L’isolation: première étape de l’habitat autonome [GUIDE]

de Mat & Thom
Publié le : Dernière mise à jour le

Lorsqu’on parle d’habitat autonome, ou d’autosuffisance énergétique, on parle en réalité de limiter au maximum les intrants.

Et le meilleur moyen en autonomie pour limiter les intrants, c’est avant tout de limiter sa consommation.

Dans le cadre d’un habitat et de l’énergie qu’il consomme, cela signifie réduire l’apport énergétique.

Pour cela, il y a l’isolation :

Pourquoi isoler son habitation ?

En 1973 survient, pour diverses raisons (politiques et énergétiques), le premier choc pétrolier. Un second choc survient en 1979 et les perspectives actuelles font craindre à des épisodes de plus en plus fréquents : les gisements d’énergies fossiles se raréfient, entrainant une augmentation du prix des énergies.

Autrement dit, chaque année, l’énergie est de plus en plus chère.

Il y a un second aspect à notre consommation énergétique : le climat, à la surface de la Terre, a été bouleversé par l’accumulation excessive de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Nous avons changé notre planète au point que cela va affecter nos vies, et de manière encore plus importante celles de nos enfants.

Si on parle souvent des véhicules et de l’industrie, il ne faut pas se voiler la face : en Europe, le bâtiment représente à peu prés la moitié de la consommation énergétique totale (dont 60 % pour le chauffage et la climatisation) et des rejets de CO2.

Autrement dit, la consommation énergétique de nos habitats est l’une des raison du changement climatique.

Quelle est la meilleure solution pour réduire sa consommation énergétique ?

L’énergie la moins chère est celle que vous ne consommez pas !

Avant de penser à changer de moyen de chauffage ou même de parler d’énergie renouvelable, il faut veiller à ne pas gaspiller celle que nous utilisons et je dirais même mieux : en utiliser le moins possible.

Et c’est là que l’isolation de son domicile prend tout son sens.

L'isolation: première étape de l'habitat autonome [GUIDE]

Par où commencer ?

Les technologies existantes permettent déjà techniquement de diviser la facture par quatre tout en étant viable au niveau économique.

Mais, avant d’aborder les solutions techniques, il faut déjà identifier par où une maison perd de l’énergie :

  • 30% de la perte est liée au toit
  • 25% aux murs
  • 20% au renouvellement de l’air (que ça soit une aération mécanisée, type VMC, ou manuelle)
  • 13% aux fenêtres
  • 7% aux sols
  • 5% aux ponts thermiques (zones sans isolation)

Comme on peut le voir, les principaux points de fuite sont donc le toit et les murs : 55% à eux deux)

Paradoxalement les gens ont tendance à changer les fenêtres en premier, probablement sous l’influence d’un markéting efficace et rodé des grandes enseignes… alors que c’est un des postes les plus couteux par rapport aux deux premiers.

Pour le prix de quelques fenêtres de qualité moyenne, on isole l’ensemble d’une toiture.

Par exemple les combles perdus coutent environ 5€ du mètre carré si on le fait soit même et 25€ par un professionnel. Si les comble sont habités, on est entre 15€ et 55€ selon l’option choisie.

Pour mémoire le « mètre carré » de fenêtre  est environ à 350€ hors pose.

Même en comptant 150 mètres carrés de toiture, on est loin du prix d’une rénovation des fenêtres.

Note : ces prix sont basés sur les chiffres donnés par l’Ademe.

Source : ADEME
Source : ADEME

Quels sont les différents types d’isolant ?

Avant de lister les différentes familles d’isolant, je souhaite faire un rapide laïus au sujet de l’aspect technique des isolants (je ne serais pas long, promis).

Un peu de technique…

Les isolants disponibles sont d’origine variées (minérales, végétales, synthétiques…) et se présentent sous des formes diverses (panneaux rigides, vrac, rouleaux,etc,…).

La qualité d’un isolant dépend de plusieurs critères : conductivité thermique, capacité thermique, densité, etc. Bref, que des trucs chiants, donc je passe.

Dans la pratique il y a deux chiffres à comprendre, également appelé coefficients :

  • Le lambda (λ) qui évalue la conductivité thermique (en W/mK), c’est-à-dire sa capacité à conduire la chaleur. A épaisseur égale, plus le lambda est bas, meilleur est l’isolant.
  • La résistance thermique (R), qui évalue la résistance thermique en s’appuyant sur le lambda et d’autres critères. A l’inverse du premier, plus le chiffre est élevé mieux c’est. Exemple : Un R de 3,15 est meilleur qu’un 2,5.

Les différents isolants répartis en 4 familles

On peut classer les isolants selon leur provenance.

Voici les principales familles :

1 – Les isolants d’origine végétale

La cellulose, la laine de coton, le chanvre, le bois, la paille de coco, le lin, le liège…

  • Avantages : Pas d’effet négatif sur la santé, provient généralement de recyclage ou de filières durables (bio-sourcée).
  • Inconvénients : Deux à trois fois plus chers que les isolants classiques. Certains sont plus sensible à l’humidité et nécessitent une mise en œuvre pointue. Certains sont sensibles aux rongeurs ou insectes.

2 – Les isolants d’origine animale

La laine de mouton, par exemple.

  • Même avantages et inconvénients que les isolants végétaux.

3 – Les isolants d’origine minérale

Laine de verre et laine de Roche, principalement.

  • Avantages : Peu onéreux. Insensibles aux rongeurs. Mise en œuvre simple. Imputrescible.
  • Inconvénients : Se tasse dans le temps. Tolérance biologique moindre. Leur fabrication nécessite une grande « énergie grise » dues aux méthodes de production.

4 – Les isolants synthétiques

Les polystyrènes ou encore le polyuréthane.

