Seau de Survie 7 jours : j’ai testé, voici mon retour d’expérience

de Sven
Publié le : Dernière mise à jour le

Beaucoup de sites en ligne, dont Lyophilisé & Co, proposent des kits et des seaux de survie.

Plus exactement, ce sont des packs qui se veulent « tout inclus », avec des rations alimentaires et parfois des compléments ou accessoires (réchaud, allumettes, tablettes de purification d’eau, mouchoirs, eau, etc.).

Il en existe pour différentes durées (un repas, 12h, 24h, 72h, 7 jours…) et pour tous les régimes (végétarien inclus).

L’intérêt de ces packs réside dans leur date limite de consommation : généralement entre 2 et 10 ans.

Pour faire simple : on stocke ces kits à son domicile, dans la voiture, dans son Bug out Bag ou son EDC… et on ne le sort qu’en situation d’urgence, voire de survie.

Du coup, et fort heureusement, rares sont ceux qui ont pu tester réellement ces kits en situation réelle : Qu’est-ce que ça vaut ? Est-ce réellement complet ? Sinon, avec quoi complémenter ?…

Or, vous le savez : chez NoPanic, on aime bien tester « pour de vrai ».

Les conditions du test : en situation réelle !

Un seau de survie, comme son nom l’indique, est normalement ouvert et consommé en situation d’extrême urgence, voire de survie.

C’est à dire ?

Vous êtes en week-end dans votre chalet à la montagne et vous vous retrouvez bloqués par une tempête de neige. Vous tombez en panne de voiture dans un coin perdu, la nuit. A bord d’un bateau en situation de dérive, voire de naufrage (vous mettez le seau en fond de cale, toujours là au besoin). Lors d’une crise pandémique importante qui vous empêche de sortir de chez vous. Lors d’une catastrophe naturelle (ouragan, incendie, cyclone, inondation…). Lors d’une crise sociale ou géopolitique (conflit armé, attentat…). etc. etc.

Pour tous ces cas et des centaines d’autres, avoir un kit de survie peut vous sauver la vie.

Du coup, comment puis-je reproduire ces conditions ?

Accessoirement, et idéalement, sans me mettre volontairement en danger : ça n’est pas l’idée !

Du coup, voici la règle du jeu : Je vais consommer UNIQUEMENT ce qui est dans le seau, durant une semaine.

Aucun autre apport alimentaire.

Objectif ? Savoir si c’est réellement suffisant et viable.

Présentation du seau de survie

Le seau que j’ai testé durant ces 7 jours (168 heures) est le « SOS Food Supply » de chez « Tactical Foodpack ».

C’est un gros seau orange fluo qui fait 40x29x28cm / 3,5 kilos (facile à stocker et à empiler), et qui contient 21 repas lyophilisés.

Il y a 7 petits-déjeuners :

  • 3 x Riz au lait aux framboises
  • 2 x Flocons d’avoine à la pomme
  • 2 x Petit-déjeuner méditerranéen – Shakshuka

14 repas :

  • 3 x Soupe aux nouilles épicées
  • 3 x Pâtes à la bolognaise
  • 3 x Purée de pommes de terre et bacon
  • 3 x Riz et poulet
  • 2 x Potée de sarrasin à la dinde

Et à cela s’ajoute 4 « accessoires » :

  • 10 x comprimés purificateurs d’eau
  • 1 x Boite d’allumettes
  • 1 x Cuillère
  • 1 x réchaud « Tactical Fire Pot »

A priori, on a tout ce qu’il faut, mais il n’y a pas de rab’ !…

PS : Il s’agit là d’un seau « with meat » (avec viande), mais il existe également des seaux végétariens (wok de nouilles aux légumes, soupe de betteraves et feta, lentilles à la marocaine, etc.)

Coté calories ?

C’est évidemment l’une des premières choses qu’on regarde.

Pour rappel, on considère qu’il faut environ 2 500 kcal par jour pour un homme et 2000 kcal pour une femme.

