Le tir à l’arc est une discipline fascinante.
Bien que je ne sois pas un expert, cela fait des années que je pratique et que je me perfectionne dans ce domaine.
Je ne prétends pas fabriquer des arcs ou des cordes, mais j’ai acquis quelques compétences, notamment en fabrication de flèches en bois, même si elles volent de manière inégale.
Dans cet article, je souhaite partager mon expérience d’archer, modeste certes, mais qui pourrait trouver un sens dans une approche survivaliste.
- Le tir à l’arc, une compétence survivaliste
- Le tir nature : immersion dans la pratique
- Matériel et techniques de tir à l’arc
- Les différents types d’arcs
- Flèches et pointes : comment bien choisir
- Conclusion : une discipline complète à découvrir
Le tir à l’arc, une compétence survivaliste
Imaginez une situation où les circuits de distribution alimentaire se sont effondrés.
Chasser devient alors une nécessité pour se nourrir.
Si les munitions deviennent rares et chères, un arc pourrait s’avérer une alternative viable.
Vous traquez un chevreuil dans une forêt proche de votre village. Après plusieurs heures, vous l’apercevez au loin. Vous prenez votre arc, tirez une première flèche, mais une bourrasque de vent la dévie légèrement.
L’animal est blessé.
Vous n’avez que quelques secondes pour ajuster votre angle de tir et lancer une nouvelle flèche avant qu’il ne prenne la fuite…
Ce scénario, bien que fictif, montre comment le tir à l’arc pourrait être utile dans un contexte de survie.
Le tir nature, en particulier, permet de s’entraîner dans des conditions réalistes.
Le tir nature : immersion dans la pratique
Pour ma part, j’ai découvert cette discipline il y a une quinzaine d’années, bien avant de m’intéresser au survivalisme.
Ce qui m’a attiré ? La beauté des arcs, l’élégance du tir, et probablement les films de capes et d’épée de mon enfance. Robin des Bois m’a toujours semblé plus impressionnant que John Rambo… même si, au final, les deux maîtrisent l’arc !
Je n’ai jamais envisagé de pratiquer le tir à l’arc en salle, à 18 mètres, à perfectionner posture et précision pour une flèche parfaite.
Nos collègues « ciblar » excellent dans cet exercice, mais ce n’était pas ce que je cherchais.
J’avais envie de nature, de marche en forêt, et l’idée de simuler un tir de chasse me semblait bien plus attrayante.
C’est pour cela que j’ai choisi de rejoindre un club de tir nature.
Qu’est-ce que le tir nature, exactement ?
Contrairement au tir à l’arc classique que l’on voit souvent à la télévision, où l’archer reste statique, le tir nature est un parcours itinérant.
Vous progressez à travers une forêt, d’une cible à l’autre, sur un total de 21 cibles.
Chaque cible (ou blason) représente un animal, avec deux zones distinctes : une zone « blessée », qui couvre la quasi-totalité de l’animal, et une zone « tuée » qui délimite l’espace où se situent les organes vitaux de la bête.
Il est intéressant de noter que, bien que le tir nature soit un entraînement à la chasse, très peu d’archers en clubs (environ 10 % chez nous) sont réellement chasseurs.
Deux flèches seulement !
L’archer tire deux flèches par cible.
La première rapporte plus de points que la seconde.
Quand vous tirez la deuxième flèche, vous savez que vous avez tiré trop haut ou trop bas et vous pouvez corriger votre tir, c’est pourquoi elle rapporte moins de points.
Pour ne pas vous faciliter le travail, vous n’allez pas tirer vos deux flèches du même endroit, sauf si vous êtes un enfant de moins de 15 ans.
Un système de piquet vous indique les pas de tir.
- Piquet jaune : une cible se trouve dans le périmètre (quand on fait un concours, personne ne connait la disposition des cibles. Tous les archers découvrent les blasons, les distances et les « obstacles » au dernier moment)
- Piquet rouge : 1er tir
- Piquet bleu : 2ème tir
- Piquet blanc : 1er et 2ème tir enfant
Pour corser l’histoire, à partir du moment où vous avez atteint le 1er piquet, vous avez 45 secondes pour tirer vos deux flèches.
Et oui… je suis d’accord, c’est trop facile !
Donc les cibles ne seront jamais à la même distance et les blasons ne sont jamais de la même taille. On tire de 5m à 40m. les cibles situées entre 5 et 10m ont une zone « tuée » assez petite et c’est un tir pas aussi facile qu’on pourrait le penser eu égard à la trajectoire d’une flèche.
Les cibles à 40m nécessitent de travailler un peu la balistique, sauf peut-être pour certains arcs à poulies.
Mais même à courte distance, il faut compenser : Quand une flèche sort de l’arc, elle commence par monter, avant de prendre sa trajectoire définitive. Donc quand vous tirez très près, il faut viser plus bas.
Calcul des points
Le maximum à atteindre est de 35 points par cible, soit 735 points au total pour un parcours.
Le nombre de point variera également en fonction de la zone touchée :
- 1ère flèche dans la zone tuée : 20 points – dans la zone blessé : 15 points
- 2ème flèche dans la zone tué : 15 points – dans la zone blessé : 10 points
- Note : ce décompte varie avec les cibles 3D (cf. image ci-dessous)
Personnellement, je frôle les 400 points, ce qui prouve que j’ai encore des progrès à faire !
Le tir nature se pratique également sur des cibles 3D, ce sui rend le tir encore plus réaliste… et plus cassant pour vos flèches, puisque rien n’arrête leur course si vous ratez.
Quid du parcours ?
Le parcours peut être plus ou moins long, plus ou moins accidenté, avec plus ou moins de relief.
