Votre couteau ouvert, la lame doit rester un minimum en position.
Comment ? Une multitude de systèmes existent, offrant des degrés divers de verrouillage.
Impossible de les hiérarchiser : le choix d’un système plutôt qu’un autre dépendra de vos goûts et de votre utilisation du couteau.
Voici ci-dessous les systèmes de blocage de lame, parmi les plus courants :
- Deux clous
- Piémontais
- Slip-joints
- Lock-back
- Virole
- Liner-lock
- Frame-lock
- Axis-lock
- A palme
- Par bélière
- E-lock
- Par magnétisme
- Compression lock
De nombreuses variantes existent (parfois pour détourner un brevet), et certains artisans se sont fait une spécialité de créer des systèmes novateurs (parmi eux, signalons Alain Descy ou Eric Parmentier).
Deux clous
Il s’agit d’un système par friction : c’est uniquement le frottement de la lame contre les platines du manche qui maintient le couteau en position ouverte.
Pourquoi « deux clous » ? Un clou pour l’axe de la lame, un autre sur lequel vient buter le talon.
Digne représentant de la grande famille des deux-clous : le « Capucin ».
A noter : sur certains couteaux à friction modernes, le pivot de la lame n’est pas un rivet, mais une vis: il est alors plus facile de resserrer l’axe pour ajuster la friction désirée, ou rattraper un jeu.
Piémontais
Ici, le talon de la lame se prolonge par une excroissance, la lentille (ou loupe), qui vient s’appuyer en position ouverte sur le dos du manche.
La friction n’est plus seule à assurer le maintient de la lame : couteau en main, le pouce vient naturellement appuyer sur la lentille.
Appelés également Vernantins, du nom d’une ville du Piémont, ces couteaux sont loin d’être typiquement italiens.
Le très intéressant site Armes à feu, objets de traite et armes blanches en Nouvelle-France décrit le piémontais comme LE couteau typique de nos ancêtres français du XVII ème siècle.
Par ailleurs, le principe du piémontais se retrouve sur les higonokamis, petits couteaux pliants japonais dont le manche est en tôle pliée.
Une remarque en passant : la présence d’une lentille n’indique pas nécessairement que vous êtes en présence d’un système piémontais. Dans certains cas, la lentille ne sert qu’à ouvrir le couteau plus facilement. Vous trouverez ainsi des « faux piémontais » (sans jugement de valeur) qui sont en fait des deux-clous ou des liner-locks (voir plus loin).
Slip-joints : crans plats et crans forcés
Un ressort placé entre les platines, logé dans la partie supérieure du manche, vient appuyer sur le talon de la lame.
C’est le système que tout le monde connait, pour équiper la plupart des couteaux régionaux français (Laguiole, Sauveterre…), les « SAK » (Swiss Army Knives, les couteaux suisses fabriqués par Victorinox et Wenger), mais aussi des petits pliants traditionnels américains (les « slip-joints »).
Une pression sur le dos de la lame suffit à replier le couteau, qui n’est donc jamais réellement verrouillé.
Sur un cran forcé, l’extrémité du ressort en contact avec le talon comporte une encoche pour mieux accrocher la lame, alors que le cran plat… Est plat.
A l’usage, rien ne différencie vraiment ces deux types de slip-joints.
Couteaux à pompe (lock-back)
La partie supérieure du talon est crochetée par une tige métallique insérée entre les platines, dans la partie supérieure ; la lame est ainsi complètement verrouillée.
Pour la libérer, il faut actionner un ressort, placé sur le dos (pompe « avant ») ou en arrière (pompe « arrière ») du manche, qui libère la tige de blocage.
Ce système a fait en son temps le succès d’un couteau comme le Buck 110. On le trouve fréquemment sur des pliants typés « chasse », et également sur quelques modèles phare de la marque Spyderco.
Virole
Le verrouillage est assuré par une virole tournante.
C’est le système de nos bons vieux Opinel ou des Nontron traditionnels.
Couteaux à « platine-verrou »
Liner-lock
Sur un liner-lock, une des platines est découpée et fait office de ressort. Elle se rabat vers l’intérieur des platines quand le couteau est ouvert, et fait pression sur la partie inférieure du talon.
On déverrouille le tout en désengageant le liner du pouce.
Frame-lock
Le principe est le même, sauf que sur un frame-lock (appelé aussi integral-lock chez certains fabricants), on ne peut plus vraiment parler de platine… Le manche tout entier est en métal.
Et c’est donc toute une partie découpée du manche qui fait office de liner.
Le blocage est ainsi sensé offrir plus de robustesse que sur un liner-lock.
Il est parfois difficile de distinguer un liner d’un frame-lock, quand le manche de ce dernier est recouvert de plaquettes ou d’inserts.
Ce système est sur le papier un des plus simples et des plus fiables qui soient.
On le retrouve sur des pliants à manche en acier ou en aluminium, mais au dire des spécialistes, rien ne vaut le titane, métal souple et léger.
On a affaire alors à des couteaux de poche haut de gamme, tels que le mythique Sebenza (Chris Reeve), l’Alias (Bradley), le Lochsa, ou le mini-Skirmish (Benchmade).
Note pour les gauchers : liner et frame ne sont pas des systèmes ambidextres.
Axis-lock
Sous cette dénomination, l’axis-lock est sensé n’équiper que des couteaux de la marque Benchmade, mais on trouve des systèmes comparables sous d’autres noms.
Le principe : en position ouverte, le talon est bloqué vers l’arrière par une butée, et un « deuxième axe » mobile vient se placer de manière à empêcher la lame de basculer vers l’avant.
Pour certains, il s’agit DU meilleur système du marché : ambidextre, souple (quasiment aucun frottement à l’ouverture de la lame), rassurant (à la fermeture de la lame, aucun doigt ne se trouve sur sa trajectoire), et solide : ce système comporte un ressort, mais ce n’est pas lui qui supporte les forces exercées sur la lame.
Systèmes divers
Les couteaux à palme
La palme est un ressort plat qui enveloppe le dos du manche, dans lequel le talon de la lame vient se crocheter.
Pour déverrouiller le couteau, il suffit de soulever la palme, généralement à l’aide d’un anneau.
De nombreux couteaux à manche de corne étaient dotés d’une palme. Mongin, entre autres, perpétue aujourd’hui la tradition.
Blocage par « bélière »
Une bélière fixée à l’avant du manche vient crocheter une encoche pratiquée sur le dos de la lame.
On voit ce système sur certains couteaux de chez Farol, ou sur le « Gourmand » d’Eric Parmentier.
L’e-lock
Il est présent sur quelques couteaux de la marque CRKT (Columbia River Knives and Tools).
Comme pour l’axis-lock, une pièce vient bloquer l’arrière du talon. Mais il s’agit d’une tige sur ressort placée le long d’une des platine.
Systèmes par magnétisme
Un aimant retient la lame contre la butée d’arrêt en position ouverte.
Ce système, paraît-il, retient la lame beaucoup moins bien que le ressort d’un slip-joint.
Compression lock
Utilisé sur certains couteaux de la marque Spyderco, le « compression lock » a l’air d’un liner-lock qui bloquerait la partie supérieure du talon au lieu de la partie inférieure.
La tige de métal vient en outre se coincer contre la butée d’arrêt, sécurité supplémentaire contre un déverrouillage intempestif.
La liste ci-dessus n’est pas exhaustive.
Et vous, quel est votre système préféré ?