C’est une donnée qui varie tout de même pas mal en fonction du genre, du poids, de l’âge, de la taille, de l’activité sportive ou encore du métabolisme.

Ici, le seau de survie nous propose une moyenne de 1500kcal par jour.

On est donc très en dessous de ce qui est recommandé…

Là, deux pensées complémentaires, mais contradictoires, me viennent immédiatement à l’esprit :

  1. On est en situation de survie. 1500kcal, c’est mieux que 0kcal. Si on maigrit, ça n’est pas dramatique…
  2. On est en situation de survie. Potentiellement, on va avoir besoin de faire de gros efforts. Avoir un apport de seulement 1500kcal, c’est potentiellement dangereux.

Comme toujours, vous devez donc réfléchir à VOS besoins et à VOS risques, afin de mieux cibler la nécessité (ou non) de complémenter ce type de seau.

Par exemple, si c’est un stockage (et une situation d’urgence) à domicile, il est probable que vos placards ne soient pas totalement vides… et vous pouvez donc augmenter l’apport nutritionnel journalier.

Durée de vie ?

La durée de vie officielle est de 8 ans.

Maintenant, entre nous, c’est du lyophilisé conditionné dans un seau étanche : après 8 ans, je pense que ça le fait également très bien.

7 jours de tests

Le test a débuté le lundi matin et s’est donc terminé un dimanche soir.

21 repas. Uniquement le contenu du seau. Aucun écart.

Ouverture du seau

Le seau est plein ! Léger, mais plein.

Chaque sachet est emballé séparément et les accessoires (pastilles, réchaud et allumettes) sont également dans un sachet sous vide : pas de risque que ça prenne l’eau ou que ça s’abîme avec le temps.

Bref, rien à signaler de ce côté là : c’est bien pensé.

On est lundi matin, j’ai faim : go tester le premier plat…

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Les plats lyophilisés

Comme on peut le voir à la liste que j’ai pu donner plus haut, on va manger plusieurs fois les mêmes plats.

Je me suis donc un minimum organisé pour séparer de quelques jours les mêmes plats, tout en essayant de respecter les 1500 kcal mini’ par jour.

Car oui, tous les plats ne se valent pas en apports nutritionnels : il faut donc faire quelques additions.

J’ai débuté ce lundi matin par une Shakshuka, un p’tit déjeuner méditerranéen (436kcal) : riz, pois chiches, œufs, tomates, poivrons.

La préparation ?

C’est lyophilisé. Donc, pour rappel, les aliments ont été congelés puis déshydratés, afin d’en extraire l’eau. L’idée est donc de réhydrater tout ça.

Au dos de chaque plat, on a la consigne : combien de centilitres d’eau chaude il faut rajouter et combien de temps il faut attendre.

Ça varie en fonction des plats, mais c’est entre 200 et 400ml… et entre 7 et 9 minutes.

Donc c’est facile et rapide à préparer.

Note : il faut tout de même avoir de quoi doser les ml d’eau à ajouter… au risque de manger fréquemment de la soupe.
Note 2 : pensez bien aussi à virer le sachet absorbeur d’oxygène, même si vous avez vraiment faim, hein !…

Côté ingrédients ?

Un point fort de Tactical Foodpack, c’est leurs recettes.

Ils mettent en avant le « vrai goût des aliments » et des « ingrédients 100% naturels ».

Et c’est vrai que lorsqu’on regarde la liste des ingrédients, il y a rien à dire : pas de produits chimiques, de conservateurs et cie. On est sur des recettes avec des ingrédients naturels (pas BIO, par contre, à ma connaissance).

La dégustation ?

Je vais être sincère : j’ai aimé les 8 recettes, sans exception.

Évidemment, j’ai quand même mes préférences :

  • Côté p’tit déj’, mention spéciale au riz au lait et aux flocons d’avoine. Je les adore et pense en prendre pour de futures sorties outdoor. J’ai été moins friand des pois chiches de la Shakshuka au petit déjeuner.
  • En repas, mon TOP3 va à la potée au sarrasin, à la purée de pommes de terre et bacon, et aux nouilles épicées. Mais encore une fois, j’ai mangé les autres recettes avec appétit.