  • Avantages : Bon marché, imputrescible, bonne performance thermique
  • Inconvénients : Issus du pétrole, non respirant, non recyclable.

5 – Bonus (Malus ?!) : Un cas… particulier.

Les isolants minces réfléchissants !

Ce sont des matériaux constitués de plusieurs couches d’isolants assemblées au sein de deux feuilles d’aluminium, où les couches sont alternées ou multiples, formant des complexes de quelques mm à 3 cm d’épaisseur et commercialisés en rouleaux.

Le parement extérieur brillant réfléchit le rayonnement thermique (infra-rouge). Il arrête le flux de chaleur par rayonnement, du moins tant que la surface métallique ne se sera pas opacifiée par le temps ou recouverte de poussière (la brillance n’est pas durable).

Le rayonnement est aussi le moins significatif des trois modes de diffusion thermique à l’œuvre dans un bâtiment : bien plus importantes sont les pertes par convection (calories disséminées par l’air en mouvement) et par conduction (flux de chaleur à travers les matériaux – rappelez vous R et lambda).

Sur le plan de la convection, les isolants minces sont souvent assimilés à des couvertures de survie en étant étanches à l’air.

Mais leurs caractéristiques en terme de conduction, sont en revanche médiocres. Rappelons à ce titre que l’aluminium est l’un des meilleurs conducteurs thermiques connus.

Ils ne doivent leur succès qu’à un marketing racoleur alliant espoir de gain et exploitation du manque de connaissance des gens en terme d’isolation.

L'isolation: première étape de l'habitat autonome [GUIDE]

Comment isoler sa maison ? La mise en œuvre

On ne peut malheureusement pas donner de solution toute faire, en un seul article, sur comment isoler votre maison, ses toits et ses murs.

Il y a énormément de facteurs à prendre en compte, comme l’âge ou la structure de votre maison (hors sol ou maison en pierre sans vide sanitaire, d’avant 1970 ?…), le type d’isolation déjà en place, la perspirance (ou non) des murs, le type d’environnement (vous vivez en Bretagne ou dans les Pyrénées ?), etc.

Quasiment chaque maison est un cas particulier.

Ci-dessous, je vais donc vous livrer des idées « générales » sur le sujet de la mise en œuvre de l’isolation…

Pour la toiture…

Pour la toiture, la méthode en comble perdue est la plus rapide à faire et la moins coûteuse.

Si en plus, on passe en couches croisées ou en insufflations d’isolant en masse (comme le chanvre), on peut avoir facilement et rapidement des résultats exceptionnels.

La résistance thermique R préconisée par la norme RT2012 est une épaisseur de 30 cm de laine de verre, ou 45 cm de chanvre en vrac.

En laine de verre ou de roche, la transposition sous rampants est facile alors que pour des panneaux de chanvre, la performance sera légèrement moindre à épaisseur égale.

Pour les murs…

Pour les murs, les méthodes classiques consistent à utiliser des complexes « isolants / plaques de plâtre » ou poser de l’isolant derrière des plaques  plâtres sur ossature métallique (alias les rails placo).

Pour les maisons anciennes, sans vide sanitaire, on conseille également de respecter la perspirance du mur avec des isolants imputrescibles et une finition en chaux-chanvre.

Mais le plus efficace d’un point de vue thermique reste l’isolation par l’extérieur.

Ce type d’isolation a la mérite de supprimer les ponts thermiques (5% de gagner par rapport à l’isolation intérieure), mais coûte entre 50 et 90€ du mètre carré contre 20€ pour de l’Isolation par l’intérieur.

Pour les fenêtres…

La fenêtre était initialement un panneau de verre dont la principale fonction était de laisser entrer la lumière, ce qui fait que dans les maisons anciennes non rénovées, la fenêtre est la partie fragile de l’isolation thermique.

Les pertes thermiques liées aux vitrages dans une maison non isolée  sont de l’ordre de 13 % des déperditions totales.

De nos jours, la fenêtre est à la fois une isolation (thermique et acoustique), un élément de sécurité et un élément esthétique.

La formule la plus courante est le double vitrage, c’est-à-dire deux panneaux de verre emprisonnant un gaz non conducteur.

Plus la lame « d’air » est importante, meilleur est l’isolation.

La performance thermique d’une fenêtre est caractérisée par ses coefficients (Ug) et (Uw), concernant respectivement la vitre et la menuiserie. Plus ces coefficients sont faibles et plus le vitrage est performant.

Des films peuvent être ajoutés aux vitres pour le rendre résistant à l’effraction mais aussi pour renvoyer les UV et améliorer le confort en plein soleil.

Le triple vitrage permet un gain de 50% par rapport au double mais nécessite une mise en œuvre plus rigoureuse en raison du poids des ouvrants.

La menuiserie peut être en :

  • PCV : très isolant mais nécessite des renforts pour gagner en rigidité
  • Aluminium : solide mais moins isolante
  • Bois : isolant, solide mais demandant plus d’entretien
L'isolation: première étape de l'habitat autonome [GUIDE]

En conclusion…

Avec ces trois postes (toiture, murs et fenêtres), on a déjà travaillé sur 68% de la perte énergétique de sa maison… et tout ça, sans changer de chaudière !

Une maison de 120m2 non isolée consomme en moyenne 2800€ de chauffage gaz (énergie de cout intermédiaire) ; 68% de perte thermique en moins, cela fait donc théoriquement 1900 euros de charges énergétiques en moins.

Cela fait un retour moyen sur investissement en 12 ans, sans compter le gain en terme de confort de vie… et c’est autant de gaz à effet de serre en moins…

Pour tous renseignements complémentaires et précisions je vous conseille ce guide édité par l’ADEME (L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) : Guide Isolation Ademe

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