Si vous avez de la chance comme moi, vous évoluez dans une petite forêt alternant décente et montée.
Matériel et techniques de tir à l’arc
Le tir nature requiert un matériel adapté et des compétences spécifiques.
Comme précisé, les cibles sont situées à des distances variables, allant de 5 à 40 mètres, ce qui oblige l’archer à ajuster sa visée.
Par exemple, les cibles proches nécessitent de viser plus bas, car une flèche monte légèrement avant de descendre vers sa trajectoire finale.
L’un des premiers exercices consiste donc à trouver son « point zéro », c’est-à-dire la distance à laquelle la flèche atteint exactement le point visé sans modification de la trajectoire.
Une fois ce point maîtrisé, il est plus facile d’ajuster son tir en fonction de la distance.
Les différents types d’arcs
On mesure leur puissance en livre et leur taille en pouces : merci les anglais…
Le Bare Bow (arc nu)
C’est la plupart du temps l’arc d’initiation par excellence, mais il peut devenir votre arme de prédilection.
J’ai la chance de côtoyer un excellent tireur au bare bow qui vous met toutes ses flèches dans un cercle de quelques centimètres à 40 m.
Les tireurs visent avec la pointe de la flèche et descende ou monte les doigts qui tirent la corde en fonction de la distance.
Plus la cible est proche, plus il descende le long de la corde, plus elle est éloigné plus ils se rapprochent du point d’encoche de la flèche sur la corde. on appelle cette technique le pianotage.
Les arcs traditionnels
Pour moi, c’est l’arc par excellence, celui des films de mon enfance, mais c’est également une arme difficile à maitriser.
La plupart des arcs d’initiation font grand max une trentaine de livres, et les long bow commencent à 30 livres.
Il est donc difficile de maintenir sa visée et on parle alors de tir instinctif.
On bande l’arc et on lâche la flèche à peine arrivée à la tension maximale
Les arcs droits en lamellé collé sont relativement abordable (prix de départ aux alentours de 200€). Les arc droit fait d’une véritable branche sont plus beaux mais nettement plus chers.
Au moyen âge, il n’était pas rare de voir des arcs de 120 livres, je ne vous raconte pas la musculature des archers.
Le Recurve (arc recourbé)
Personnellement, j’utilise un arc recurve de 50 livres.
Ce sont des arcs plus courts, plus nerveux que les long bow.
Il en existe de nombreux modèles monobloc ou démontables, ce qui est le cas pour le mien. Ça facilite le transport et la discrétion.
50 livres ça ne permet pas une visée prolongée, on tire à l’instinct, les deux yeux ouverts, le corps fait le reste.
L’arc à poulies
Tirer sur la corde au début est assez dur, or les poulies prennent ensuite le relais ce qui permet de maintenir la visée plusieurs minutes d’affilée.
Leur puissance en décuplée et le tir est quasiment droit quel que soit la distance.
Les poulies peuvent être ronde ou désaxée, il y en a aussi pour tous les goûts.
Certains sont équipés de viseurs couplés à une visette insérée dans la corde. J’ai vu deux jeunes du club se tirer la bourre à 50m et ficher leurs flèches dans l’équivalent d’une balle de tennis.
Même s’il y a des puristes, ces arcs à poulie sont très utilisés pour la chasse, ils permettent d’avoir un tir précis à plus grande distance.
Flèches et pointes : comment bien choisir ?
Les flèches se déclinent en bois, en fibre de carbone ou en aluminium, avec des pointes adaptées à chaque usage.
Le spin de la flèche, c’est-à-dire sa capacité à se déformer sous la poussée de la corde, est crucial pour assurer une trajectoire précise. Une mauvaise adaptation du spin peut avoir des conséquences néfastes, y compris sur la sécurité.
La vidéo ci-dessous vous montre ce qu’on appelle le paradoxe de l’archer, et comment négliger ce spin peut s’avérer dangereux.
L’allonge est également un élément clé pour choisir ses flèches et son arc.
Elle se mesure en fonction de la taille de l’archer et permet de définir la longueur optimale des flèches.
La bonne allonge vous permettra d’être plus stable au niveau de la visée, d’effectuer de meilleures décoches et une plus grande facilité à effectuer des tirs en position difficile (mirador, assis, etc).
En position debout, les mains en croix (bras bien perpendiculaires au corps), adossé à un mur, mesurer la distance entre chaque main à partir du majeur. Ensuite, diviser cette mesure par 2.5. Puis par 2.54 pour transformer les cm en pouces.
Cela vous donnera votre allonge de base pour choisir votre prochain arc et couper vos flèches à la bonne distance.
Inutile d’alourdir vos flèches avec de la matière inutile
En ce qui concerne les pointes, il y en a pour tous les usages.
Certaines sont en forme de lame tranchantes, bi lame, tri lame… pour occasionner le maximum de dégâts et abréger la fin.
D’autres sont destinée à la pêche avec de petits ardillons qui se déploient une fois qu’ils ont traversé le poisson, et d’autres encore sont équipées de petits crochets sur les cotés pour éviter que la flèche ne ripe et ricoche les plumes du petit gibier.
Les pointes d’entrainement sont de simples ogives qui s’enchâssent dans ou sur le fut de la flèche.
Conclusion : une discipline complète à découvrir
Le tir nature est une discipline exigeante, mais très enrichissante.
Que vous soyez survivaliste ou simple passionné, cette pratique vous permet de développer de nombreuses compétences, de la précision au contrôle de soi, tout en vous immergeant dans un environnement naturel.
Si vous avez lu jusqu’ici, il est peut-être temps de rejoindre un club de tir à l’arc nature.
Les possibilités sont nombreuses et l’expérience toujours unique.
Archers, je vous salue !