Il y a tout de même un point à relever lorsqu’on ne mange QUE ça durant une semaine : la mâche.

Il n’y en a pas.

Un plat lyophilisé, une fois réhydraté, ça conserve un côté « bouillie » ou « purée ». Ça a rarement de gros morceaux croquants ou d’aliment qui donne un sentiment de densité au plat.

Ça peut déstabiliser un peu et sur un mois ou plus, ça peut franchement déranger.

Mis cela de côté, chaque plat sent très bon et est agréablement relevé en épices.

Les emballages ?

Ils sont parfaits… à la condition près qu’ils n’ont pas l’air de pouvoir être recyclés.

Du coup, ça fait un peu de déchets.

Mais lors d’une situation d’urgence, ça n’est sans doute pas la priorité du moment…

La cuillère

Allez, je vous en parle vite fait : je craignais que ça soit une cuillère qui se casse en deux-deux et je l’ai donc volontairement utilisée tout le long du test.

Non seulement elle a parfaitement tenue, et en prime elle va rejoindre mon EDC.

PS : le simple fait qu’on vous donne une cuillère pour manger vos plats vous donne une bonne idée de la fameuse texture de vos plats (cf. mon commentaire plus haut).

Le réchaud

Allez, je vais le dire : c’est à mon sens le point noir de ce kit de survie.

Tout d’abord, ce réchaud est donné pour 10 plats uniquement.

Or, pour rappel, on a 21 plats à chauffer. Du coup, on fait comment pour les 11 autres ?…

Pour vous, j’ai évidemment testé de manger deux plats (un p’tit déj’ et un repas) réhydraté avec de l’eau froide… et bien, je ne conseille pas. C’est comestible, et donc possible, mais ça n’est vraiment pas agréable.

Autrement dit, il faut idéalement compléter ce kit avec un autre réchaud (ou avoir de quoi faire un feu de camp… ou un barbecue, selon où vous êtes).

Ensuite, ça reste un réchaud de survie.

C’est une petite boite contenant du gel à base de bioéthanol, donc pas de cendre, pas de fumée, pas de déchet.

Je l’ai testé à deux reprises :

  1. une fois en extérieur, sous léger vent, et il s’éteignait non-stop.
  2. une fois en intérieur, cette fois sans aucun problème. Il m’a fallu 3/4 minutes pour faire bouillir l’eau dans mon plat.

Autrement dit, ça chauffe très bien… mais à condition que ça reste allumé (il faut créer les conditions pour).

Note : il faut également prendre soin de laisser un espace suffisant entre le réchaud et le plat, au risque d’étouffer rapidement la flamme.

En conclusion, ce réchaud seul ne suffit pas pour ce seau. Il faut complémenter avec d’autres moyens de chauffe.

Les pastilles purificatrices

Nous avons ici 10 pastilles purificatrices d’eau, de marque Aquatabs, données pour 1L d’eau chacune.

Une pastille, c’est top : ça purifie l’eau, c’est facile à stocker, à manipuler, à utiliser, ça ne requiert rien d’autre que de l’eau et un contenant, c’est pas cher…

Mais 10L d’eau purifiée, ça fait un poil court : 1,43 litres par jour.

Bien entendu, ça couvre le besoin des repas (à raison de 300ml d’eau en moyenne et de 21 repas, cela nous fait un besoin total de 6,3 litres)… mais pas les besoins quotidiens réels (surtout si activité ou météo caliente).

Comme pour les 1500kcal, on est là vraiment sur des minimums vitaux.

FAQ : Je réponds à vos questions

J’ai répondu à pas mal de questions et commentaires sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur la page Facebook de NoPanic et par MP…

… et voici donc le top des questions / réponses.

« Alors… tu as eu faim ? »

Oui.

On ne va pas se mentir : 1500kcal ne nourrit pas son homme.

