centennale) de se produire chaque année.
Autrement dit, il y a un pour cent de chance (ou plutôt risque), chaque année, de voir ce cours d’eau sortir de son lit pour venir empiéter sur ses rives… et plus.
En zone naturelle, cela ne pose pas de problème… mais en zone urbaine, particulièrement à Paris, c’est une toute autre histoire.
Les risques d’inondations des habitations et de ses habitants est alors très important.
Est-ce déjà arrivé à Paris et en Ile-de-France ?
Oui.
La dernière en date fut en 1910 : on naviguait alors en barque dans paris !
Donc, à toutes celles et ceux qui s’imaginent que ce type d’événement ne peut pas (ou ne peut plus) arriver, je suis désolé de briser vos rêves. C’est déjà arrivé, cela peut se reproduire et, selon les spécialistes, c’est même inévitable.
D’ailleurs, chaque année, on trouve de nombreux exemples similaires un peu partout dans le Pays et dans le monde. Paris ne sera pas l’exception.
Que se passerait-il aujourd’hui en cas de crue majeure à Paris ?
Plus d’un siècle après, si une telle inondation arrivait, deux territoires seraient particulièrement exposés : le Val-de-Marne et le nord des Hauts-de-Seine.
Aujourd’hui les dégâts seraient plus importants et plus impactant qu’au début du XXe.
En effet les infrastructures routières, mais aussi celles qui gèrent la production d’eau potable et d’électricité risqueraient d’être très fortement affectées, entrainant une potentielle catastrophe économique et sanitaire.
On estime à environ 435 000 habitations et 830 000 personnes exposées directement à cette inondation majeure de l’Île-de-France.
Voici ci-dessous une simulation 3D d’une crue centennale à Paris. Cette animation illustre les conséquences d’une inondation sur le territoire des bords de Seine en amont de Paris.
Et voici cette-fois les conséquences d’une inondation sur le territoire de la « Boucle de Gennevilliers » en aval de Paris.
Un tel scénario pourrait se produire lors d’une crue centennale, rendant insuffisantes les retenues des grands lacs de Seine. Les systèmes de protection le longs des berges seraient submergés.
Selon le journal Libération, la note sera sévère et certains dégât irrémédiables.
Dans notre monde moderne et équipé, la facture s’annonce sévère : 17 à 20 milliards de dégâts, sans compter les impacts indirects qui pourraient doubler la note.
435 000 logements seraient atteints. Il faudrait reloger des populations, dont nombre d’habitants du logement social car 20% du parc francilien est concerné par le risque inondation.
Puis, il faudrait réparer. Un édifice ayant pataugé 48 heures dans l’eau mettra dix-huit mois à sécher. »
Comment éviter la catastrophe ?
Conscients de la forte potentialité d’une telle inondation majeure, et de ses conséquences, les autorités publiques mettent régulièrement en place des plans d’actions.
Par exemple, s’est tenue en 2016 l’opération Sequana, qui fut un exercice de gestion de crise de grande ampleur, simulant une crue majeure en Ile-de-France.
Le principal risque naturel susceptible d’affecter l’Ile-de-France est celui d’une crue.
Il est assuré qu’un jour la Seine débordera de son lit, comme ce fut le cas en 1910.
La gestion de cet événement nécessitera l’engagement de moyens de grande envergure.
Une crue majeure est difficilement prévisible.
Devant un phénomène apparemment peu menaçant, tout l’enjeu est de maintenir pouvoirs publics, opérateurs et citoyens en veille, prêts à y faire face.
Une crue centennale de la Seine (une chance sur 100 de se produire chaque année), selon une récente étude de l’OCDE, une telle crue causerait 30 milliards d’euros de dommages matériels et aurait un impact sur la vie quotidienne de l’ensemble des franciliens.
Au delà de la question des moyens de sécurité civile qui seront déployés au moment où la crue surviendra, il s’agit également de préparer au mieux l’avant-crue (quelle planification ? quelle sensibilisation ?) et l’après crue (reprise de la vie économique, retour dans les lieux de vie, réhabilitation des réseaux).
En application de la loi de modernisation de la Sécurité Civile de 2004 et du Code de la Défense (art L 1324-1 et R 1324-1), l’entraînement à la gestion de crise est devenu une obligation. En 2010 déjà, la Zone de Défense et de Sécurité de Paris avait organisé l’exercice « En Seine 2010 », permettant de finaliser la disposition spécifique inondation alors en cours d’élaboration. Cette session d’exercices portait à la fois sur le rétablissement des secteurs d’activité (avec la participation d’une quarantaine d’entités représentant les principales fonctions socio-économiques) et sur le fonctionnement du Centre de Crise Zonal.
C’est avec le même objectif que, du 7 au 18 mars 2016, la Préfecture de Police organise un exercice de simulation de crue.
Baptisé EU Sequana 2016 , en lien avec le soutien apporté par l’Union européenne dans sa préparation et son financement, cet exercice simulera la montée des eaux de la Marne et de la Seine et leur débordement, entraînant des inondations.
L’objectif premier d’EU Sequana 2016 est de tester la coordination des acteurs de la gestion de crise. La chaîne de la prise de décision sera également testée dans son ensemble et des moyens seront déployés sur le terrain. Tous les niveaux de prise de décision seront sollicités :– L’Union européenne via son Mécanisme Européen de Protection Civile,
– Au niveau national le Centre Interministériel de Crise (CIC) piloté par le Ministère de l’Intérieur,
– Au niveau zonal, régional, et départemental l’ensemble des services de l’État, dont les préfectures concernées par le risque inondation qui activeront leur Centre Opérationnel Départemental (COD),
– Les Collectivités territoriales, et notamment les communes, ces dernières constituant le premier niveau (réponse immédiate) de gestion de crise,
Et de nombreux partenaires, établissements publics et privés, qui souhaitent tester leurs propres systèmes de prévention à l’occasion de Sequana.
Comment se préparer, individuellement, à une inondation d’une telle ampleur ?
Le fait que les autorités publiques soient conscientes des risques est une excellente chose.
Cependant, et comme vous le savez peut-être, on vous conseille sur NoPanic de ne pas tout miser sur les organisations publiques (ou privées) pour anticiper et se préparer aux risques.
C’est d’ailleurs la définition même du prepping.
Autrement dit, nous vous conseillons la lecture de ces deux articles :