La petite faim de 16h30 était la plus présente, de même que le soir, 2-3 heures après avoir diné.

Malgré tout, je tiens à noter que j’avais un sentiment de satiété après chaque repas. La faim arrivait généralement plus tard…

Le meilleur moyen de lutter contre : avoir la tête bien occupée et ne SURTOUT PAS voir quelqu’un manger à côté de soit.

« Tu as été très actif durant la semaine ? »

C’est une bonne question car on ne réagit pas de la même manière (et ne crame pas la même énergie) si on reste assis derrière une chaise de bureau, ou si on bosse sur un chantier.

J’ai pu expérimenter les deux puisque du lundi au mercredi, j’étais plutôt sur des activités physiques calmes… et le jeudi-vendredi sur mon chantier d’auto-construction.

Étonnamment, j’ai d’ailleurs eu moins faim lors de cette seconde partie de la semaine : le corps s’est-il habitué à l’apport calorique moindre ? Étais-je plus occupé et donc moins de temps à consacrer à ma potentielle « faim » ? Je ne saurai pas dire…

« Si tu devais dire TON plat préféré » ?

En sucré, le riz au lait framboises.

En salé, la soupe épicée (et la purée bacon quand j’avais envie de bien me caler).

« C’était quoi le plus difficile ? »

Les habitudes alimentaires.

On est habitué de consommer certains types d’aliments… et là, on est nécessairement limités.

Le pire, lors de ce genre de test, c’est que les personnes autour de vous n’y sont pas soumis… donc eux, mangent tout types d’aliments qui vont vous manquer plus vite que vous ne l’imaginiez. #fromage

En situation de survie, on est à priori tous soumis à un même régime, donc cette difficulté sera moindre.

A ce moment là, et sur la durée, le plus dur sera sans doute le manque de fruits et de légumes frais.

« T’es pas tombé malade ? »

C’est une question qui est revenue à plusieurs reprises : on s’est inquiété pour mon système digestif.

Il vous en remercie !

Et bien non, aucun souci ou changement significatif de ce côté là.

Pour rappel, les ingrédients sont naturels, les recettes sont saines… c’est simplement lyophilisé. Bref, todo bene.

« T’as perdu du poids ? »

Oui.

J’ai perdu un bon kilo sur une semaine.

Je me suis empressé, la semaine suivante, à le retrouver.

Et pour ne rien vous cacher, le dimanche soir, après mon dernier repas… je me suis autorisé un (gros) bout de fromage !

Seau de Survie 7 jours : j'ai testé, voici mon retour d'expérience

En conclusion : mon avis sur les seaux et autres kits de survie

Ces kits alimentaires de survie ne sont généralement pas donnés, mais je considère qu’ils les valent.

Bien entendu, ils permettent de subvenir aux minimums vitaux. Mais finalement, c’est principalement ça qu’on leurs demande.

Car, résumons, si vous le voulez bien, les cas où on peut avoir besoin de manger ces plats :

  1. en situation de survie passive (sans grande activité physique), avec QUE CA
  2. en situation de survie passive (sans grande activité physique), avec d’autres réserves alimentaires (votre cellier, votre potager, la cueillette sauvage, la pêche, la chasse…),
  3. en situation de survie active (avec forte activité physique), avec QUE CA,
  4. en situation de survie active (avec forte activité physique), avec d’autres réserves alimentaires (votre cellier, votre potager, la cueillette sauvage, la pêche, la chasse…),
  5. en loisirs outdoor, donc avec toute latitude à complémenter.

Autrement dit, les 1500kcal et les 10 litres d’eau sont un minimum assuré, avec compléments potentiels, pour les situations 2, 4 et 5.

C’est uniquement dans les situation 1 et 3 (où vous n’avez uniquement que le contenu du seau à votre disposition) que ça fait « juste ».

Or, d’un point de vue nutritionnel, j’ai pu faire ce test précisément et j’ai très bien vécu ma semaine.

Et vous, vous en pensez quoi ?…

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